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lundi 29 février 2016

Amazing Day

Bonjour à tous, je poste ici pour vous mettre en garde. Je ne dévoilerai pas mon identité car je n’ai pas envie d’avoir plus de problèmes.  Avant j’étais comme la plupart d’entre vous ici. J’étais fascinée par les films d’horreurs, le paranormal et tout ce qui s’ensuit. J’aimais me faire peur, quoi. Je suis allée un peu loin. Je suppose que beaucoup d’entre vous ont déjà entendu parler du McKamey Manor près de San Diego. Vous savez sûrement que la liste d’attente est super longue. Amatrice de sensations fortes, je m’y suis inscrite. Je m’impatientais, les films d’horreur ne me touchaient plus comme avant, je m’étais peut-être lassée. Le Mckamey Manor, ça avait l’air génial, mais comme je l’ai dit c’est long. Alors je me suis mise à chercher s’il n’y avait pas d’autres endroits du même genre. J’ai arpenté les forums et pendant plusieurs mois, rien. Aucune réponse, aucun retour ne me convenait. Il n’y avait rien selon moi à la hauteur du Mckamey Manor.  Puis un jour j’ai reçu un mail : 


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De: amazingday@gmail.com  Objet : L’expérience d’une vie 
Amateur(trice) de sensations fortes ?  Vous pensez que rien ne peut vous effrayer ? Ni films, ni trains fantômes ? Faites l’expérience d’Amazing Day ! La terreur est garantie ! En équipe de quatre personnes, venez affronter les épreuves de notre site Amazing Day ! Vous avez une journée pour tentez de vous échapper de notre labyrinthe, si vous réussissez vous gagnez ! 
Bien à vous,  
Amazing Day 
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Il y avait ensuite un lien vers le site d’Amazing Day mais il n’existe plus aujourd’hui. J’ai parcouru le site pendant des heures et tout me semblait normal. C’était nouveau. Les participants étaient emmené dans ce que le site appelait le labyrinthe. Sur les photos on voyait qu’il s’agissait en fait d’une usine abandonnée. Le but du jeu était de sortir du labyrinthe avant de se faire choper par les acteurs. Il y avait quelques photos et des témoignages sur le forum du site, ça avait l’air vraiment pas mal.  


J’ai hésité plusieurs jours. Puis, comme tout me paraissait réglo, j’ai acheté mon billet. Cent euros, c’était une petite somme. Lorsque j’ai payé j’ai reçu un mail de confirmation avec les instructions. 


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De : amazingday@gmail.com 
Objet : Confirmation de votre commande 
Bonjour  Mademoiselle  Dupont   
Merci pour votre achat ! Veuillez trouver ci-joint votre billet pour l’attraction. Cliquez sur le lien ci-dessous pour choisir une date parmi les suivantes.  
Nous vous rappelons que les billets ne sont ni repris ni échangés sauf cas de force majeure limitée exhaustivement dans nos conditions de vente. Prenez donc bien garde à la date que vous choisirez pour faire l’attraction. 
Bien à vous, 
Amazing Day 
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J’ai cliqué sur le lien et j’ai choisi une date, que je ne communiquerai pas ici. J’ai reçu un nouveau mail de confirmation puis plus rien. Au bout de deux semaines, j’ai reçu un nouveau mail qui m’expliquait les démarches à suivre pour aller à Amazing Day.  


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De : amazingday@gmail.com 
Objet : Pour votre séjour 
Bonjour Mademoiselle Dupont  
La date de votre séjour chez nous approche !  
Nous tenons à garder l’emplacement exact de notre attraction secrète. À cet effet, vous y serez conduit en taxi à nos frais. Veuillez trouver ci-joint, à nos frais également, un billet d’avion pour Budapest, en Hongrie. Si vous vous perdez dans le labyrinthe vous serez invitée à rembourser trente pourcent du billet et le billet du retour sera à votre charge. En revanche, si vous gagnez, nous vous offrons les billets plus la récompense réservée aux vainqueurs. 
Bien à vous,  
Amazing Day 
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Je dois avouer que la Hongrie plus l’idée de devoir rembourser le billet en cas de défaite m’a un peu refroidie. Ce n’était noté nulle part sur leur site. Cela dit j’ai pris sur moi, j’avais déjà déboursé cent euros, je pouvais encore m’autoriser un écart si je perdais. J’avais un peu d’argent de côté en prévision de mes prochaines vacances. Et puis, peut-être que j’allais gagner dans ce labyrinthe, après tout. 

Quelques jours plus tard, j’ai pris l’avion pour Budapest. Je suis arrivée en Hongrie en fin de matinée. À mon arrivée à l’aéroport il y avait un homme avec une pancarte avec mon nom dessus. Je me suis présentée à lui. Il m’a conduite à un taxi où il y avait déjà trois personnes à l’intérieur. Deux garçons et une fille. Le taxi a démarré et on a fait connaissance sur la route. La fille s’appelait Marine, les garçons Thomas et Maxime. Marine était un vrai garçon manqué, elle parlait comme les mecs et avait un fort caractère. Maxime était un peu fort, il était passionné par le paranormal et les films d’horreur. Il parlait beaucoup et était très agité. En revanche, Thomas était plus calme et réservé.

  
Après environ une heure de trajet, le taxi s’est arrêté sur une aire d’autoroute. Un homme est venu à notre rencontre et a payé le chauffeur. Il nous a invité à le suivre jusqu’à une autre voiture. Là, il nous a offert des sandwichs tout en se présentant à nous. Il était un des co-fondateurs d’Amazing Day et il allait nous conduire lui-même sur le site. Il nous a invités à monter en voiture et il nous a passé des bandeaux pour les yeux pour qu’on ne voie pas le chemin jusqu’à Amazing Day. Nous nous sommes regardés tout les quatre, méfiants, mais notre chauffeur nous a expliqué qu’il s’agissait d’une procédure normale qui participait au charme de l’attraction. On a enfilé nos bandeaux.


Notre chauffeur nous a dit s’appeler Benjamin. Il a discuté avec nous pendant le trajet. Il nous a expliqué qu’à tout moment pendant l’attraction nous pouvions dire stop et arrêter. Il nous a demandé à chacun si nous n’avions pas de phobies particulières, de problèmes cardiaques ou physiques. Nous avons tous répondu que nous étions en parfaite santé et sans véritable phobie. 


On a roulé environ deux heures avant que l’on arrive enfin et qu’on nous autorise à retirer nos bandeaux. On était devant un immense bâtiment désaffecté. Il y avait deux autres groupes de quatre personnes devant. Benjamin nous a expliqué que le site était assez grand pour faire jouer en même temps plusieurs groupes. Benjamin nous a présentés à deux autres hommes, ses collègues. Franck et Peter.  


Benjamin, Peter et Franck nous ont tous réunis. J’ai pu voir que les membres des autres groupes étaient un peu perdus, comme nous. Ils nous ont expliqué les règles plus précisément. Nous avions 24 heures maximum pour essayer de sortir de ce labyrinthe. Passé ce délai nous étions déclaré perdants. Il y avait trois sorties différentes, toutes avec un écriteau lumineux. Les trois menaient à l’extérieur, une fois dehors nous aurions gagné. Il pouvait y avoir autant de gagnants que de participants. Franck a cependant précisé en souriant qu’il y avait peu de chances pour que nous nous en sortions tous. Ils nous ont aussi dit que bien évidement il était interdit de faire usage de violence pour nous en sortir, auquel cas nous étions éliminés d’office. Si nous souhaitions abandonner, nous devions crier le mot code « Marmotte ». Nous avons tous ris à ce moment là, c’était un mot assez improbable dans ce contexte. Ils nous ont expliqué que c’était pour être sûr qu’il n’y ait pas d’erreur possible sur la volonté d’arrêter. Quelqu’un viendrait alors chercher le participant. Pour terminer ils nous ont vivement conseillé de rester groupés. 


Franck et Peter sont alors partis avec les deux autres groupes. Benjamin nous a menés à l’entrée numéro 1 du labyrinthe. Il a pris nos téléphones. Nous n’étions autorisés à garder que nos montres. 


Nous avons attendu devant l’entrée pendant au moins un quart d’heure, puis une alarme stridente a retenti. Benjamin nous a ouvert la porte. « C’est parti » a-t-il dit.    


Nous avons pénétré dans le labyrinthe. Marine et Maxime étaient tout excités. Thomas et moi étions plus réservés et attentifs à ce qu’il y avait autour de nous.  

Les murs étaient sales, par endroit il y avait des tâches sombres rougeâtres. Les ampoules éclairaient mal l’endroit, elles n’arrêtaient pas de clignoter. Des crochets étaient suspendus au plafond. Maxime a poussé un cri en désignant un crochet plus haut que les autres, inaccessible. On y apercevait une jambe. Nous avons emprunté un couloir et déambulé au hasard. Pendant environ une heure rien de spécial ne s’est passé. Puis on a commencé à entendre des bruits autour de nous. On n'arrêtait pas de se retourner toutes les deux minutes. Marine nous a chuchoté qu’elle avait entendu des pas derrière nous. On a commencé à marcher plus vite. On a marché encore bien une heure avec cette impression d’être suivis.


