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mardi 5 juillet 2016

Baby phone

Quand j'étais au lycée, mes amis et moi avions un passe-temps spécial. Comme n'importe quel voyou de notre âge, on aimait causer des ennuis. On était pas des vandales, on ne vendait pas de drogues, et jamais on ne brutalisait les enfants à l'école. Non, ce qu'on aimait, c'était foutre la trouille aux jeunes parents en « hackant » leur baby phone. Nous étions d'insupportables voyous qui croyaient qu'ils étaient trop doués pour se faire attraper, et dont les conneries resteraient impunies. Une nuit, cependant, j'ai reçu une bonne leçon, et j'ai réalisé que je n'étais pas aussi intouchable que me le laissait croire mon ego surdimensionné d'ado.

Dimitri, Kurt et moi étions dans la même école, on partageait une bonne partie de nos cours, et on traînait ensemble presque tous les soirs après le repas. On regardait la télé, on jouait aux jeux vidéo, on débattait sur qui avait le meilleur casier au bahut. Un soir, on se racontait des histoires flippantes au parc. Kurt nous a parlé de la fameuse histoire de la mère célibataire qui entend une voix démoniaque dans son baby phone. Comme beaucoup d'histoires d'horreur, ça puait le canular, mais Dimitri nous a dit que c'était arrivé à sa mère une fois. Dans son propre baby phone, elle a entendu un voisin chanter une chanson à son bébé. Apparemment, il était possible de se brancher accidentellement à la fréquence de quelqu'un d'autre. En un instant, une ampoule s'est allumée au-dessus de nos têtes. Quand vous êtes suffisamment proche de quelqu'un, vous n'avez pas besoin de mots pour savoir à quoi la personne est en train de penser, et nous pouvons tous témoigner qu'on a pensé  exactement la même chose : on allait acheter un baby phone et se foutre de la gueule des gens.

Pardonnez-moi le jeu de mots, mais hacker un baby phone est un vrai jeu d'enfant. Tout ce dont vous avez besoin, c'est un engin sur la même fréquence que le vôtre. N'ayant jamais été du genre à faire les choses à moitié, j'ai fait l'achat d'un baby phone de super qualité, avec un variateur de fréquence, ainsi on pouvait faire des farces à autant de cibles qu'on voulait. La nuit suivante, on a pris nos vélos, pour faire le tour du quartier, et on a fini par dénicher notre première victime. On pouvait voir la chambre de l'enfant par la fenêtre du deuxième étage de cette maison de banlieue. Dimitri a pris le baby phone et a commencé à l'accorder sur différentes fréquences, jusqu'à ce qu'on entende une respiration. Je me rappelle du sentiment d'excitation qui m'a parcouru alors que notre projet aboutissait enfin. Dimitri a appuyé sur le bouton, et s'est mis à respirer bruyamment dans le microphone.

«... Votre... petite fille... était... délicieuse... » a-t-il murmuré, en utilisant sa meilleure voix démoniaque.
La lumière de la chambre principale s'est allumée presque immédiatement, et on a entendu un cri strident. En riant comme des ânes, on s'est dépêchés de redescendre la rue, on ne voulait pas se faire attraper.

On a répété la blague plusieurs fois au cours des semaines qui ont suivi, on parlait à tour de rôle dans le baby phone. Ne voulant pas que quiconque découvre notre petit jeu, on choisissait des maisons différentes à chaque fois. Les réactions de nos victimes n'avaient pas de prix : des mères répondaient paniquées, d'autres avaient l'air de savoir que c'était un canular et nous disaient de la fermer, et une pauvre femme est même partie dans une crise de larmes incontrôlable, nous suppliant de ne pas faire de mal à son bébé. Je me sens mal en repensant à celle-là maintenant que j'ai grandi, mais à l'époque j'avais trouvé ça hilarant. Mes amis et moi avons imité ses braillements et cris implorants pendant des semaines après ça. Ouais, on était de sacrés enculés.

