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Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

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mercredi 30 décembre 2015

B

(N'oubliez pas d'activer les sous-titres.)




Traduction : Nevermore


lundi 28 décembre 2015

Deuxième édition du palmarès annuel

Il y a de ça un peu moins d'un an, sur la demande d'un lecteur, Tripoda avait sollicité nos membres pour établir le classement 2014 des meilleures creepypastas publiées sur CFTC, l'année en question ayant été très prolifique. Vous pouvez consulter cet ancien classement ici.

Aujourd'hui en 2015, nous aimerions réitérer ce classement en faisant appel à tous les lecteurs. Le classement prendra la forme d'un top 10 moyenné sur l'ensemble des avis reçus et sera publié dans les premiers jours de janvier. Voici comment vous allez nous aider à l'établir :

- Les participants établissent chacun un classement personnel de 10 pastas, NI PLUS, NI MOINS. Les classements comportant plus, ou moins de 10 publications peuvent générer des biais dans le classement final et ne seront pas pris en compte.

- Pas d'ex-aeqo. Une seule publication à chaque position de votre classement !

- Si tout va bien, environ 150 pastas auront été publiées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015. Votre classement ne doit porter que sur celles-là. Tout classement comportant une publication antérieure se verra automatiquement refusé.

- Vous nous transmettez vos classements par les moyens habituels listés sur la page "Contact", sur le topic ouvert sur le forum, ou à la rigueur en commentaire sur cet article. Sentez-vous libre d'y ajouter des remarques ou tout ce qui vous semble mériter d'être dit. ;)

Certes, l'année n'est pas encore tout à fait terminée, mais on n'en est pas loin. Nous avons choisi de nous y prendre un petit peu en avance pour laisser à tous le temps d'y réfléchir. Libre à vous d'attendre ou pas les dernières pastas de 2015.



dimanche 27 décembre 2015

Je suis inquiet pour mon fils

Je suis très inquiet pour mon fils. Plus qu'inquiet : terrifié. Ses agissements de ces dernières semaines ne sont pas normaux, ils sont malsains. J'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond.

Au début, il venait se poster sur le seuil de la porte. Il le faisait la nuit, juste avant que je m'endorme. Je me tournais pour éteindre la lampe, et il était là, sur le pas de la porte. Bien sûr, j'essayais de lui parler, mais je ne le fais plus. Il ne m'a jamais répondu. Il ne faisait que me regarder fixement.

Il y a quelques jours, il a progressé. Il ne reste plus sur le pas de la porte, il vient maintenant s’asseoir sur le lit. Il ne parle pas. Je lui ai demandé ce qu'il voulait, je lui ai demandé si quelque chose le préoccupait. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être aussi silencieux.

Généralement, il attend que ma femme s'endorme. C'est ça qui me choque. Elle s'endort avant moi, et il n'est jamais venu quand elle était réveillée. Elle n'est pas impliquée. Je ne sais pas ce que je vais faire si ça continue comme ça.

Je commence à me demander s'il sait que c'est moi qui l'ai tué.



Traduction : Kamus

Creepypasta originale ici

vendredi 25 décembre 2015

Lost Cosmonaut

Achille et Giambatista Judica-Cordiglia, nés dans les années 1930, sont deux frères et opérateurs radios italiens. En 1958, ils s'installent dans un bunker allemand désaffecté avec du matériel de récupération. Passionnés d’astronomie, ils décident de suivre les transmissions audio-visuelles de différents programmes spatiaux comme Spoutnik, un programme Russe. À cette époque, la guerre froide fait rage entre les États-Unis et la Russie, les conquêtes spatiales ont de nombreux enjeux socio-économiques pour les deux pays.

Je suis moi-même passionné d'astronomie et d'histoire, principalement dans le courant du XXème siècle, à travers les guerres mondiales. Dans les années 1990, j'habitais dans une petite bourgade des Bois-Francs, dans le Canada. C'est ici que j'ai eu vent de la découverte très dérangeante des frères Judica-Cordiglia :

Ils affirment, au début des années 1960, avoir découvert une radio soviétique consacrée à des missions spatiales secrètes. Plusieurs signaux SOS auraient alors été interceptés, provenant de satellites s'éloignant ou se rapprochant de la Terre.
Le 16 mai 1961, précisément, ils enregistrent la voix d'une cosmonaute en pleurs, apeurée par sa situation. En effet, elle était censée entrer en orbite autour de la Terre, mais lors de son retour, l'engin aurait pris feu.

La vidéo ci-dessous décrit l'enregistrement, et propose même une traduction des paroles, difficilement audibles :





Traduction anglaise :

Five... Four... Three... Two... One... One...
Two... Three... Four... Five...
Come in... Come in... Come in...
LISTEN... LISTEN!... COME IN!
COME IN... COME IN... TALK TO ME!
TALK TO ME!... I AM HOT!... I AM HOT!
WHAT?... FORTYFIVE?... WHAT?...
FORTYFIVE?... FIFTY?...
YES... YES... YES... BREATHING...
BREATHING... OXYGEN...
OXYGEN... I AM HOT... (THIS)
ISN'T THIS DANGEROUS?... IT'S ALL...
ISN'T THIS DANGEROUS?... IT'S ALL...
YES... YES... YES... HOW IS THIS?
WHAT?... TALK TO ME!... HOW SHOULD I
TRANSMIT? YES... YES...YES...
WHAT? OUR TRANSMISSION BEGINS NOW...
FORTYONE... THIS WAY... OUR
TRANSMISSION BEGINS NOW...
FORTYONE... THIS WAY... OUR
TRANSMISSION BEGINS NOW...
FORTYONE... YES... I FEEL HOT...
I FEEL HOT... IT'S ALL... IT'S HOT...
I FEEL HOT... I FEEL HOT... I FEEL HOT...
... I CAN SEE A FLAME!... WHAT?...
I CAN SEE A FLAME!... I CAN SEE A
FLAME!...
I FEEL HOT... I FEEL HOT... THIRTYTWO...
THIRTYTWO... FORTYONE... FORTYONE

AM I GOING TO CRASH?... YES...YES... I FEEL HOT!...
I FEEL HOT!... I WILL REENTER!... I WILL REENTER...
I AM LISTENING!... I FEEL HOT!...