Puis on a débouché sur une salle. Il y avait quelques personnes enfermées dans des cages, couvertes de sang et de blessures. L’une d’entre elles nous a vus et a commencé à crier. Les autres ne réagissaient pas. « Ce n’est pas un jeu ! » a-t-elle hurlé, les yeux exorbités de terreur. Elle jouait super bien la comédie. « Je m’appelle… » elle a été interrompue par un mec qu’on n'avait pas vu qui lui a lancé un seau rempli de sang à la figure. Elle a toussé, elle en avait plein la bouche. Le mec s’est tourné vers nous, a attrapé une hache et a commencé à courir vers nous. On savait que c’était qu’une attraction mais on a détalé en hurlant comme si ce mec était un véritable psychopathe. 


On a couru pendant un long moment, traversant des couloirs et des couloirs qui se ressemblaient tous. On entrait au hasard dans des grandes ou petites salles. Toutes étaient obscures et crades mais on passait tellement vite qu'on n'avait pas le temps de regarder de plus près. On a fini par semer le mec. On s’est calmés et on a repris nos esprits. On a continué notre chemin. Pendant je dirais une bonne heure, il ne sait rien passé. Il n'y avait pas grand-chose dans les salles, quelquefois des seringues, des meubles renversés, mais pas grand-chose de plus. Sur les sols et les murs par contre, régulièrement, on apercevait des taches de ce qui ressemblait à du sang. Plus on avançait dans le labyrinthe plus le sang paraissait récent. En soi, pendant qu'on déambulait dans ce dédale de couloirs et de salles, ce n'est pas ce qu'on trouvait qui nous faisait flipper mais plutôt l'ambiance. Il faisait sombre et c'était trop silencieux. Aucun de nous n'osait parler, nous étions tous tendus. Pourtant, nous savions que nous avions juste signé pour un jeu, mais je ne sais pas, on sentait peut-être quelque chose de malsain ici. 


Au bout d'une ou deux heures à marcher vers Dieu seul sait où, on a décidé de faire une petite pause. C’est là qu’on a commencé à entendre des cris. Des cris horribles accompagnés de supplications. Ça résonnait dans le labyrinthe, impossible de savoir d’où exactement ça venait. C’était angoissant. Maxime commençait à perdre un peu les pédales. Il ne supportait pas les cris. Il n’arrêtait pas de dire que ça faisait trop réel. On lui a dit que si vraiment il n’aimait pas ça il pouvait choisir d’abandonner. Il a refusé et on a continué. 


On a atterri dans une nouvelle salle. On a vu une fille derrière une épaisse vitre. Elle a alors frappé de toutes ses forces sur la vitre. Elle pleurait. Elle nous criait des trucs mais tous les sons étaient étouffés. On n’a pas osé s’approcher trop. En la regardant j’ai eu l’impression que je l’avais déjà vue quelque part. Sur le moment j’ai pensé que ça devait être une actrice qui avait joué dans un des films d’horreur que j’avais vus.



Après ça on a continué, et encore une fois, pendant un moment rien de spécial ne s'est produit. Toujours les mêmes couloirs glauques. Puis, on est arrivé dans une autre salle, la lumière était encore plus mauvaise. On a entendu un bruit de tronçonneuse tout près. Maxime a hurlé. Un mec était en train de découper un corps à quelques mètres de nous. Au cri de Maxime le gars s’est tourné vers nous et nous a menacés avec son engin. Il s’est élancé vers nous. On s’est enfuis. On a couru encore longtemps, nous perdant un peu plus dans le labyrinthe. On l’a semé lui aussi. Mais Maxime était à bout. Il avait du mal à respirer et il paniquait vraiment. Il a choisi d’arrêter c’était trop pour lui. Il a littéralement hurlé le mot code, « marmotte ». Une voix s’est alors faite entendre dans des hauts parleurs. Elle disait que quelqu’un aller venir le chercher, qu’il devait rester là où il était. Quant à nous autres, on devait continuer notre chemin et laisser Maxime. On l’a laissé là et on est partis.


Avec Thomas et Marine on a donc continué à errer dans ce fichu labyrinthe qui était redevenu silencieux. Les murs et le sol étaient toujours aussi crades mais à part ça il n’y avait rien à signaler. Marine nous a soudain dit que quelque chose clochait, qu’elle ne trouvait pas ça normal du tout. Les gens qu’on avaient vus, le sang sur les murs, la saleté, les objets bizarres… Tout ça, ça ressemblait pas vraiment à du cinéma. Soit c’était super bien fait, soit c’était réel. Avec Thomas on s’est regardés, effrayés. Je pense que, comme moi, il s’était déjà fait ces réflexions mais le fait que Marine les formule à haute voix ça prenait une autre résonance. On n’était peut être pas seulement paranos. On a continué à avancer, on voulait quitter ce labyrinthe le plus vite possible.


Soudain, Thomas a juré qu’il avait entendu un truc derrière lui, tout près. Un murmure selon lui. On lui a répondu que c’était peut être son imagination, puis on l’a entendu nous aussi. C’était léger, mais bien là. Puis, on a entendu le bruit d’une barre de fer que quelqu'un traînait sur le sol. On s’est mis à courir, ce qui a accentué notre peur. On entendait toujours plus de bruits dans le labyrinthe et c’était angoissant après tant de moments dans un silence complet. On voyait des ombres menaçantes, des silhouettes du coin de l’œil, des choses bizarres qui pendaient du plafond. Je n’ai pas réussi à voir exactement ce que c’était, je m’efforçais de courir le plus vite possible.
Je ne sais plus à quel moment de panique on a perdu Marine, mais on l’a perdue. Impossible de la retrouver. Avec Thomas on a continué. Cela faisait maintenant cinq heures qu’on était entrés dans le labyrinthe et on était à bout. Et enfin, le miracle est arrivé. On a trouvé une sortie. On était tellement soulagés qu’on a éclaté de rire. On a accéléré. La sortie était au bout d’un couloir.


Thomas a soudain crié. On venait de lui attraper le bras. Je ne me suis pas arrêtée, j’ai foncé. J’ai vu un mec du coin de l’œil qui sortait de je ne sais où tenter de m’attraper à quelques mètres de la porte. J’ai esquivé et j’ai couru encore plus vite. J’ai franchi enfin la sortie et je me suis retrouvée dehors. J’ai hurlé de joie à m’en briser la voix. 


Dehors il y avait Benjamin. Il m’a chaudement félicitée et m’a invitée à le suivre. Il m’a offert à boire et des gâteaux et rendu mon téléphone. Il m’a conduite à l’endroit où nous étions arrivés plusieurs heures plus tôt. Il y avait Franck, Peter et un garçon qui était dans un des autres groupes.  


Franck, Benjamin et Peter nous ont encore une fois félicités et nous ont offert notre billet retour plus une autre surprise : une enveloppe contenant 500 euros de bons d’achats. Ils nous ont offert un sandwich, puis Benjamin nous a reconduits à l’aéroport. Il nous a bandés les yeux pendant une grande partie du trajet.  


Le garçon avec moi s’appelait Jérémie. On a sympathisé et on s’est échangé numéros et Facebook. On a partagé tous nos sentiments sur ce qu’on venait de vivre. Benjamin nous a dit au revoir à l’aéroport, et nous a encouragés à laisser un commentaire sur leur site.  


Je suis donc rentrée chez moi. J’ai dormi quasiment une journée entière en rentrant.  

Je suis retournée sur le site quelques jours plus tard pour partager mon expérience. Ça avait été plutôt pas mal, j’avais eu de vrais moments de frayeurs. J’ai posté mon commentaire, puis j’ai remonté un peu le fil pour lire les autres. Mon cœur a alors eu un raté. Une fille avait laissé un commentaire avec son compte Facebook. Je suis allée le voir. Sur la photo elle ressemblait beaucoup à la fille qu’on avait vue derrière la vitre dans le labyrinthe. C’est donc sur le site que j’avais déjà vu cette fille. Apparemment elle avait gagné elle aussi. Je l’ai ajoutée. Elle m’a acceptée. J’ai vu sur son profil qu’elle était en vacances à Malte. Elle postait plein de photos et de statuts. Je trouvais ça bizarre, j’étais quasiment sûre que c’était elle que j’avais vue dans le labyrinthe. J’ai essayé d’appeler Jérémie pour lui dire. J’ai pas réussi à le joindre de la journée, son téléphone était éteint. Je suis allée voir son Facebook. Et là j’ai commencé à flipper. Il venait de publier qu’il était en vacances à Malte. C’était exactement, mot pour mot, le même message que sur le profil de la fille du site. J’ai pas arrêté d’essayer de l’appeler. À chaque fois directement le répondeur.  