Le karma est une chienne, et une nuit, il m'est arrivé ce qu'il devait m'arriver. Kurt et Dimitri étaient occupés à réviser pour leurs examens, alors j'avais décidé d'y aller seul. Depuis le temps, on avait eu une bonne partie de la population des alentours, alors j'avais décidé de m'aventurer en dehors de la ville, en territoire inconnu. Trouver une victime n'était pas difficile : il fallait juste regarder s'il y avait des sièges pour bébés dans la voiture, des rideaux trop colorés à l’effigie de personnages de dessins animés, ou des jouets oubliés dans le jardin. Je suis tombé sur une maison qui possédait les trois critères, et j'ai posé mon vélo loin des regards. En jouant avec le cadran, j'ai finalement trouvé la bonne fréquence. Je pouvais entendre le bruit d'un bébé ronflant très légèrement. Un petit sourire sournois s'est glissé sur mes lèvres, et mon cœur martelait ma poitrine d'excitation. Mon heure de gloire était venue.

« Je... t'observe... », ai-je murmuré dans le baby phone, avec la voix la plus flippante que j'étais capable de prendre.
La maison est restée sans lumière ni signe de vie. J'ai supposé que les propriétaires de la maison ne m'avaient pas entendu.
« ... Je... suis... au-dessus... de votre lit... je... vous regarde... en attendant... de m'occuper de vous... », ai-je dit, un peu plus fort cette fois.

Rien. Juste le son des criquets, et occasionnellement, le grondement sourd d'une voiture qui passait dans la rue. C'était un peu bizarre, d'habitude les parents réagissaient plus rapidement que ça. Je commençais à me sentir nerveux, et un peu exposé. Vous savez, comme quand vous vous rendez soudainement compte qu'il va se passer quelque chose ? Il se faisait tard, et la route pour rentrer chez moi était longue. Juste au moment où j'étais sur le point de laisser tomber et de m'en aller, j'ai entendu un étrange bruit de gargouillis baveux venant du baby phone. Les ronflements légers et réguliers avaient cessé, et je me suis dit que le bébé s'était réveillé et était sur le point de pleurer. Au lieu de ça, un homme m'a parlé.

« Tu es le seul... à être observé... en ce moment... Juan » a-t-il dit doucement.

Mon estomac a fait un bond à ces mots. Comment connaissait-il mon nom !? Je me sentais trop mal. Quelque chose n'allait pas, et je le sentais jusque dans mes os. J'ai lancé un regard à la fenêtre de la chambre de l'enfant, et j'ai vu une silhouette prostrée là, qui me regardait. Était-il là depuis le début ? L'air était étouffant et j'avais du mal à respirer, mais peut-être était-ce dû à la peur. Mon corps tremblait de façon incontrôlable, comme si on avait injecté de la terreur dans chaque partie de moi. J'ai grimpé sur mon vélo, pédalant désespérément pour m'éloigner au plus vite de cet endroit. Une partie de moi trouvait que j’exagérais, mais le besoin irrésistible de fuir m'empêchait toute pensée rationnelle.

« Tu... ne peux pas fuir... je sais... où tu vis, Juan... » continuait l'homme, alors que je tournais au coin de la rue.
J'ai pédalé aussi vite que possible, ne m'arrêtant pas avant d'atteindre un boulevard animé.
Être entouré de voitures et de quelques coureurs nocturnes me rassurait.

«... Ton sweat virera au rouge de ton sang, mon garçon... », murmurait l'homme, qui parlait toujours dans le baby phone dans ma poche.

Un passant m'a regardé de travers quand j'ai poussé un glapissement de peur, arrachant pratiquement mon sweat dans une tentative effrénée de l'enlever. Pour l'étranger, je devais avoir l'air d'un morveux drogué ou quelque chose comme ça. Il ne pouvait pas savoir que j'étais dans une vraie détresse, alors je ne peux pas le blâmer pour s'être écarté avec un soupir exaspéré. Cela dit, j'aurais préféré qu'il m'offre son aide.

Après avoir fourré le sweat dans mon sac à dos, je me suis rappelé que mon nom était écrit derrière. C'était ma putain de veste d'école : pas étonnant que ce bâtard sache mon nom. Je me suis souvenu que les baby phones n'avaient pas une portée énorme, ce qui voulait dire que j'étais suivi. J'ai regardé nerveusement autour de moi pour essayer d'identifier mon poursuivant. Était-ce la camionnette qui semblait vide en bas de la rue ? Ce gars qui promenait son chien ? La voiture qui venait de passer ? De toute façon, la dernière chose que je voulais était entendre
de nouveau cette voix, alors j'ai éteint l'appareil, et j'ai roulé en direction de ma maison. La peur avait accru mes sens, et je faisais attention à chaque petit mouvement dans les arbres, chaque craquement de brindilles sous mes roues, et à chaque voiture qui me dépassait. Je sursautais à chaque fois que quelqu'un s'approchait,terrifié à l'idée que ce type me retrouve. Heureusement, je suis rentré à la maison sans incident.