Traduction française :

Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... Un...
Deux... Trois... Quatre... Cinq...
Venez... Venez... Venez...
ÉCOUTEZ... ÉCOUTEZ ! ... VENEZ !
VENEZ... VENEZ... PARLEZ-MOI !
PARLEZ-MOI ! ... J'AI CHAUD ! ... J'AI CHAUD !
QUOI ? ... QUARANTE-CINQ ? ... QUOI ? ...
QUARANTE-CINQ ? ... CINQUANTE ? ...
OUI... OUI... OUI... RESPIRE...
RESPIRE... OXYGÈNE...
OXYGÈNE... J'AI CHAUD... (ÇA)
CE N'EST PAS DANGEREUX ? ... TOUT EST...
CE N'EST PAS DANGEREUX ? ... TOUT EST...
OUI... OUI... OUI... COMMENT ÇA SE FAIT ?
QUOI ? ... PARLEZ-MOI ! ... COMMENT DOIS-JE
TRANSMETTRE ? OUI... OUI... OUI...
QUOI ? NOTRE TRANSMISSION COMMENCE MAINTENANT...
QUARANTE-ET-UN... COMME ÇA... NOTRE
TRANSMISSION COMMENCE MAINTENANT...
QUARANTE-ET-UN... COMME ÇA... NOTRE
TRANSMISSION COMMENCE MAINTENANT...
QUARANTE-ET-UN... OUI... J'AI TROP CHAUD...
J'AI TROP CHAUD... TOUT EST... C'EST CHAUD...
J'AI TROP CHAUD... J'AI TROP CHAUD... J'AI TROP CHAUD...
... JE VOIS DES FLAMMES ! ... QUOI ? ...
JE VOIS DES FLAMMES ! ... JE VOIS DES
FLAMMES !...
J'AI TROP CHAUD... J'AI TROP CHAUD... TRENTE-DEUX...
TRENTE-DEUX... QUARANTE-ET-UN... QUARANTE-ET-UN...

EST-CE QUE JE VAIS M’ÉCRASER ? ... OUI... OUI... J'AI TROP CHAUD ! ...
J'AI TROP CHAUD ! ... JE RENTRERAI ! ... JE RENTRERAI...
JE VOUS ÉCOUTE ! ... J'AI TROP CHAUD ! ...



Ici, la femme se plaint de la très forte température, elle peut même apercevoir des flammes dans sa capsule. Elle tente en vain d’appeler la station spatiale, mais aucune réponse.
L'enregistrement se déroulerait avant l'explosion de l'engin dans l'atmosphère terrestre. En somme, nous entendons ici les dernières paroles de cette cosmonaute.

À l'heure actuelle, ces enregistrements ne sont pas approuvés par le gouvernement Russe, affirmant que ces missions spatiales secrètes n’auraient simplement jamais eu lieu.




Note : La traduction française a été faite à partir de la traduction anglaise. Il se peut donc que ce soit légèrement approximatif.

dimanche 20 décembre 2015

Rap Rat



Temps de lecture approximatif : 9 minutes


Vous avez déjà entendu parler d'Atmosfear : Nightmare ? Comme beaucoup d'autres jeux de société produits durant les années 90, celui-ci était accompagné d'une cassette VHS qui rythmait et dirigeait la partie. Le personnage sur la vidéo donnait des instructions aux joueurs, et ceux-ci les réalisaient en temps réel. Étant une véritable poule mouillée, j'ai refusé d'y jouer quand ma mère nous l'a acheté. Mon grand frère était déçu de ne pas pouvoir jouer à Nightmare, mais ma mère pensait avoir trouvé la solution en se procurant "Rap Rat". C'était un jeu pas très connu, de toute évidence à bas budget, destiné aux enfants de mon âge ; il fallait faire le tour du plateau, récupérer les fromages, et le premier joueur à arriver au bout du parcours gagnait la partie. Les règles semblaient assez simples ; et puis, ça nous rappelait un peu Attrap'Souris, il n'y avait aucune raison de ne pas vouloir y jouer. Le début de la cassette nous expliquait simplement les règles de base et le fonctionnement du jeu.

C'est alors que Rap Rat est apparu à l'écran. Il n'était... pas vraiment ce qu'on attendait, moi et les autres. Mon petit frère, qui n'avait que 3 ans à l'époque, s'est vite mis à pleurer et a immédiatement quitté la pièce. Le rat en question ressemblait à peine à un rat. Ses oreilles étaient bien trop grandes. Il avait une bouche ridée, garnie de seulement deux dents, qui semblait comme bouffie à l'intérieur. Mais le plus frappant, c'était ses yeux : grands, vitreux, comme ceux d'un poisson. Un peu dérangé, j'ai demandé à ma mère d'éteindre la télé. C'est à ce moment que Rap Rat s'est mis à crier, d'une voix grave très différente du ton nasillard insupportable qu'il avait fait entendre jusque là. "ATTENDS TON TOUR." Derrière, on pouvait entendre la voix du narrateur, répétant inlassablement : "Son nom est Rap Rat, et Rap Rat est le boss" sur un ton qui nous a paru soudain beaucoup trop sérieux.

La vidéo était... indescriptible. Les images se succédaient à l'écran à toute vitesse, entrecoupées de plans rapprochés sur les yeux inexpressifs de Rap Rat. Chacun de ces éléments me rappelait tout ce qui m'effrayait le plus à l'époque. Un type qui vous observe d'un balcon, un frelon prêt à vous piquer dans l'oeil, un gros plan sur une tarentule, une fosse pleine de crotales, une seringue remplie d'un fluide vert. J'avais les mêmes frissons que devant ces peurs de gosse. On a tout de suite éteint le magnétoscope, et j'ai quitté la chambre en criant, claquant la porte. Il a fallu bien 20 minutes à ma mère pour me convaincre que la vidéo était partie, et que je ne la reverrais plus jamais. J'en ai fait des cauchemars pendant toute la semaine.