Et puis ce matin je suis allée sur mon Facebook. J’ai eu des notifications comme quoi plusieurs personnes avaient commenté mon statut. Seulement j’avais rien posté depuis des jours. J’ai cliqué. J’ai vu qu’on avait posté quelque chose à ma place. Où je disais que je m’en allais en vacances à Malte… J’ai supprimé direct et je suis retournée sur le site d’Amazing Day, sauf qu’il avait été désactivé. J’ai fermé Facebook, pris des affaires et me suis cassée de chez moi.  


Je poste depuis un hôtel. J’ai peur. Je ne sais pas quoi faire. Je partage mon histoire pour qu’il y ait une trace s'il m’arrive quelque chose. Quand j’y repense, dans le labyrinthe, tout semblait trop vrai, sûrement parce que justement tout était vrai !


S’il vous plaît, si vous recevez un mail vous proposant ce genre d’attraction, ne faites pas la même connerie que moi. N’y allez pas.


samedi 27 février 2016

Liste de choses à faire avant de mourir

[Extrait d'un topic posté en 2010 sur un forum disparu en 2013.]

Bonjour à tous. Je ne sais pas si cette histoire est à prendre au sérieux ou non, mais en tout cas elle me fait doucement flipper et j'aimerais avoir des avis. Après le travail, j'aime bien me poser sur un banc dans un parc qui se situe pas loin du bureau. Il y a deux semaines, j'ai trouvé sur un des bancs un petit bloc-notes. Curieuse de nature, j'y ai jeté un coup d’œil rapide. Ça m'a semblé être la liste d'un homme, où il répertoriait les choses qu'il avait faites ou qu'il voulait faire au cours de sa vie. Je n'ai pas eu le temps de tout lire car j'ai reçu un coup de fil important de la part de mon mari et j'ai donc dû partir, laissant le bloc-notes sur le banc. Le lendemain, je suis repassée devant ce banc, tout en sachant très bien que la liste ne serait plus là. Pour je ne sais quelle raison, elle y était. Cette fois-ci je l'ai prise et suis partie avec, pour la lire entièrement.

Certes, c'est un peu louche sur les bords, voire même carrément flippant sur la fin, mais je crois que c'est juste une blague ou une caméra cachée. Cependant, il y a quelque jours, j'ai découvert quelque chose qui m'a vraiment fait flipper, je vous en parle plus en détail à la fin. Ci-dessous vous trouverez la liste entière, retranscrite par mes soins. Pour les plus sceptiques, vous trouverez également des photos de quelques pages du cahier, ce qui prouvera sûrement l'authenticité de ce que j'avance (faites gaffe, ce type écrit vraiment mal, par contre. J'ai juste scanné deux pages, pour vous montrer l'évolution de l'écriture. Il y a aussi des petits dessins barrés mais j'ai pas encore réussi à les décrypter, si vous remarquez quelque chose, ça serait gentil de m'aider.)



La première page :



Une des dernières pages :




 Ma liste de choses à faire au cours de ma vie :

« • Avoir mon diplôme à l'université : J'ai enfin réussi à l'avoir, ce satané diplôme d'État de docteur en médecine ! Je me souviendrai toute ma vie de ce 28 juin 2009, cette cérémonie, cette remise de diplôme… Rien que de l'écrire, je me vois encore monter sur cette estrade puis récupérer ce diplôme d'une main tremblante. Vraiment, c'est quelque chose que je voulais vraiment avoir. Il me servira plus tard, j'en suis sûr.



• Avoir une petite amie : Héhé, ça aussi, c'est fait ! Valentine était dans ma promo depuis 2 ans et ce n'est que le 5 Juillet 2009 que j'ai réussi à lui avouer mes sentiments. J'avais peur de me prendre un gros vent mais finalement il se trouvait qu'elle aussi, elle m'aimait.



• Adopter un petit chien et l'appeler Balto : Depuis que je suis tout petit, j'aime beaucoup les chiens. Malheureusement, mon père étant allergique aux poils de chiens, je n'en ai jamais eu. Alors quand je suis parti de chez mes parents, j'ai tout de suite voulu en prendre un. Mais j'ai vite réalisé que ce petit chien ne serait pas heureux avec seulement une seule personne à ses côtés. Quand je me suis mis avec Valentine, je lui ai demandé si elle n'était pas contre le fait d'adopter un petit chien. Certes, j'ai dû la forcer un peu car elle était plutôt chat, mais elle a fini par accepter. On l'a d'ailleurs adopté le 13 septembre 2009, date de l'anniversaire de Valentine. Je l'ai appelé Balto car c'était le nom de l'ami imaginaire que j'avais quand j'étais petit.



• Faire mon baptême de l'air : Décidément, Valentine est dans beaucoup de choses dans cette liste ! Pour nos un an ensemble, elle m'a offert un baptême de l'air vers Bordeaux. J'aurais dû le faire le 5 Juillet, mais on a eu des problèmes pour l'inscription. On l'a finalement fait une semaine plus tard, le 12, donc.



• Voyager en Égypte : Cette fois-ci, je l'ai fait tout seul. J'aurais dû faire ce voyage avec Valentine, mais je me suis embrouillé avec elle quelques jours avant, et malgré mes excuses, elle n'a pas voulu venir [Cette phrase est écrite en tout petit, mais je peux quand même la lire. Il est écrit : «Vieille salope». On dirait que ça a été rajouté après.]. Ce fut un voyage magnifique, il n'aura duré certes qu'une semaine, mais je suis revenu avec un dossier de 500 photos !



• Visiter les vieux châteaux d'Écosse : Malheureusement, je n'ai pas encore eu le temps de faire ce voyage. Visiter des châteaux est une activité qui me plairait, j'en suis sûr. Mais après mon voyage en Égypte, je n'avais plus d'argent.



• Voir une aurore boréale : C'est aussi quelque chose que je cherche à faire. Mais je sais comment je vais faire. Pendant mon voyage en Écosse, j'aurai probablement l'occasion d'en voir une, car elles apparaissent dans les régions les plus proches des pôles. Je pense que l'Écosse devrait suffire.



• Me faire tatouer : Je ne sais pas si je veux vraiment me faire tatouer, à vrai dire, je ne sais même pas ce que je veux me faire tatouer, ni où. Mais bon, c'est quelque chose que je souhaite faire avant de mourir, déjà parce que Valentine aime ça et aussi parce que ça doit être un truc sympa à faire.



• Apprendre à jouer de la guitare : Je n'ai jamais vraiment su jouer d'un instrument de musique. J'avais fait un court stage d'apprentissage du piano quand j'avais 15 ans mais l'instrument ne me plaisait pas. Alors début avril j'ai commencé à économiser pour m'acheter une petite guitare acoustique. Rien de bien fou, bien sûr. Le genre de truc que les parents achètent aux gamins pour leur faire plaisir à Noël, vous voyez. Le genre de truc à 100€, quoi. Mais bon, pour moi qui étais encore étudiant à l'époque, 100€, c'était une belle somme. Ainsi donc, le 23 Avril 2007, j'ai fait l’acquisition de ma guitare. J'y joue de temps en temps et selon Valentine, je fais des progrès de jour en jour.



• Manger des plats exotiques : Pour être exotiques, je peux vous assurer qu'ils l'étaient. Un ami à Valentine connaissait un restaurant asiatique dans un petit village non loin de là où on habitait. C'était tenu par un couple de chinois. Nous étions les seuls clients dans le restaurant, à vrai dire sur le coup je regrettais d'être venu. Ils nous ont apporté la carte. J'avais jamais vu ça. Vous pensiez que le mythe des chinois bouffeurs de chiens, c'était un fake, ou que c'était seulement dans les coins les plus paumés de la Chine ? Eh bien pas du tout, si on s'y connait bien on peut en trouver en France, la preuve. J'ai jamais mangé quelque chose d'aussi bon que ça. Tout était parfait, la texture de la viande en bouche, le goût. Je ne peux clairement pas décrire ce que j'ai ressenti quand j'ai mangé ça. J'en ai repris 3 fois. Tant pis si c'était cher, je serais prêt à payer n'importe quoi pour en remanger. Cependant Valentine n'a pas touché à son assiette. Je ne comprends pas comment elle a pu passer à côté de ça. Je lui ai fait remarquer une fois sorti du restaurant, elle m'a dévisagé et n'a plus voulu en parler après ça. Drôle de fille.