J'ai rangé mon vélo dans le garage et me suis traîné dans les escaliers jusqu'à ma chambre. J'ai négligemment jeté mon sac à dos et le baby phone dans un coin de ma chambre, avant de plonger sous les draps tel un nageur olympique. Peu importe quel âge vous avez, il n'y a nulle part où vous vous sentirez plus en sécurité que sous votre couverture. J'ai fermé les yeux, en espérant que j'arriverais à me calmer suffisamment pour avoir quelques heures de repos avant les cours, mais c'est alors que j'ai entendu un bruit parasite venant du baby phone à l'autre bout de la pièce. Il était censé être éteint.

« Fais de beaux rêves, Juan » ,a dit la voix qui hante encore mes cauchemars.

Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit. Jusqu'au lever du soleil, j'étais trop effrayé pour sortir du lit. Quand je me suis levé, mon premier réflexe a été de retirer la batterie du baby phone et de le jeter à la poubelle. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec. J'avais prévu une excuse pour pas que mes potes me prennent pour une tapette. Avec de grosses cernes sous les yeux, je me suis habillé, ai pris mon petit-déjeuner et suis parti en cours.

Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai vu la maison aux infos. Dans une interview, un policier expliquait que les membres de la petite famille qui avait vécu dans la maison avaient été retrouvés dans leurs lits, la gorge tranchée. J'étais devant la maison quand c'est arrivé : le tueur m'avait entendu dans le baby phone et avait décidé de jouer avec moi. Ça a été un déclic. J'ai remercié ma bonne étoile pour ne pas avoir été la victime de ce putain de meurtre. J'étais trop occupé à me réjouir d'être en vie pour me sentir mal pour la famille qui n'avait pas eu cette chance. L'empathie, ainsi que la sagesse, viennent avec l'âge.

Maintenant que je suis un adulte avec une épouse et une petite fille, j'ai pris pleinement conscience des conséquences de mes actes, et de la gravité de la situation dans laquelle s'était mise le sale gosse que j'étais à l'époque. Durant cette horrible nuit, je pensais avoir atteint le maximum de la peur, mais c'était seulement la partie émergée de l'iceberg. Depuis que je suis père, je sais que la peur est bien plus intense quand il s'agit de quelque chose d'encore plus précieux que votre propre vie. Je ne peux pas dire avec certitude si le tueur m'a retrouvé après toutes ces années, ou si une nouvelle génération d'idiots a eu la même idée que mes amis et moi, mais je peux vous dire que je comprends maintenant ce qu'est la vraie terreur. La nuit dernière, j'ai entendu quelque chose dans notre baby phone qui m'a glacé le sang, qui m'a paralysé d'une peur qui ne me quittera sans doute jamais.

« Je... t'observe... encore... »






Traduction : Antinotice

Creepypasta originale ici.

44 commentaires:

  1. Tout simplement génial, comme "Maman te touche" (je sais pas si c'est le bon titre) j'adore ce style d'histoire
    Grand bravo à l'auteur

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    1. Elle est super, cette pasta! ^^
      Pour cette autre creepypasta, cela me fait penser à une chanson de Vocaloid : "Okaasan" de Hatsune Miku.
      Pour ceux qui ne la connaissent pas, la mère de Miku est une psychopathe qui tord les cous. La chanson et la musique sont creepys. ^^

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    2. Maman te touche c'est le titre avec la fin trash
      Maman est la c'est avec la fin adoucit

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    3. Maman est toujours là.

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  2. Cette pasta est géniale, quand ca parle d'enfant, c'est mieux

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  3. Faudrait traduire les noms pcq à fotce les Kurt, Jackson, et autres americaneries ça casse le réalisme

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    1. Quand tu regardes une série qui se passe en Amérique, en VF, les noms sont pas traduits. C'est bien écrit que c'est une traduction, alors je vois pas en quoi ça casse le réalisme

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    2. En s'en fout qu'ils s'appellent Kurt ou Jean Jacques...