Ce n'était pas la dernière fois que j'ai vu Rap Rat. Alors que je me préparais à emménager avec ma copine, je débarrassais le placard de ma vieille chambre d'enfant, et c'est là que j'ai retrouvé la boîte, avec le vieux plateau de jeu et la vieille VHS à peine défraîchis par les années : mis à part l'épaisse couche de poussière et de toiles d'araignée qui la recouvrait, elle était comme neuve. J'étais un peu surpris que ma mère ne s'en soit pas débarrassée depuis le temps. Et puis, qu'est-ce que ça faisait dans ma chambre ? C'est là que ma copine est entrée dans la pièce, et m'a trouvée en train de regarder cette boite avec un peu trop d'insistance. Elle m'a demandé ce qui se passait.

J'ai simplement répondu "Rap Rat" ; j'avais du mal à cacher mon trouble. Elle a lâché un petit rire, me demandant si c'était une blague. Je lui ai dit que non, avant de décider que le meilleur moyen de la convaincre était de regarder la cassette ensemble.

On est allés chez mon voisin emprunter son vieux magnétoscope, et on a lancé la cassette. Cependant, les images avaient changé. Il y avait un clown dont le nez rouge gonflé finissait par éclater en répandant du sang sur l'écran ; une femme assise seule dans une pièce sombre ; un homme, forcé à saisir à mains nues une barre de fer chauffée à blanc jusqu'à complètement brûler sa paume. Le grattement que j'avais entendu étant gosse a repris, de plus en plus fort. C'est alors que Rap Rat est apparu à nouveau, convulsant dans son cadre rond, ses bras s'agitant dans tous les sens. Ce n'était plus une marionnette - on aurait dit de la vraie fourrure.

Son visage n'était pas fait de plastique, mais de touffes de poils hérissés et de dents pointues. Ses yeux se sont révulsés, avant de revenir soudainement : ces yeux vitreux que je connaissais bien étaient posés sur moi, réagissant à chacun de mes mouvements, chacune de mes expressions. Il s'est mis à sourire d'un air mesquin, agitant devant ma copine et moi sa main tendue, inhumaine. Je pouvais entendre gratter à ma porte.

La cassette s'arrêtait là. L'écran ne diffusait plus que de la neige. À la porte, les grattements s'intensifiaient. Ce n'était plus des grattements, mais des coups : les coups de petits pieds sur le bois. Ma copine m'a sauté dans les bras ; j'étais moi-même tétanisé. Avant qu'il se passe quoi que ce soit d'autre, j'ai arrêté le magnétoscope et retiré la cassette. Les grattements ont cessé. J'ai essayé de voir le porche depuis la fenêtre du salon : il n'y avait personne.

La police est arrivée peu après, nous disant qu'un de nos voisins venait d'appeler, inquiet, après avoir vu une silhouette rôder autour de la maison. Ma copine et moi n'avons pu donner aucune explication à ce qui venait de se passer, et nous avons été forcés à dire que ce n'était que nous, qu'il n'y avait aucun problème. J'étais furieux qu'un simple jeu pour gamins puisse me terrifier. Je me suis approché du magnétoscope pour retirer la cassette, mais au moment où je l'ai saisie, j'ai ressenti une douleur cuisante : elle était brûlante. C'était comme si je venais de passer ma main dans la flamme d'un bec bunsen réglé à fond. On a dû y aller avec des maniques pour sortir la VHS, et même avec ça, on ne pouvait pas la tenir plus de quelques secondes sans risquer de se brûler. Je l'ai amenée dehors, jetée sur le trottoir, puis je l'ai écrasée à coups de botte.

Les nuits suivantes, ma copine et moi avons eu sans arrêt des cauchemars. Toutes les nuits on se levait à pas d'heure, et on décrivait des rêves étrangement similaires. On entendait souvent ce grattement, quand toutes les lumières étaient éteintes et que la chambre était plongée dans le noir (si on excepte la lumière de la lune). Maintenant, cependant, on l'entendait chaque fois qu'on s'approchait de la porte d'entrée, et à chaque fois qu'on prononçait le nom "Rap Rat". C'était comme si une petite chose traînait quelque chose de l'autre côté de la porte... attendant, faisant les cent pas. J'attendais simplement dans mon lit, les couvertures tirées jusqu'au menton, jusqu'à succomber à la fatigue.

Au bout d'un moment, j'étais déterminé à poursuivre la compagnie en justice. La première chose que j'ai faite a été de demander à ma mère où elle s'était procuré le jeu. Elle ne s'en souvenait plus. J'ai fini par trouver un vendeur qui possédait plusieurs versions de Rap Rat, et je lui ai demandé s'il savait comment contacter l'entreprise qui avait produit le jeu. Il m'a envoyé ce mail en réponse.

"J'en sais pas plus que ça sur le jeu lui-même, mais je sais que ça a été créé par les mêmes personnes qu'Atmosfear. La boîte s'appelle 'A couple of cowboys'. Essayez de leur parler."

J'ai fait quelques recherches, et j'ai découvert que la compagnie a mis les clés sous la porte en 1994... Deux ans seulement après la sortie de Rap Rat. J'ai trouvé la raison de la fermeture peu de temps après.



En 1992, pendant le développement du jeu, A couple of cowboys a commandé à une compagnie haïtienne de créer la marionnette de Rap Rat. La compagnie possédait une usine où des femmes et des enfants travaillaient pour un salaire de misère. C'est là qu'ont été produits les différents composants de la marionnette.

Un jour, une jeune fille qui travaillait dans la manufacture a eu son bras pris dans une des machines. Le système de chargement, incapable de supporter le poids de la machine, s'est brusquement détendu et a frappé la nuque de l'enfant, la tuant instantanément. Quelques jours après les funérailles, la mère de l'enfant est venue à l'usine, demandant à voir son propriétaire. Ce dernier niait toute responsabilité. Dans un instant de rage, la mère aurait déclaré que le "sang des innocents" s'insinuerait dans chacune des fibres de la marionnette, et que toute personne qui la toucherait serait promise à la mort. Elle clamait avoir invoqué un "démon de terreur", et criait, aussi fort qu'elle pouvait : "APARAT VOUS MAUDIRA !"