• Se priver de sommeil : 

C'est quelque chose que j'ai toujours voulu essayer. Je me souviens de mon cours sur le sommeil quand j'étais en deuxième année, et surtout sur la privation de sommeil. Ça concernait les symptômes de cette privation, et les séquelles. On nous avait passé une petite vidéo, qui récapitulait les étapes jour par jour. J'ai vraiment été passionné par ça, j'ai cherché des informations là dessus pendant près d'une semaine et, sans jamais vraiment oser le faire, j'ai toujours voulu essayer de tenter l'expérience. Mais maintenant, avec cette liste je me suis dit que ça serait con de passer à côté de ça et de crever sans savoir ce qu'on ressent quand on se prive de sommeil. Alors il y a quelques jours, alors que Valentine était partie bosser dans son coin, j'étais seul à la maison. J'avais une semaine devant moi, c'était largement suffisant. Je suis allé dans notre chambre, j'ai fermé les rideaux et les volets, et je me suis assis par terre. J'ai suivi les techniques qu'on nous avait montrées. J'étais complètement déconnecté du monde extérieur, je ne savais pas quelle heure il était. Je ne pensais à rien. Et ça a marché. Au début c'était vraiment dur, je pensais pas que j'y arriverais. Et puis les hallucinations ont commencé à venir. Au départ, c'était vraiment quelque chose de très léger, des petites silhouettes un peu colorées qui tournaient autour de la pièce. Je ne devais pas détourner le regard du point que je m'étais donné. Puis elles ont commencé à essayer de me toucher, de me faire décrocher. Oui, elles voulaient que je dorme. Au bout de trois jours, c'était devenu invivable. Elles foutaient tout un bordel dans la pièce, elles faisaient tomber des objets, sur moi majoritairement. J'ai lâché au bout cinq jours, j'en pouvais plus. 
Ça a été une expérience fantastique. J'aimerai bien le faire avec Valentine, mais je suis sûr qu'elle ne voudrait pas. Elle ne sait pas ce qu'elle rate, en tout cas. Drôle de fille.


• Disséquer un animal : 

Bon certes j'ai déjà disséqué des animaux dans le cadre de mes études. Des souris, des grenouilles, rien d'extraordinaire, en fait. Ma vie commençait vraiment à être chiante. Boulot de merde pas intéressant, ma femme est une vraie truie coincée du cul et niveau thunes c'est un peu la misère. Il fallait vraiment quelque chose pour la pimenter, comme quand on est un petit con d'adolescent et qu'on fait une assez grosse connerie. Cette sensation, je ne saurais pas la décrire tellement elle me procure un plaisir intense. C'était pendant que je me baladais dans un parc, là où beaucoup de gens promènent leurs animaux. Au fond du parc, il y a une canisette. Généralement, les maîtres laissent leurs animaux faire leurs besoins et ils discutent entre eux. Je me suis approché de la canisette et j'ai attendu qu'un chien vienne près de moi pour le choper. J'ai eu de la chance, c'est un petit chihuahua qui est venu vers moi. Alors ni une ni deux, je l'ai pris sous mon bras, pour éviter qu'il me morde. Il arrivait quand même à aboyer, ce qui a bien évidemment alerté sa maîtresse. Heureusement que c'était une vieille, j'ai pu me barrer sans problème. 
Le parc était à deux pas de chez moi, j'ai donc pu rentrer sans trop de soucis. Valentine était au travail, j'étais seul avec Lewis (d'après son collier, c'était son nom). J'allais enfin faire quelque chose de palpitant dans ma vie, j'allais enfin sortir de cette routine dans laquelle j'étais enfermé depuis trop de temps. J'ai immobilisé le chien comme j'ai pu, d'après moi il ne pouvait pas bouger. Je ne voulais pas trop perdre de temps avec lui, je l'ai tout de suite tué comme j'ai pu. Puis je l'ai disséqué avec les instruments que je ramenais des fois du travail. J'ai un peu tout vidé, en fait. J'ai placé ce que je considérais comme intéressant dans un petit tupperware. Alors que je finissais ma besogne, j'ai réalisé à quel point ce que j'avais fait était crade et inhumain. 
Puis Valentine est rentrée. Elle a vu les restes du chien sur la table, elle m'a vu couvert de sang et elle est partie chez sa mère. Drôle de fille.


• Tuer quelqu'un : 

Hier soir (12 Novembre 2010, donc), énorme dispute avec Valentine. Les insultes ont fusé, puis les claques. Au début, elle essayait de s'accrocher au canapé du salon, avant que je ne l'assomme avec la pelle que j'utilise pour le jardin. Elle saignait beaucoup. Elle respirait encore. Elle troublait ce magnifique silence, ce silence dont j'avais rêvé depuis tant de temps. Alors j'ai frappé avec le coin de ma pelle, deux, trois, quatre fois. Avant que je lui donne le dernier coup, elle me suppliait d'arrêter, elle me criait qu'elle savait que je l'aimais, et toutes ces conneries niaises qu'on peut sortir quand on veut garder son mec. Drôle de fille. Et puis le silence est revenu, plus troublant que jamais. Je venais de tuer ma copine.


• Manger un être humain : 

Je n'ose plus sortir. J'ai peur que ma mère passe à l'improviste si jamais je sors. Toujours là pour faire chier, cette vieille salope. Je ne peux même plus fermer l'appartement à clé, je ne sais pas où elles sont. J'ai dû les perdre pendant que je frappais Valentine. Cela fait trois jours. Trois jours aussi que je n'ai pas dormi. J'ai tellement faim. D'habitude, je ne mange presque pas. J'ai fait les courses lundi dernier et je n'ai presque plus rien. Et il faut que je me débarrasse du corps de Valentine. J'ai tellement de choses à faire, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je pense que je vais devoir manger Valentine. Ça ne me dérange même pas, en fait. Elle est plutôt belle quand on y pense. Je me demande même si je ne la préfère pas morte que vivante. Au moins elle ouvre pas sa gueule, c'est déjà ça. Bon, je commence le festin.


• Espionner quelqu'un : 

J'ai fini par tout foutre en l'air. J'ai détesté manger Valentine. Autant manger du chien je veux bien, mais alors un être humain, c'est la pire connerie que j'ai jamais fait. Le goût est juste horrible, sérieusement. J'ai réussi à me procurer une clé, vu que j'ai toujours pas retrouvé la mienne. En revanche le patron de Valentine a appelé, vu que ça fait plusieurs jours qu'elle n'est pas allée au travail. J'ai juste dit qu'elle était sérieusement malade et qu'elle n'allait pas venir pendant un bon bout de temps. Cependant je devais me barrer d'ici, c'était trop dangereux, j'avais trop fait le con. 
Pendant que je rassemblais les trucs que j'allais prendre avant de partir, quelque chose m'est venu en tête. Quand j'étais gosse, j'étais fasciné par tout ce qui était espionnage, des trucs comme ça. Je me suis donc dit que j'allais utiliser cette liste pour espionner des gens. Dans un premier temps, poser cette liste sur un banc, dans le même parc où j'ai pris le chien. Puis prendre une photo discrètement de la personne qui lit la liste et ensuite m'arranger pour qu'elle puisse voir que je l'ai prise en photo, et ainsi comprendre que j'en ai après elle. Et à vous qui lisez cette liste en ce moment même, vous devez probablement ressentir de la gêne, du malaise. C'est bien normal. Mais sachez que maintenant je n'ai strictement rien à perdre. J'ai tué ma copine et la police ne va probablement pas tarder à le savoir. Je n'ai nulle part où dormir, je suis livré à moi-même. »





Et pour finir, je voudrais revenir sur ce que je trouve le plus flippant dans l'histoire. Vous vous en doutez, j'ai longtemps cherché la photo en question dans le bloc-notes. En réalité, j'étais plutôt heureuse et soulagée de ne pas la trouver. Cependant, il y a quelques jours, alors que je relisais la liste
une énième fois, j'ai pensé à quelque chose. Ce bloc-notes est protégé par un épais protège-cahier, complètement opaque. Je n'avais jamais eu l'idée de regarder dedans pour voir si la photo s'y trouvait. Je me suis longtemps maudite pour avoir eu cette idée. Effectivement, elle y était.


Un scan de la photo :



Bien entendu, c'est moi. Vous le voyez, je suis sur le banc, dans le parc. Je crois qu'il a pris la photo de derrière un buisson, ou quelque chose comme ça. Elle date du jour où j'ai trouvé la liste et y ai jeté un coup d’œil rapide. Et croyez bien que c'est sérieux hein, je vais pas m'amuser à falsifier des preuvese. Là, tout de suite, je sais juste pas quoi faire. J'ai bien évidemment pensé à porter plainte mais je suis quasiment sûre que les policiers ne trouveront pas ça assez sérieux pour prendre ma plainte en considération. Du coup là je suis un peu dans le brouillard, et je sais pas trop quoi en penser. J'aimerais bien croire au fake, mais je pense que ça va un peu trop loin pour être une simple blague. Je voudrais bien savoir ce que vous en pensez.
 


jeudi 25 février 2016

Godzilla NES (2/5)

Ces chapitres ont été traduits par Tripoda. Bonne lecture !
Partie 1
Partie 3
Partie 4
Partie 5 

Textes originaux :
Chapter 3 : Trance
Chapter 4 : Dementia


3/ Transe

J'étais encore un peu secoué par le précédent niveau au moment d'attaquer "Transe". La musique de la map ne faisait rien pour diminuer la tension. Comment la décrire... Vous voyez le thème de Videodrome ? C'est ce qui s'en rapproche le plus parmi ce que je connais.