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    3. La plupart du temps une creepy pasta le lien est secret ou fait pour faire proche, alors les noms comptes, alors qu' une série tu sais clairement où c'est -.- en quoi ça fait peur un tueur à l'autre bout du globe? Alors qu'à côté de chez toi c'est pas pareil ;)

      Bon pour le 2eme com' je vais faire comme si t'avais pas écris pcq t'as l'air retard

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    4. Traduis "retard" s'il te plait, ça casse le réalisme.

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    5. Les américains n'existent pas que dans les séries, ça casse en rien le réalisme. :)

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    6. Je suis le 2eme commentaire, je ne vois pas en quoi je suis en retard j'ai juste dis que clairement, que ce sois n'importe quel prénom, on s'en fout.

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    7. Les prénoms comme Kurt et Jackson ont peut être une origine américaine mais il y a des gens qui ont c'est prénom en France donc sa ne casse pas le réalisme

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    8. "La plupart du temps une creepy pasta le lien est secret ou fait pour faire proche, alors les noms comptes, alors qu' une série tu sais clairement où c'est -.- en quoi ça fait peur un tueur à l'autre bout du globe? Alors qu'à côté de chez toi c'est pas pareil ;)"


      http://i1.kym-cdn.com/photos/images/newsfeed/000/787/356/d6f.jpg

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    9. Je m'attendais à n'importe quoi, mais pas à ca

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  4. Excellente pasta! Rien à dire.

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  5. Très bonne pasta! Elle n'est ni trop courte, ni trop longue: elle se lit bien...
    Angoissante juste comme il faut. J'étais dedans du début à la fin...
    Et la fin ouverte: "Je...t'observe...encore...", c'est bien trouvé franchement...
    Je l'ai trouvée top ^_^

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  6. Wow c creepy.
    Presque pedo le truc au mec : je t'observe toujours

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  8. J'aime bien l'idée du baby phone, mais dans l'ensemble j'ai trouvé la pasta un peu "plate"...

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  9. Je crois qu'on a la pasta qui vas finir première dans le classement de 2016.

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  10. Cette petite salope de Juan va se faire écarter les fesses par tous les gens qu'il a effrayé, j'ai hâte :)
    Ils seront tous en rang pour lui mettre leur chibre dans l'anus et en passant quelques braises qui se nicheront facilement dans ce trou dilaté et qui le brûleront *_*

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    1. Je sais pas ce qui est le plus effrayant:

      La creepypasta ou la santé mentale de l'anonyme...

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    2. Je pencherais plus pour "l'anonyme". Flippant...

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    3. hmmmmmm... l'anonyme fait beaucoup, mais vraiment beaucoup plus peur que la creepypasta, en meme temps sa doit faire mal des braises dans le cul... si un jour un pervet m'approche j'irais rechauffer les braises en douce histoire de lui faire comprendre ma façon de penser......... vraiment des fois je part loin moi.

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  11. très bonne pasta agréable a lire et d'autant plus réaliste quand on sait que les babyphone sont vraiment si facile a "cracker"^^,sinon le perso a presque eu se qu'il mérité pour avoir effrayé tout ces gens (même si se aie trancher la gorge lui et toute sa famille des année plus tard c'est un poil exagérer)

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  12. Super pasta ! Ce qui m'a le plus choqué c'est que à la fin le tueur est toujours à ses trousses...

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  13. Superbe pasta ! Ce qui est d'autant plus cool c'est que le perso principal réfléchit pour une fois !

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  14. Une super histoire plutôt original bien que la fin soie un peut prévisible je pense...

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  15. Maman est là, et elle n'apprécie pas.

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  16. Whha j'en ai encore des frison trop bien reusite

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  17. Parfait ! Une fin épique qui me laisse encors des frissons !

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  18. Mdr ! Le tueur en est encore au trousse de Juan, à croire qu'il le suit H24 même dans sa douche ! Sinon cool creepypasta, j'ai adoré.
    Rip la famille et leur bébé morts :'/
    Juan va recevoir sa raclée, il s'en sortira pas comme ça :P

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