Le propriétaire aurait ri à ces paroles, avant de raconter l'histoire à ses supérieurs. La blague s'est répandue de bouche à oreille, jusqu'à ce que le jeu soit renommé "Rap Rat", une anagramme approximative d'Aparat. Chaque fois que ce nom était prononcé, la malédiction grandissait en intensité. Deux ans seulement après la sortie du jeu, la compagnie a fermé ses portes et a été absorbée par Mattel.

On raconte des histoires sur des employés qui demandaient des jours de congé, s'absentaient pendant des semaines, et trouvaient la marionnette à des endroits inattendus. Puis, il y a eu les cas de suicides. Des suicides violents, macabres, d'employés se mutilant les mains et s'immolant par le feu, écrivant "JE SUIS LA PEUR" avec leur sang avant de succomber.

Personne ne sait ce qu'est devenue la marionnette après la disparition de ses créateurs. Certains disent que la dernière chose que voient les victimes avant de devenir folles est une paire d'yeux immenses et vides comme ceux d'un poisson.



Quelques avertissements

1. NE JAMAIS DIRE "APARAT" À VOIX HAUTE. Prononcer le nom d'un démon d'une manière ostensible est pour lui une invitation, un appel. Si vous l'avez déjà fait, il est trop tard.
2. Ne cherchez pas à parler à Aparat ni à le contacter d'aucune manière.
3. Évitez d'être éveillé entre 3h30 et 4h, c'est le moment où il préfère frapper.



Au sujet de l'audio

La VHS est revenue. Je croyais m'en être débarrassé, mais elle est de retour. Je l'ai trouvée dans mon tiroir à chaussettes hier.

Cette fois-ci, j'étais prêt. Beaucoup de gens m'ont demandé de leur fournir la cassette ou de mettre son contenu en ligne. Ma réponse pour tous : je n'accéderai pas à votre requête pour la simple raison que c'est trop dangereux. Si je l'avais fait, vous auriez très bien pu devenir fous. Vous effrayer jusqu'à la mort. La vidéo, et le jeu, et Rap Rat lui-même possèdent un pouvoir étrange. Rap Rat me suit où que j'aille. Je vois de petites ombres du coin de l'oeil, ou bien des sons surviennent du couloir quand je suis seul chez moi. Si Rap Rat est là, il vous le fera comprendre, mais il ne le fera jamais voir... jusqu'au moment où il sera trop tard, bien sûr.

Beaucoup de personnes ont regardé la vidéo "normale" vendue avec le jeu "normal". C'est là le problème... Rap Rat peut se montrer "normal". Il vous fera croire qu'il n'est qu'une marionnette, avant de vous traquer jour et nuit.




Les vidéos de Rap Rat.










Traduction : Tripoda

Une pasta à l'ancienne comme on les aime, ou les aimait. Texte original ici.

jeudi 17 décembre 2015

Mes nuits à l'hôtel

Bon, après quelques temps à trainer sur ce forum, je pense que je suis au bon endroit pour raconter ma petite histoire.

Je suis veilleur de nuit en hôtellerie dans un 4* style art déco classé. J'y travaille depuis bientôt deux ans en mode pépère, et c'est d'ailleurs pour ça que je fais ce métier :
1 : J'aime glander et bosser solo.
2 : J'ai un tempérament naturel nocturne, toujours plus énergique la nuit que le jour.
Et 3 : J'aime pas le contact humain "prolongé". On va dire que je peux porter un masque pendant une certaine durée, mais au bout d'un moment le masque tombe pour révéler le misanthrope que je suis... Et c'est pas très bon niveau "business"...

Pour vous introduire la chose, j'ai un crédo : Première fois : accident, deuxième fois : coïncidence, et troisième fois : sabotage. Et une troisième fois s'est produite il y a peu sur mon lieu de travail, et pendant mon service qui plus est ! Un suicide... Encore... Oui mes amis, trois gens se sont butés, en un peu plus d'un mois, dans l'hôtel où je bosse alors que je veillais sur eux... Alors bon, forcément les flics ont fini par se dire "WTF" et ont commencé une enquête, donc j'ai été interrogé. Que pouvais-je dire ? Les gars semblaient normaux, rien de spécial, toujours seuls. Et justement, c'était ça le hic pour eux. Ils semblaient surpris que les personnes soient venues seules à la base, et ils ont commencé à me demander si j'avais vu des gens sortir ou rentrer vers telle ou telle heure pendant les nuits où ces gens sont passés à l'acte... "Mais non... Personne", j'ai dit...

D'après ce que j'ai appris des femmes de chambre, essentiellement, le premier a été retrouvé pendu avec sa ceinture et les deux autres les poignets entaillés dans la baignoire. Les pauvres, quand je pense, c'est pas comme si leur taff était pas déjà glauque à la base...

De ce que je savais de ces clients, ils étaient pour la plupart habitués. Tout du moins, ils avaient tous les trois séjourné plus d'une fois dans l'hôtel. J'ai fait quelques recherches sur le logiciel de réservation. Deux d'entre eux étaient VRP et passaient régulièrement. Le troisième, lui par contre, avait des réservations irrégulières. Une première il y a deux ou trois mois, puis successivement une fois par semaine jusqu'à son suicide. Alors j'ai visité les piaules en question, au nombre de trois. Mais rien d'alarmant.

Surtout, autre précision, ma mère est voyante et sorcière de profession. Donc le paranormal me fait pas (trop) flipper. J'me disais si ça craint, le fantôme de mes deux j'lui envoie un exorciste de chaque religion et il comprendra que cette dimension n'est pas la sienne.

Les chambres sont sobres, avec un blanc dominant sur des stickers rouges dessinant la cathédrale de la ville où l'hôtel se situe. Moquette grise à motifs, meubles en contreplaqué, literie confortable, télé, bouilloire, tout le tintouin normé par la chaine hôtelière. J'aime bien cet hôtel car il me rappelle Shining ! Mais vraiment rien... Pas de froid ou d'objet bougeant seul ou un quelconque bruit. Nada.