J'ai fait le tour de la carte pour découvrir qui était le nouveau monstre cette fois. C'était Orga. Un kaiju qui n'a fait sa première apparition au cinéma qu'en 2000, ici, dans un jeu de 1988. Ça allait vraiment trop loin pour que je me fasse la même réflexion que pour Titanosaurus ou Biollante. Ce jeu ne pouvait pas avoir été fait en 88.



Ils sont peut-être malins chez Toho, mais ils ne peuvent pas voir si loin dans le futur. Si ça avait été le cas, jamais ils n'auraient laissé Roland Emmerich racheter les droits de Godzilla. Non, ça devait être un hack, un fan-game ou n'importe quoi. Ce qui n'amenait que davantage de questions. Qui avait fait ce hack ? Quand, comment, et plus important, pourquoi ? Ce "pourquoi ?" était de loin ce qui me dérangeait le plus.

La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est que Billy avait lui-même créé ce hack pour me faire une mauvaise blague. Mais à la réflexion, ça ne pouvait pas être ça : pour autant que je le connaisse, c'est techniquement au-delà de ses capacités. Si ça avait été lui, ça n'aurait pu être plus que quelques modifs mineures, un truc simple et bien con, du genre remplacer tous les sprites par des pénis mal dessinés. Même s'il avait eu d'incroyables compétences en programmation et une imagination morbide et qu'il avait toujours réussi à me le cacher, il n'aurait pas su me faire ça. Est-ce que c'est seulement possible de mettre une ROM hackée dans une cartouche ?

Mis à part ça, j'ai remarqué une nouvelle icône que je ne connaissais pas sur la map : un point d'interrogation. J'étais vraiment curieux de voir où ça me mènerait.



Je pense que vous êtes curieux de savoir de quoi il retournait, alors je vais expliquer le fonctionnement des "niveaux quiz". À partir de là, il y en a eu un sur chaque map, en général près du début. Quand vous lancez un niveau quiz, vous êtes amené à un écran comme celui-ci : 



 Comme vous pouvez le voir, il y a une question affichée en haut, deux choix de réponse : "oui" et "non", et une icône au centre. Je désignerai cette icône comme "Visage" par la suite (très original, je sais), et je considérerai que c'est Visage qui pose les questions.

La musique des niveaux quiz était une des musiques du jeu original, c'est celle qui se joue normalement quand le joueur essaie d'entrer le code de triche "Gh1d0ra" et est envoyé sur un niveau totalement impossible.

Visage vous pose douze questions à laquelle vous devez toujours répondre par oui ou par non, on déplace Godzilla sous le bon bouton pour choisir sa réponse. Quand vous répondez, la question disparait, Visage change d'expression pour une petite dizaine de secondes, puis il revient à son expression neutre et pose une nouvelle question. Il n'y a aucune limite de temps, pas plus qu'il n'y a en apparence de bonne ou de mauvaise réponse.

Visage n'a aucun respect pour le confort personnel du joueur, et il m'est arrivé de devoir répondre à des questions personnelles, voire assez dérangeantes. Par exemple : "Est-ce que tu aimes faire mal aux gens ?" "Tu as déjà tué ou violé quelqu'un ?" "Tu te faisais battre par un membre de ta famille quand tu étais enfant ?" D'autres fois, ces questions étaient juste totalement stupides. "Est-ce que le soleil est chaud ?" "Est-ce que l'eau est humide ?" Voire simplement ridicules. "Est-ce que ton chien aime le président ?" Plus rarement, une fois dans chaque quiz je crois, j'ai dû répondre à des questions en rapport avec le jeu.

À une exception près, les changements d'expression de Visage semblaient n'avoir aucun effet sur le jeu, à part peut-être nous indiquer ce que le créateur pensait de mes réponses. La plupart du temps, ces réactions n'avaient strictement aucun sens, et en premier lieu, j'ai juste pensé qu'elles étaient déterminées aléatoirement.

Les questions ne suivaient pas spécialement d'enchaînement logique. Visage ne restait jamais plus de deux questions de suite sur le même sujet. Au début, j'ai cru voir qu'il essayait de m'amener quelque part, mais c'était toujours pour se mettre à raconter n'importe quoi juste après.

Voici les expressions de Visage que j'ai rencontrées pendant ma partie. Je les ai séparées en deux catégories : celles que j'ai comprises, et celles que je n'ai pas comprises.

Pour commencer, voilà celles qui m'ont semblé claires :



1- Neutre, son expression par défaut.
2- En colère. (C'est l'expression qu'il affichait quand j'essayais de l'attaquer, mais rien d'autre ne se passait.)
3- Triste
4- Content
5- Malade
6- Psychopathe. (Une expression qu'il affichait quand il devenait un gros enculé. Vous découvrirez de quoi je parle plus tard.)
7- Surpris
8- Amoureux
9- Agacé
10- Confus
11- Honteux

Et voilà les autres :



 Deux d'entre elles ne sont apparues qu'une seule fois pendant ma partie (la 1 et la 12), et je les suspecte d'être une private joke de la part du créateur. Je les ai eues en réponse, respectivement, à "Aimes-tu la crème glacée ?" et "Es-tu un gars solide ?".

Concernant les questions du premier quiz : par chance, j'avais sous la main un calepin et un crayon. J'ai un peu de mal à me rappeler des choses, alors je note souvent ce que je dois faire, et parfois je griffonne dessus quand je m'ennuie. Aussi, quand le premier quiz a commencé, je me suis dit que j'allais noter tout ce qui se passerait. Je m'en félicite aujourd'hui. Voici la première série de questions, mes réponses, et les réactions de Visage :

Quiz n°1
1. Est-ce que tu aimes le jeu ?
Réponse : oui ; réaction : content
2. Est-ce que tu as peur ?
Réponse : oui ; réaction : surpris
3. Tu es majeur ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #5
4. Est-ce que les oiseaux ont des dents ?
Réponse : non ; réaction : amoureux
5. C'est bon, le beurre de cacahuète ?
Réponse : non ; réaction : malade
6. Est-ce que la lune tourne ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #11
7. Tu as eu un travail ?
Réponse : oui ; réaction : confus
8. Est-ce que tu aimes faire mal aux gens ?
Réponse : non ; réaction : agacé
9. Est-ce que le soleil est chaud ?
Réponse : oui ; réaction : triste
10. Est-ce que tu aimes les chiens ?
Réponse : oui ; réaction : content
11. Est-ce que le président est bien ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #3
12. Est-ce que ton chien aime le président ?
Réponse : non ; réaction : en colère


Maintenant que tout ça est expliqué, revenons à la partie.

Après avoir terminé le premier quiz, j'ai essayé l'un des niveaux avec la nouvelle icône verte.



 Wow. C'est peut-être bien pour ça que ce jeu était aussi bizarre - à tous les coups, l'un des responsables de ce truc était sous crack... Blague à part, j'ai été assez impressionné de la qualité de ces graphismes, aussi déroutants qu'ils puissent être - mais je déteste ce regard vide dérangeant qu'ont les statues. La musique avait un côté hypnotique, comme un genre de techno psychédélique indienne.

Il y avait deux ennemis dans ce niveau : un fantôme volant avec une trompe, et cette espèce de chauve-souris avec un crâne de cheval en guise de tête. Ils faisaient des apparitions aléatoires et très brèves, mais j'ai eu la chance de prendre cette capture d'écran où ils apparaissent tous les deux :



 Après ça, j'ai été dans un des niveaux avec les rochers bleus, en m'attendant à une promenade tranquille sans obstacles ni ennemis comme auparavant. J'ai pris mon temps pour le traverser, et j'ai été totalement pris par surprise quand ceci est arrivé :


 Ce machin qui avait remplacé Moguera m'est tombé dessus en un instant, et m'a enlevé une bonne partie de ma barre de vie d'un coup de tentacule. Ça ne m'a pris que deux minutes pour le battre, sans avoir à me soucier d'une limite de temps, mais les boss ne se montrent JAMAIS dans les niveaux normaux dans le jeu original. J'étais inquiet à l'idée de découvrir quelles autres règles du jeu de base ce hack s'amusait à briser.

Après un autre niveau dans les montagnes bleues, j'étais sur le point de découvrir ce qui avait remplacé Varan. De tous les nouveaux monstres, c'était jusqu'ici ce que j'avais rencontré de plus bizarre.