J'en ai parlé avec un collègue qui avait croisé le troisième client, et justement il avait calculé un truc étrange chez ce type. Le gars semblait faire une fixette sur une chambre, en particulier : la 401, la plus spacieuse des trois. Alors j'ai fait des recherches sur le passé de l'hôtel et... Rien ! Quand même, pour un vieil établissement, il avait forcément dû se passer un truc glauque au moins une fois, ça aurait étayé la thèse "paranormale" qui germait doucement mais sûrement dans mon cerveau. Mais rien d'insolite jusqu'aux récents suicides. J'ai donc décidé de tenter de passer une nuit dans la 401 pour en avoir le cœur net. Le seul truc que j'espérais, c'était de ne pas tomber sur un démon type "possesseur" qui justement pousserait les personnes à se buter par sadisme... J'avais justement un mélange fait par ma mère prévu pour éloigner ce type d'esprit. Son "truc" fonctionne normalement...

Alors j'ai fumé un joint, me suis calé devant YouTube sur mon ordi, et j'ai attendu. Jusqu'à m'endormir. Et en plein sommeil, d'un coup, la couette a volé, mes fringues ont glissé sur ma peau, j'étais paralysé. Impossible de lutter de quelque manière que ce soit. C'est là que j'ai senti les mains. Des dizaines, qui me caressaient doucement, partout. Pas si désagréables, mais la sensation d'impuissance était forte... J'ai laissé faire. J'étais forcé au plaisir. Je n'ai pas senti que des mains : des langues se sont rajoutées par la suite. Bon, j'vais pas rentrer dans des détails de ouf mais cette entité m'a pénétré, sans arrêter de me peloter partout, jusqu'à ce que j'en puisse plus de jouir, puis m'a laissé hagard de plaisir sur le pieu... J'avais jamais pris un tel pied...

À la fin, une voix a résonné doucement dans ma tête, alors que j'étais en train de m'en remettre sur le lit. Une voix efféminée chuchotant : "Viens, rejoins-moi... Je te donnerai plus..." Oui, j'avoue que l'envie m'a pris... De me tuer pour rejoindre cette chose et prendre un panard encore plus grand... Mais non, ce truc n'est pas un fantôme... Elle se rapproche plus de la succube ou d'un truc du genre. J'ai résisté.

Depuis cette nuit, l'entité vient me retrouver au cœur de la nuit de manière complètement anarchique. Alors que je travaille "elle" se saisit de moi puis tente de me "séduire" pour que je la suive dans l'au-delà. Les autres clients ont dû céder, mais pas moi... J'ai demandé de l'aide à ma mère en lui décrivant le dossier, et elle a donc également passé une nuit dans la 401. Mais rien ne lui est arrivé à elle. En plus, elle dit ne rien sentir et s'est même permise une ironie sur ma santé mentale... Merci maman... À tous les coups, son truc c'est du flan et j'ai tout gobé toutes ces années. Mais là, j'vous jure que ce que je vis encore est vrai.

Rien que l'autre fois, pas plus tard qu'il y a trois jours, je faisais la mise en place de la salle du petit déjeuner et l'entité est montée d'un cran dans sa tentative de "persuasion". Elle m'a soulevé du sol, m'a à moitié désapé, m'a plaqué contre le mur et m'a violé, toujours jusqu'à faire exploser mon corps de plaisir et toujours le "Viens, VIENS, rejoins-moi... Tu auras plus, TELLEMENT PLUS,  je te le promets... LE PARADIS."

Je ne sais plus quoi faire... Si vous avez des conseils ou de l'aide, je prends... Je ne peux pas quitter mon job. J'ai déjà peiné à l'obtenir... Misanthrope que je suis, m'insérer professionnellement a été assez difficile pour moi. Démissionner est hors de question. J'ai peur de céder à son prochain appel... Et de ne pas survivre à mes prochaines nuits à l'hôtel...



mardi 15 décembre 2015

Totoro

J'ai regardé le film une fois, avec ma petite amie et je l'avais trouvé pas mal. La fin m'avait laissé un petit goût d'inachevé, mais j'y suis maintenant habitué avec les films japonais. J'avais complètement oublié ma découverte de Totoro jusqu'à ce qu'un soir à la fête de fin d'année de mon travail, le sujet revienne sur le tapis. Un des employés me raconta certaines rumeurs dérangeantes concernant ce film tous publics vieux de 20 ans. Je vous explique. L'histoire est loin d'être un joli conte. Selon lui, et apparemment en accord avec une légende urbaine, Totoro et ses amis féeriques sont en réalité des Shinigami, c'est-à-dire des dieux de la mort, la grande faucheuse. Plutôt mignon pour une faucheuse, non ?

L'histoire est manifestement inspirée de l'incident de Sayama. Il y a simplement trop de coïncidences entre le film et les faits pour que ce soit fortuit.
L'incident s'est produit en mai 1963. Ce jour-là à Sayama (dans la préfecture de Saitama), une jeune fille fut kidnappée pour une rançon, violée puis tuée. Sa sœur aînée aurait apparemment trouvé le corps, mais elle était tellement traumatisée que lorsqu'on lui demanda ce qu'elle avait vu, elle répondit simplement « J'ai rencontré un gros Tanuki »
[un genre de raton laveur] et « J'ai vu un monstre chat. » Ça vous rappelle quelque chose ? Plus tard, la sœur aînée se suicida.
La victime était la troisième fille de sa fratrie. La mère était morte en 1953 d'une tumeur. Si on fouille plus profond, on apprend qu'en 1943 la plus grande des sœurs était décédée (elle avait 3 ans).
La fillette avait deux frères. Le jour de l'incident, c'est l'un des frères, âgé de 11 ans, qui reçut la lettre de rançon. Il y eut bplusieurs suicides à la suite de ce meurtre. Sur les six frères et sœurs, quatre moururent.

Qui plus est, l'autre signification de "Tonari no Totoro", titre original du film, est « Près de Tokorozawa »... ce qui nous conduit à Sayama.


Les similitudes ne s'arrêtent pas là. Tout d'abord, la maison dans laquelle la famille emménage est également à Saitama. (Sur la boîte il est écrit "thé de Sayama". On ne peut pas être plus clair que ça.) De plus, l'hôpital a (ou avait) un équivalent réel à Sayama, situé au même endroit que dans le film.

Le meurtre a eu lieu en mai. On remarque que la plus jeune des filles s'appelle Mei. Cela pourrait être une coïncidence, mais la plus âgée s'appelle Satsuki, qui est une autre manière de dire mai.

À l'entrée dans la maison, on assiste à une rencontre avec les Susuwatari, ces petites boules noires que les fillettes trouvent dans la cuisine. L'histoire veut que si vous voyez les Susuwatari ou Totoro, la mort est proche. Mei est la seule des deux filles a attraper une susuwatari, elle l'écrase même. Celle-ci disparaît, laissant des traces noires sur les mains de la fillette. Est-ce un signe que Mei est destinée à mourir ? Je repense également aux deux petits Totoros que Mei rencontre en premier et poursuit... Serait-ce une métaphore des ruses des pédophiles pour attirer les enfants ? Utiliser des bonbons, des jouets...
 

Le nekobus (le chat-bus) est un transport qui amène quelqu'un vers un autre monde (paradis, enfer, que sais-je...). Dans une des scènes où il apparait, la destination affichée est 墓道 : le premier symbole signifie 'tombe', le second, 'route'.
Ainsi, dans l'histoire, l'idée est suggérée que Mei est assassinée après qu'elle ait disparu. Satsuki, ressentant de la peine, décide alors de la rejoindre. Elle pénètre le royaume du Shinigami (dieu de la mort) – Totoro.
Notez la présence à nouveau des Susuwatari, et la lumière monochromatique Elle demande à Totoro de l'amener jusqu'à sa sœur et ... soudainement elle peut voir Totoro. Elle monte dans le Nekobus, le véhicule pour l'autre monde, et elles vont ensemble voir leur mère ; mais elles ne la rencontrent pas vraiment.


Dans la scène où Mei est perdue et pleure, elle est assise à côté de six jizou, des statues d'une divinité bouddhiste qui recherche les âmes des enfants morts et des fœtus avortés. Il est possible que ces six jizou représentent six des personnes mortes durant la période de l'incident de Sayama.
L'une des phrases de la chanson du Nekobus est "notta okyaku wa youki na obake" : « ces invités qui montent sont de joyeux fantômes. »
Vous pourriez vous questionner sur le générique de fin, qui montre Mei et Satsuki heureuses avec leur mère et leurs amis. L'explicitation la plus courante est qu'il s'agit de souvenirs de moments vécus quand elles étaient en vie.


Il faut noter que, bien entendu, le Studio Ghibli nie ces connexions. Ce serait en effet terrible de voir la mascotte du studio ternie pas une telle image.
Certains points ont d'ailleurs été officiellement éclaircis. Par exemple, à la remarque qu'après que Mei ait disparu, elle n'a plus d'ombre, renforçant l'idée qu'elle est morte, Miyazaki a répondu que c'était dû au coût impliqué dans l'ajout des ombres qui a empêché d'accomplir cette finition sur les dernières scènes.






dimanche 13 décembre 2015

Seule avec elle

Note : J'ai retrouvé ce post sur un forum japonais. Je pense qu'il est intéressant, j'ai décidé de le traduire et de vous en faire part.

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Bonjour, je me présente, je m'appelle Mimi et j'ai 17 ans. 
J'ai été témoin d'une expérience assez bizarre il y a quelques mois. J'ai fait pas mal de recherches sur Internet histoire d'en savoir plus, et puis je suis tombée sur ce forum. Je vous partage mon histoire dans l'espoir de trouver des explications et de voir si d'autres ont vécu des phénomènes similaires.

Cela s'est produit au début des vacances de printemps. Je rentrais chez moi et j'ai trouvé ma sœur dans le salon, une petite fille que je ne connaissais pas était en train de l'enlacer. Quand je lui ai demandé qui était cette gamine, ma sœur m'a répondu qu'elle s'appelait Kei et que nos parents la gardaient pour la nuit car cette dernière avait, semblait-t-il, quelques soucis familiaux. Apparemment, elle était très collante et ma sœur était soulagée de s'en débarrasser. 

Kei était très mignonne et je ne voyais pas d’inconvénients à m'occuper d'elle. Nous avons passé l'après-midi à dessiner et à faire des jeux, mais j'ai vite compris ce que ma sœur voulait dire par « collante ». Vers la fin de l'après-midi, j'ai dû aller aux toilettes et la petite s'est mise à hurler, à pleurer très fort. Elle ne voulait pas me lâcher. Nous sommes ensuite allées nous promener afin de lui changer un peu les idées. Je me disais qu'elle ne connaissait pas notre maison et qu'elle s'ennuyait de chez elle, tout bêtement. 

En rentrant à la maison pour le dîner, nous avons surpris ma sœur et mes parents en train de se disputer. Il y avait des traces noires de pas partout dans le couloir de l'entrée et mes parents accusaient ma sœur d'avoir sali la maison. Nous avons donc tous vérifié sous nos pieds, mais ils n'étaient pas sales. Quand je me suis retournée vers Kei, j'ai vu qu'elle avait également des traces noires sur le visage. Je l'ai emmenée à la salle de bain se débarbouiller et nous sommes allées dîner. Ma famille était toujours confuse de ce qu'il venait de se produire.

Cette nuit-là, Kei dormait avec moi. Une fois au lit, je lui ai demandé pourquoi elle ne m'avait pas lâchée d'une semelle de la journée, si quelque chose l'effrayait. Elle m'a répondu, les larmes aux yeux, que c'était à cause de « la dame toute noire » qui la suivait partout, et que si elle me laissait partir, elle se retrouverait toute seule avec elle. Je l'ai rassurée comme j'ai pu en lui disant que c'était juste son imagination, je l'ai bordée et nous nous sommes endormies.

Je me suis réveillée quelques heures plus tard et me suis levée sans allumer la lumière pour aller boire un verre d'eau. Quand j'ai ouvert la porte à mon retour, j'ai vu dans la demi-obscurité une énorme ombre noire se dresser au dessus du lit, des traces de mains partout sur le lit, et sur le visage de Kei. Cette dernière s'est réveillée sous mes cris, je l'ai prise dans mes bras et nous sommes allées dormir dans le salon. 