 Cette étrange créature se défendait à coups de pieds, et pouvait également lancer des missiles en ouvrant sa poitrine. ...j'en reviens toujours pas.


 Ils étaient parfois difficiles à éviter, mais j'ai vite découvert que je pouvais les dévier d'un coup de queue. Ce truc était probablement le plus facile à battre parmi les nouveaux monstres.

On ne pouvait pas en dire autant du nouveau Hedorah.



 Apparemment la source des chauves-souris à tête de cheval, ce truc était le monstre le plus difficile à battre que j'avais rencontré jusqu'ici. Principalement grâce à sa faculté à appeler d'un de ses cris un petit essaim de ces chauves-souris. Je sais qu'il n'y en a que deux ici, mais à chaque fois qu'il faisait ça, c'en était au moins dix qui se ruaient sur moi. L'IA profitait de la confusion de Godzilla pour attaquer encore plus vite pendant qu'il était occupé à éliminer les petites créatures.



Après en avoir terminé avec ce boss, je me suis dirigé vers un des niveaux verts pour tuer quelques monstres et récupérer de la vie. J'ai noté qu'après ça, je n'ai plus jamais croisé de ces chauve-souris bizarres. C'est là que j'ai eu une idée : si tuer tous les monstres causait l'apparition du masque rouge, qu'est-ce qui se passerait si j'essayais d'atteindre la base sans affronter Orga ? Je me suis lancé dans un essai.



 Le jeu me disait qu'il n'y avait "aucun monstre ici" quand j'ai essayé de lancer le niveau de la base. Immédiatement après, sans que je fasse quoi que ce soit, le jeu a déplacé Godzilla sur la case d'Orga. Ça n'avait pas fonctionné, aussi je me suis préparé à devoir affronter une autre poursuite. Mais avant ça, je devais battre Orga.


 Ce combat avec Orga m'a confirmé que la personne, qu'importe qui, qui avait bricolé ça était un vrai fan de Godzilla. Pas seulement pour avoir inclus un personnage comme Orga, mais surtout parce qu'il avait fait en sorte, d'une manière vraiment classe, que le monstre agisse exactement comme il agissait dans "Godzilla 2000".


 Les premières attaques d'Orga étaient des rayons provenant de la cavité dans son épaule. Mais une fois que j'ai eu enlevé la moitié de sa barre de vie, il s'est mis à attaquer d'une nouvelle manière : il écartait ses mâchoires en grand, et tentait d'avaler Godzilla, lui volant de la vie et de l'énergie dans la foulée.


 Mais en faisant ça, il s'exposait à une riposte dévastatrice : un jet de flammes dans sa gueule et c'était 4 barres qu'il perdait. En utilisant cette faiblesse, je n'ai pas tardé à le battre, et même si j'espérais vraiment l'inverse, la musique s'est arrêtée et le masque rouge a remplacé l'icône de la base.


 Je me suis préparé comme je pouvais à ce passage désagréable. J'ai lancé le niveau, et constatant que c'était le même qu'avant, je n'ai pas perdu une seconde avant de prendre mes jambes à mon cou.

Je n'ai pas tardé à rencontrer des obstacles sous la forme de textures de sol suspendues dans l'air. Je pouvais détruire ou sauter par dessus la plupart d'entre elles, mais certaines nécessitaient que je rampe en-dessous. Après une quarantaine de secondes à avancer, j'ai entendu à nouveau cet horrible mugissement, et la bête à pattes d'araignée est arrivée à toute vitesse derrière moi. Les obstacles la ralentissaient à peine. Elle prenait son élan, fonçait dessus et les réduisait en miettes. Et quand de plus petits obstacles se présentaient à la bonne hauteur, elle se contentait d'ouvrir la bouche et de les avaler :



 J'avais peur, mais j'ai fait tout mon possible et j'ai fini par lui échapper une fois de plus. Satisfait, j'ai laissé échapper un rire avant de dire : "Pas cette fois, connard !" J'ai décidé de prendre une capture d'écran pour fêter ça.

Mais quand j'ai prononcé cette phrase, juste avant que le niveau se termine, la bête a fait quelque chose qui m'a glacé le sang.

Elle m'a regardé.



 J'ai de nouveau été pris par cette angoisse bizarre. Je peux vous dire que j'étais plus du tout en train de rire.

J'ai pris le temps de faire une capture d'écran du nom du monde suivant, juste avant de me ruer à la salle de bain et de me rincer le visage à l'eau froide. (Et de vider ma vessie, ce que j'ai eu du mal à m'empêcher de faire quand cette abomination s'est tournée vers moi.)








4/ Démence

Quand je suis revenu au jeu, je commençais à devenir vraiment dérangé et confus. J'ai repensé à la façon dont le monstre m'avait regardé. Le jeu ne POUVAIT PAS avoir entendu ce que j'ai dit, c'était impossible. Ça ne pouvait être qu'une coïncidence. Mais comment ça avait pu arriver au moment précis où j'ai lâché cette insulte ?

Rien dans ce jeu n'avait de sens. Les monstres anachroniques, les remplacements bizarres, l'imagerie déplacée comme les temples verts, les niveaux quiz, les poursuites avec le monstre rouge. Ça n'ajoutait pas un iota de sens à l'ensemble, même carrément l'inverse. Si c'était une blague elle n'était plus drôle depuis longtemps, et ses auteurs y auraient mis des efforts démesurés. Si ces gens voulaient réellement faire une suite au jeu de 88 en incluant des kaijus ultérieurs, alors pourquoi avoir inclus tous ces... trucs qui ne sont jamais apparus dans le moindre film ? C'était peut-être un genre de projet artistique expérimental ? Le travail d'un groupe de personnes aussi talentueuses que complètement tarées, et elles auraient perdu la cartouche ? Ou bien elles auraient fait en sorte que ça parvienne à une personne au hasard - genre moi ?

Rien que des spéculations infructueuses. D'après moi, la seule façon d'être fixé une bonne fois pour toutes sur les intentions des créateurs, c'était d'arriver au bout du jeu. Peut-être, avec un peu de chance, qu'il y aurait quelques mots d'explication dans les crédits... Ou bien, ça pourrait être quelque chose de plus énigmatique ou étrange, voire une révélation horrible.

Avant d'avoir regardé dans le détail la map du monde Démence, j'ai songé à rejouer Transe pour vérifier si le monstre rouge me regarderait encore. Mais j'ai fini par en décider autrement. Je voulais continuer à avancer. Et peut-être que retourner en arrière rendrait le jeu encore plus étrange - j'avais encore en tête le moment où j'ai voulu finir Transe sans avoir affronté tous les boss.

La musique de la carte de Démence ressemblait beaucoup à la musique du monde "Saturne" original, sauf qu'elle était plus lente, et jouée par ce que j'ai cru identifier comme un piano. Comme la plupart des musiques, elle instillait une ambiance de suspense et de danger.

Tout en écoutant la musique, j'ai regardé la map. Il y avait quatre boss cette fois-ci : SpaceGodzilla, Manda, Gigan, et Baragon. Deux d'entre eux n'étaient pas dans le jeu d'origine. Mais le plus surprenant était à venir.



J'ai commencé le niveau quiz. Voici une liste des questions et réponses comme précédemment :

Quiz n°2
1. Tu sais nager ?
Réponse : oui ; réaction : content
2. Tu aimes le poisson ?
Réponse : oui ; réaction : malade
3. Les manchots peuvent-ils voler ?
Réponse : non ; réaction : triste
4. Est-ce qu'elle peut tourner dans toutes les directions ?
(Je ne savais pas ce que Visage entendait par "elle", alors j'ai juste supposé.)
Réponse : non ; réaction : surpris
5. Est-ce que tu respires l'oxygène ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #8
6. Est-ce que ça a bon goût quand tu mords une femme ?
(Je ne sais pas de qui vient cette question mais j'espère pour cette personne qu'elle est suivie psychologiquement.)
Réponse : non ; réaction : agacé
7. Est-ce qu'il fait nuit chez toi ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #6
8. Tu aimes les chats ?
Réponse : oui ; réaction : confus
9. Est-ce que l'eau est humide ?
Réponse : oui ; réaction : en colère
10. Tu t'es déjà cassé un os ?
Réponse : non ; réaction : content
11. Tu aimes ton travail ?
Réponse : oui ; réaction : honteux
12. Tu veux un nouveau monstre ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #11



Je n'étais pas sûr alors de ce que Visage entendait par "un nouveau monstre", mais je n'ai pas pu résister à la tentation de répondre "oui", juste pour voir ce que ça ferait. Le résultat m'a mis sur le cul.


J'ai été ramené à la map, pour découvrir que je possédais un nouveau personnage jouable : Anguirus ! Depuis que j'étais gamin, j'avais toujours voulu contrôler Anguirus. C'était mon deuxième kaiju préféré (et puis je n'avais jamais vraiment aimé Mothra). J'ai déplacé mon nouveau monstre sur un des niveaux voisins, impatient de l'essayer.