Le lendemain, après le départ de Kei, mes parents ont amené un exorciste à la maison. Ils m'ont avoué plus tard que si Kei était venue passer la nuit chez nous, c'était uniquement car sa famille était en pleines cérémonies funéraires chez elle et qu'elle n'était pas encore au courant du décès de sa mère.

Sa mère se serait suicidée en s'immolant.  

Je préfère préciser que le texte n'est pas de moi, la "note" ci-dessus est nécessaire pour que le texte ne soit pas mal compris, le travail est d'une autre personne.

vendredi 11 décembre 2015

Mauvaise pièce (Wrong room)

Vous rentrez chez vous après une longue journée de boulot, vous voulez juste être à l'intérieur, et vous reposer. Vous alliez insérer vos clés dans la serrure de la porte pour la déverrouiller, mais vous remarquez qu'elle est déjà ouverte. Après avoir tourné la poignée et être entré, vous remarquez quelque chose de différent.

Vous restez sur le pas de la porte, essayant de trouver ce qui ne va pas. Ce n'est pas votre appartement. Au moment où vous vous préparez à partir, quelque chose attire votre attention. Il y a un homme, penché sur une assiette de chair, la mangeant avec ses mains, la déchirant tel un animal sauvage avec sa proie. Du rouge coule le long de sa bouche, et l'odeur qui en émane est écœurante.

Vous êtes paralysé par ce spectacle. Inconsciemment, vous tentez de couvrir votre nez et votre bouche, et en faisant cela, vous frappez accidentellement la porte d'entrée avec votre coude. Vous ne bougez plus. L'homme s'arrête de manger, quelque chose n'allant pas. Puis il regarde dans tous les recoins de la pièce, cherchant l'origine de ce bruit. Ses yeux scannent toute la pièce, jusqu’à tomber sur vous. Vos pieds se mettent à bouger tous seuls, et vous vous voyez fuir à toute vitesse, laissant cette pièce et ses horreurs derrière vous.


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L'homme se lève silencieusement, ferme la porte, attrape un autre morceau de pizza, et murmure :

"Foutus végétariens."


Traduction : Kamus

Texte original ici.

mercredi 9 décembre 2015

Marie

Aéroport de Cointrin Genève, 11 mai 2014.

J’avais pour intention de continuer à écrire ma saga de romans, éloigné de tout ce que je connais, de toute personne parlant ma langue afin de ne pas me laisser aller à des conversations incessantes, et de toute autre source de distraction. Mais le fait est que je ressens à présent le besoin d’écrire sur un tout autre sujet, sur des faits réels qui me sont personnellement arrivés dans cet hôtel, à l’ouest de Prague.

05/05/2014

Lors de mon arrivée en République Tchèque, le temps était ensoleillé. C’était une de ces belles journées de mai. Ma réservation dans un petit hôtel éloigné du centre m’attendait. J’avais choisi cet établissement pour sa simplicité et ses prix bon marché, sans compter son allure pittoresque. C’était un de ces anciens hôtels dont uniquement le rez-de-chaussée avait été refait complètement à neuf et dont les chambres en bois vieilli vous font vous sentir comme transporté dans une autre époque. C'était ce havre de paix que j'avais choisi pour commencer à rédiger ma saga de romans fantastiques. Je me sentirais peut-être un peu plus inspiré une fois coupé de tout. Je n’avais emporté que des vêtements et un bloc-note, ainsi que le nécessaire d’hygiène. Pas de téléphone, pas de laptop. Juste moi et la page blanche.

J'ai dû enjamber des marches en bois pour monter dans ma chambre. Elle se situait au sommet du bâtiment, dans la mansarde. Pour y accéder, il fallait franchir un couloir décoré par plusieurs peintures représentant des portraits de famille pour la plupart, mais également des scènes de chasse et des paysages. Cet étroit passage était bondé d’images en tout genre, n’ayant aucun rapport les unes avec les autres, des images semblant dater d’il y a longtemps pour certaines.

Le grenier était divisé en quatre pièces : deux chambres, une salle de bain et des toilettes. Une des chambres m’était attribuée, l’autre ne contenait personne d’après la réceptionniste. Le couloir était froid, comme si aucune isolation n’avait été posée. Pas étonnant d’un côté : ce bâtiment était d’une autre époque, construit avant le début du troisième millénaire. J'ai examiné les pièces communes avant d’entrer dans la mansarde. Le lit, situé sur la gauche de l’entrée, se parait d’un simple duvet et d’un oreiller cyan. Une commode gisait à l’opposé de la pièce, au pied d’un tableau représentant une scène de chasse : trois chiens couraient après un lièvre dans un décor forestier. La seule fenêtre disponible était un vasistas encastré dans la pente du toit qui éclairait le pied du plumard. J’ai installé mes vêtements dans la commode et ai sorti le bloc-note que j'ai également posé sur le meuble avec ma plume et quelques stylos.

J’ai vagabondé dans le quartier jusqu’à l’heure du dîner. J’ai ensuite pu me régaler de ce que les Tchèques appellent un Svíčková, une sorte de rôti à la sauce et à la confiture. Cette escapade de la culture Suisse me plaisait bien, et je me suis dit que ce séjour ne pouvait être que bénéfique pour quelqu’un comme moi.

Plus tard dans la soirée, j’ai décidé d’aller me coucher. Installé sous le drap, le sommeil me gagnait peu à peu. Cependant, Quelque chose me dérangeait. Pas la lumière : elle était éteinte et la lune retranchée derrière les nuages. Ce n’était pas non plus la température : j’avais augmenté le niveau du chauffage en arrivant. Le lit était étrangement confortable pourtant et ne me faisait pas mal au dos ; je l’ai même trouvé plus qu’excellent vu l’état du reste de la pièce. Non, ce qui m’empêchait de fermer l’œil ressemblait à une vibration dont le ton changeait constamment, comme un bourdonnement qui montait et descendait en permanence.

06/05/2014

J’ai questionné la gérante, qui m’a affirmé que je n’avais aucun(e) voisin(e) direct(e) qui aurait pu regarder la télévision tard le soir. Tous les autres clients avaient des chambres dans les étages inférieurs. Pour moi, c’était différent car j’avais demandé à ce qu’on m’octroie le strict minimum, à savoir une chambre avec lit ainsi que des toilettes et une salle de bain commune avec d’autres pensionnaires. Aussi, on m’a placé dans le grenier de l’hôtel, là où seuls les rats dorment normalement.