Avant d'entrer dans la description du niveau, je me dois de décrire un peu Anguirus. Avec les boutons haut et bas, on choisit sa posture (bipède ou à quatre pattes). Ça ne fait pas vraiment de différence, mais ça peut être utile pendant les combats de boss, et ramper peut également aider face à certains obstacles ou attaques. Il pouvait frapper à coups de poings ou de pieds comme Godzilla, mais pas donner de coups de queue. À la place, il possédait une capacité bien plus intéressante : il pouvait se rouler en une boule couverte d'épines, et se déplacer en roulant. Sous cette forme, il prenait toujours des dégâts mais ceux-ci étaient amoindris. C'était un bon moyen pour nettoyer les niveaux ordinaires, hélas ça faisait descendre la barre d'énergie très rapidement.

Mais la boule d'épines n'était pas son seul atout. En appuyant sur start, il pouvait cracher un rayon d'énergie par la bouche. Ça ressemblait à l'attaque sonar de Titanosaurus, et si c'était bien un hack, ça aurait pu être inspiré par le rugissement dans les jeux Godzilla sur Atari. Notez aussi que quand on joue Anguirus, les niveaux de vie et d'énergie deviennent bugués. À en juger par les barres, je dirais qu'il est à 10.

Revenons au niveau :



Comme vous avez pu le voir sur la carte, les décors de ces niveaux n'étaient rien de plus qu'une version verte des rochers bleus rencontrés précédemment. Mais ce qui a immédiatement attiré mon attention, c'est l'eau. Cette eau avec un effet de transparence. Est-ce que cet effet était seulement possible techniquement pour un jeu NES ? Je sais que c'est le cas pour les jeux Super Nintendo, mais aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais rencontré d'effet de transparence sur cette console.

La musique dans les montagnes vertes était jouée par les mêmes instruments que dans les montagnes bleues, mais la mélodie était totalement différente. C'était une musique très simple, avec des silences brutaux, suivis immédiatement par un son très fort, par intervalles de quelques secondes.

Je ne me suis pas plus attardé que ça, j'ai traversé le niveau comme d'habitude sans rencontrer d'ennemis. Jusqu'à arriver au bord d'une falaise qui plongeait dans l'eau.



Il n'y avait aucun autre endroit où aller, alors j'ai plongé. La transparence de l'eau n'était pas complète et rendait les choses un peu difficiles à voir, mais c'était tolérable. Arrivé au fond, j'ai rencontré deux nouveaux types d'ennemis : un piranha géant, et une sorte de créature épineuse qui rampait sur le fond. J'aimais bien le piranha, car je pouvais dire facilement de quoi il s'agissait. C'était le genre d'ennemi avec un aspect plutôt banal, du type qu'on pourrait rencontrer dans un jeu ordinaire, pas comme la grande majorité de ce que j'avais croisé depuis que mon jeu avait commencé à déconner.


Il ne fallait pas beaucoup de coups pour s'en débarrasser, mais ils pouvaient être assez embêtants, et réduire dangereusement ma barre de vie si je les laissais trop s'approcher. Ils avaient également tendance à attaquer en bande.

Pour ce qui est des créatures rampantes, c'était plus simple de s'en sortir. Ils restaient toujours dans le bas de l'écran, et je pouvais facilement les écraser en leur roulant dessus ou bien leur sauter par dessus. Ici, vous pouvez me voir sur le point d'en écraser un, avant de m'en prendre à un banc de piranhas.



Arrivé au bout de ce niveau, j'ai déplacé Godzilla sur une des icônes avec un château bleu. J'ai lancé le niveau, et j'ai été amené sur un écran-titre : "froid impitoyable".


Le décor ressemblait à l'intérieur d'un donjon en briques bleues, avec des rangées de statues toutes identiques sur les murs, qui affichaient une expression de terreur. Il y avait aussi un genre de neige grise qui recouvrait partiellement l'image. Ça ne gênait pas ma vision, mais ça n'arrangeait pas l'atmosphère inquiétante de ce niveau. La musique était constituée d'une boucle de 12 secondes de ce qui m'a semblé être un chœur chantant d'une voix grave. Elle m'a parue sur le coup étrangement familière.

À chaque fois que je traversais ce niveau, j'étais pris soudainement de cet horrible sentiment d'anxiété. J'avais la sensation que plus je progressais dans le niveau, plus je m'approchais d'un mal indescriptible. Il n'y avait aucun ennemi, mais ces niveaux-là étaient, je crois, parmi les plus longs de tout le jeu. Je n'en ai essayé qu'un et ça m'a pris 7 minutes pour arriver au bout.



Je n'étais pas prêt à l'admettre à ce moment, mais traverser ce niveau m'a fait prendre conscience d'une chose : je sais pas comment, mais ce jeu est capable de faire ressentir certaines choses au joueur.

Je ne suis pas en train de parler de l'agacement qu'on peut ressentir en essayant d'avancer dans un jeu de merde, ni de l'angoisse communiquée par un bon jeu d'horreur. Ce que je veux dire, c'est que certains événements qui se produisent dans le jeu peuvent nous faire instantanément ressentir les mêmes choses.

Je sais que ça parait totalement fou. Je ne vous blâmerai pas si vous refusez d'y croire, moi-même je n'en croirais pas un mot si je n'avais pas moi-même joué au jeu. Mais il y a vraiment quelque chose qui va pas avec ce truc, bien que j'ai du mal à mettre des mots là dessus.

Donc... j'en arrivais au moment d'affronter ce qui remplacerait Baragon.

Baragon était à la base le monstre le plus petit dans tout le jeu. La chose qui le remplaçait était le plus grand. En fait, ce truc était tellement grand que le sol était abaissé pour qu'il puisse rentrer sur l'écran, et malgré ça sa tête était toujours à deux pixels de la barre en haut de l'écran. Pour ce qui est de son apparence... il était aussi bizarre qu'immense.



Vous vous demandez sûrement comment il fait pour attaquer sans bras. Eh bien, il a le coup de pied le plus puissant de tout le jeu. Mais son autre technique d'attaque est bien plus étrange.

Dans un premier temps, il vous crache dessus un nuage de pixels blancs, qui gèle Godzilla et l'empêche de bouger. Puis, il recule jusqu'au bord droit de l'écran, et... sort de son abdomen une énorme Gatling.




Ça peut sembler amusant à voir dit comme ça, mais ça l'était certainement pas pour moi quand j'étais face à cette horreur. Cette attaque était presque aussi emmerdante que la scie de Gigan, et ce machin serait totalement imbattable s'il l'utilisait plus souvent. Heureusement, il ne l'a fait que deux fois pendant notre affrontement.

Dès que vous dégelez, vous pouvez foncer vers lui et attaquer son canon, ce qui lui cause des dégâts supplémentaires. C'est comme ça que j'en suis enfin venu à bout, et après ça j'ai entrepris de tester le troisième type de niveau sur la map. J'ai décidé que j'affronterais Manda et Gigan avec Anguirus, et SpaceGodzilla avec Godzilla (ça me semblait logique).

Avant de décrire ces combats, j'aimerais m'arrêter un moment sur le troisième type de niveau : "L'Arctique".
L'Arctique est exactement ce que son nom suggère : une toundra gelée avec quelques passages dans l'eau.



La musique me rappelait un peu "Northern Hemispheres" du jeu Donkey Kong Country, mais bien sûr en 8 bits. Une musique qui faisait clairement sentir le danger ; le même genre de sensation que si j'étais perdu au milieu d'une toundra, sans savoir où aller, condamné à mourir de froid.


Il y avait deux nouveaux types d'ennemis dans l'Arctique. Le premier était une créature piégée dans un bloc de glace. Il était inoffensif sous cette forme, mais bloquait le chemin, aussi je devais faire fondre la glace à coups de jets de flammes, puis éliminer ce qui en émergeait. Cs truc ressemblait un peu à une version plus petite de la chose qui remplaçait Gezora, à ceci près qu'il n'avait pas d'oeil.


Quand vous le libérez, il exécute un mouvement bizarre qui vous renvoie sur le bord gauche de l'écran. Ça ne cause aucun dégât mais c'est assez embêtant.

Après avoir éliminé le monstre des glaces, j'ai poursuivi mon chemin pendant une ou deux minutes avant d'arriver au bord d'une section aquatique. J'y ai plongé, et cette fois-ci j'ai réussi à prendre une capture d'écran au moment précis où Godzilla entrait dans l'eau. Je ne sais pas comment ces gens s'y sont pris pour programmer ces éclaboussures, mais pour un jeu de cette génération, c'est assez impressionnant. Un autre truc intéressant est la façon dont l'écran change quand on passe sous l'eau.




Vous pouvez voir ici l'autre nouvel ennemi, que j'ai surnommé "tête d'épingle". Ils marchent droit devant eux et explosent aléatoirement (ou instantanément si vous les attaquez) en projetant des petites pointes dans toutes les directions. Les pointes causent peu de dégâts, mais elles ont manqué de me faire tomber dans un trou à plusieurs reprises.


Parce que oui, il y avait dans ces niveaux un élément de plus qui n'était pas dans le jeu d'origine : des trous sans fond.


Revenu sur la terre ferme, j'ai rencontré un mini-boss inattendu : Maguma, le kaiju-morse. Je savais que ce jeu, de base, faisait apparaitre quelques monstres assez obscurs, mais là, quand même. Pas que je m'en plaigne, c'est un caméo sympathique pour un kaiju mal-aimé.


La façon de combattre de Maguma était très simple. Charger, ou cracher un jet de glace. Pas un challenge très intéressant, mais certainement plus divertissant que Matango, le mini-boss du jeu d'origine.


Ce qui est vraiment intéressant avec Maguma, c'est que quand on le bat, il ne meurt pas : il tourne les talons et prend la fuite. C'était la première fois que je voyais un monstre ennemi changer de direction ou retraiter. J'ai tenté de le poursuivre, mais quand j'ai essayé de le rejoindre dans l'eau, il avait disparu.

Et c'est tout pour l'Arctique. Je vais maintenant décrire mon combat avec Manda.

J'ai oublié d'en parler avant, mais la musique qui se jouait pendant les combats avec les nouveaux monstres était déjà présente dans le jeu de base. Jusqu'à maintenant, j'ai eu droit au thème de Gezora pour Titanosaurus, celui de Hedorah pour Biollante, celui de Baragon pour Orga, celui de Varan pour Manda, et enfin celui de MechaGodzilla pour SpaceGodzilla.



Pour ce qui est du combat, Manda était un adversaire plutôt retors. Quand il réalisait qu'une tactique était inefficace, il en changeait immédiatement pour une autre.


Il avait un panel d'attaques plutôt large, parmi lesquelles les boules de feu, les morsures, et la plus irritante entre toutes, la constriction.


Ça ne faisait pas autant descendre la barre de vie que l'impitoyable coup de lame de Gigan, mais c'était de loin l'attaque la plus puissante de Manda.


Une dernière chose à noter (que j'ai trouvée plutôt cool) est que le sous-marin Atragon finissait par venir m'aider vers la fin du combat. Manda s'en est débarrassé sans mal, mais la référence restait appréciable.

Après avoir battu Manda, j'ai traversé un niveau arctique pour regagner l'énergie perdue avant de lancer le combat contre Gigan. J'ai été un peu déconcerté au début de voir qu'il n'y avait aucun adversaire en face de moi. J'ai d'abord pensé que ça ferait comme le "combat" contre Titanosaurus sur Pathos, mais au moment où je m'attendais à être reconduit sur la map, un piranha est apparu à droite de l'écran.



Mais il n'est pas resté là bien longtemps. Dès qu'il est apparu, les hauts-parleurs ont émis un hurlement à vous percer les tympans, et cette abomination est apparue en mettant en pièces le malheureux poisson.



Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est une manière efficace de réveiller le joueur. Cette entrée brusque m'a infligé une grosse poussée d'adrénaline, ce qui, rétrospectivement, a été une bonne chose : ce truc était l'un des adversaires les plus rapides et implacables que j'avais affronté jusqu'ici.


Il était résistant, mais les capacités spéciales d'Anguirus m'ont aidé à garder la face. Pour autant, ça restait un combat incroyablement intense. Ses attaques ressemblaient à une sorte de laser rouge sang qui sortait de sa bouche, et des coups de griffes. Je m'attendais à une variante plus dévastatrice encore de la scie circulaire du vrai Gigan, mais heureusement, il semblait que ses attaques se limitaient à ça.



Le hurlement d'Anguirus s'est révélé précieux pour en venir à bout. J'aurais voulu prendre plus de captures d'écran, mais il fallait absolument que je reste concentré.

Après ça, il ne m'est plus resté qu'un monstre à battre : SpaceGodzilla. Comme prévu, j'ai changé Anguirus pour Godzilla avant d'entamer le duel.



La manière de combattre de SpaceGodzilla était assez frustrante, mais je dois admettre qu'elle était plutôt intelligente.

 
SpaceGodzilla utilisait son énergie pour produire deux cristaux de glace, qui se transformaient en deux grands cristaux en atteignant le sol.



Ces cristaux, en plus de m'empêcher d'atteindre mon adversaire, lui permettaient de regagner toute son énergie et de me lancer un rayon dévastateur jusqu'à ce que je parvienne à éliminer ces obstacles.



Il finissait par détruire ses propres cristaux à force d'en drainer toute l'énergie, mais il valait mieux ne pas attendre que ça arrive, vu tous les dégâts que ça lui permettait de m'infliger. De plus, les jets de flammes semblaient faire regagner leur énergie aux cristaux, il fallait donc les détruire à coups de patte et de queue.


Quand je suis enfin arrivé assez près de SpaceGodzilla, je n'étais pas tiré d'affaire pour autant. Le vaincre en combat rapproché était tout sauf un jeu d'enfant. Chaque coup que je lui infligeais, il me le rendait. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour me repousser vers la gauche et recommencer à créer des cristaux.

Au moment où j'ai enfin réussi à le battre, il ne me restait plus que 5 barres de vie. Mais ça n'avait pas d'importance. Je n'avais plus besoin de combattre. J'avais besoin de courir.



Nous y revoilà. J'étais décidé à arriver au bout de ce jeu. Aussi terrifiant que ces niveaux pouvaient être, je devais les traverser pour en finir enfin. J'ai décidé que peu importe ce qui se passerait, peu importe ce que le jeu me montrerait, j'irais jusqu'au bout. Et je me suis rappelé de ne plus jamais dire un mot pendant une poursuite.

Pour ce niveau, j'ai décidé de prendre Anguirus, en pensant que ses roulades me permettraient un précieux gain de vitesse en cas de besoin. La poursuite a commencé comme les deux premières, à ceci près qu'il y avait une eau rouge sang sous le sol. Je commençais à prendre le coup, et la roulade m'a permis de prendre un peu d'avance sur le monstre rouge. Plus particulièrement vu que je n'avais pas à me soucier de ma barre d'énergie, je pouvais donc rouler sans m'arrêter.



Comme dans les autres niveaux aquatiques, j'ai fini par atteindre le bord de la plateforme. Je me suis donc jeté à l'eau. À ma surprise, la bête ne m'a pas suivi : elle s'est arrêtée sur le bord, son visage figé dans une grimace. "Je suppose qu'elle ne sait pas nager", j'ai pensé.

J'ai poursuivi mon chemin sous l'eau rouge. Il n'y avait rien au fond, mais je me doutais que quelque chose se tramait. Ça ne pouvait pas se finir aussi facilement, pas vrai ? Comme pour répondre à mes pensées, je n'ai pas tardé à entendre ce mugissement caractéristique, mais un peu différent de d'habitude...



La bête était de nouveau là, dans un nouveau corps adapté au milieu aquatique ! Je n'avais aucune idée qu'il puisse changer de forme comme ça. À partir de là, la poursuite a eu la difficulté à laquelle je m'attendais. Immergé, Anguirus était plus lent, et il était tout juste aussi rapide que la bête rouge. La seule chose qui me permettrait d'arriver au bout serait des réflexes d'acier.

J'ai fini par croiser plusieurs trous sans fond, desquels remontaient des mines. Je suppose que si j'en avais frappé une, j'aurais été instantanément repoussé en arrière, ou du moins ralenti - à voir à quelle vitesse nage cette saloperie de monstre rouge, autant parler de mort subite. Je me suis concentré au maximum pour ne m'en prendre aucune.

Mais ce n'est pas la seule chose dont je devais me soucier. À peu près à mi-chemin, la bête a révélé un autre de ses secrets : une espèce de tentacule fait d'intestins entrelacés, terminé par une mâchoire entourée de griffes, a jailli de sa gueule et tenté de m'attraper. J'ai manqué plusieurs fois de ne pas réussir à éviter à la fois les mines et cette abomination, mais je crois pouvoir dire que la bête commençait à désespérer, car nous arrivions au bout de la poursuite.



Et une minute plus tard, j'atteignais une petite plateforme qui servait de sortie. J'ai bondi hors de l'eau avec toute la puissance que je pouvais rassembler, à deux doigts de casser ma manette tellement je forçais dessus. La bête a crié de rage et sauté hors de la rivière de sang dans une dernière tentative de m'entrainer au fond, mais j'ai échappé à ses griffes. Pour cette fois.


Je me suis laissé tomber sur mon lit et j'ai soufflé un bon coup, satisfait d'avoir échappé une fois de plus à la chose. J'arrivais au cinquième monde : "Entropie".