Je lui ai parlé des bruits, elle a secoué la tête en affirmant que c’était impossible et que personne ne pouvait squatter une chambre condamnée depuis longtemps. Lorsque je lui ai demandé la raison de cette condamnation, elle m’a répondu que la pièce n’était pas isolée thermiquement et qu’il était donc impossible d’y loger quelqu’un. De son anglais archaïque, elle a déclaré :

« Personne n’a jamais vécu dans cette pièce, la clé a disparu avant que l’on achète le bâtiment et nous n’avons pas les moyens de la restaurer. »

J'ai été surpris par le manque d’intérêt de Madame Ana, la gérante, pour cette pièce qui pouvait représenter, une fois restaurée, un client supplémentaire, voire deux pour une chambre double. Peut-être que cet endroit n’avait pas tant de succès auprès des touristes que ça.

Cette vibration a persisté toute la nuit, du moins jusqu’à ce que je m’endorme. J’ai trouvé une pharmacie qui m’a prescrit un « relaxant » qui allait m’aider à dormir mieux et plus facilement et je ne me suis pas fait prier pour en prendre dès que j’ai entendu ce son venir de l’autre chambre. Je ne voulais pas souffrir du manque de sommeil comme le reste de l’année. J’étais venu ici pour me reposer et oublier mes tracas quotidiens. Je n’ai pas encore écrit une ligne de mon livre.

07/05/2014

J’ai ouvert mon carnet ce matin, pensant avoir trouvé l’inspiration. Pourtant, après quelques lignes, je me suis arrêté pour me rendre compte que ce que j’écrivais ne me plaisait vraiment pas. J’ai arraché les pages et les ai jetées. Le carnet est resté ouvert sur la commode, ma plume dessus, vide.

Je me suis baladé sur le Karlův most aujourd’hui. C’était vraiment beau de voir les différents artistes sur ce pont mythique chanter, peindre, jongler. Ils étaient comme moi : ils vivaient de leur passion. J’ai souri cet après-midi.

J’aurais pu passer toute la soirée là-bas, si mon corps pouvait le supporter. Malheureusement pour moi, je sentais la fatigue sur mes épaules. Aussi, après avoir mangé quelque chose, je suis retourné dans ma chambre. J'ai regardé une dernière fois mon cahier avant de me coucher. Cette page blanche m'angoissait. J'ai plongé ma "suite de luxe" dans le noir et me suis couché.

Un toc timide s'est fait entendre de l’autre côté du mur. Je n’ai pas réagi, pensant qu’il s’agissait d’un grincement dû à un client qui empruntait le vieil escalier de l’hôtel. Puis deux battements se sont suivis à travers le mur. j'ai doucement ouvert les yeux et je suis resté silencieux. En me concentrant un peu plus, j'ai finalement pu distinguer le bruit. Un violon, j’entendais le son de quelqu’un qui jouait du violon. Je me suis levé et suis sorti dans le couloir pour tenter d’entendre. Aucune musique ne m'est parvenue, l’hôtel était complètement silencieux. Mais ce qui m'a semblé être un craquement ou un timide « toc » sur la paroi de ma chambre a attiré mon attention. Certes, il a été bref et très bas, mais assez démarqué du silence pour que j’aille me coller au mur. À vrai dire, je commençais plus à être effrayé que curieux mais je persistais, les mains et l’oreille plaquées contre le papier peint. Le violon avait stoppé, mais il a repris quelques secondes après. J'ai reculé et ai saisi la boîte de cachets dans le tiroir de ma table de chevet. J’en ai gobé un, puis je me suis couché une dizaine de minutes plus tard, assommé.

08/05/2014

Le jour suivant, je suis rentré complètement saoul. Ça m’a fait du bien, dans un sens. J’avais réussi à oublier les bruits que j’entendais régulièrement. L’air de Prague ne me convenait pas finalement, je croyais commencer à développer une sorte de folie ou de paranoïa à force de me dire qu’il ne pouvait y avoir personne dans la chambre mitoyenne à la mienne.

Je m’étais fait comprendre du barman de l’hôtel qui m’a servi des doses invraisemblables d’alcools en tout genre. Il me semble même avoir vu un reptile ou un oiseau dans l’une des bouteilles présentées au-dessus du comptoir. Je n’ai pas bu de celle-là.

Je me souviens avoir titubé et être tombé en arrière dans l’escalier. Ma tête a brisé le plâtre du mur au pied des marches. Sur le coup, je n’ai même pas fait attention aux dégâts, je me suis relevé péniblement et, encore sonné, suis remonté à l’étage, sans me soucier des plaintes venant des autres chambres qui avaient entendu le vacarme de ma chute. J'ai noté, au passage, que personne n’est cependant sorti pour voir ce qu'il se passait. Ils se contentaient de hurler à travers les cloisons.

Arrivé dans le couloir menant à ma chambre, l’air ambiant m’a paru extrêmement glacial. L’éthanol devait pourtant affecter mes sens et réduire la sensation de froid. Mais je le sentais, au plus profond de moi-même, comme si je gelais de l’intérieur. J’ai tangué jusqu’à ma porte et me suis arrêté devant, mais j'ai regardé celle de mon « voisin imaginaire ». Rien. Pas de bruit, pas même un grincement. Le silence m’entourait, puis les lumières se sont éteintes, comme elles le font toujours après quelques minutes. L’interrupteur se situait au bout du couloir, aussi je n’ai pas songé à rallumer vu mon état. Je me suis dirigé vers la porte adjacente, celle qui était condamnée, et ai frappé avec le poing. Rien. Encore. Pas de réponse. J'ai frappé de plus belle. Pas une plainte venant de l’intérieur. J’ai songé à la défoncer sur le coup de l’alcool pour mettre fin à mes questionnements et être certain que personne n’y vivait, mais me suis résigné à retourner dans ma chambre, trop affaibli par la boisson et les nuits difficiles.

Mes clés sont passées de ma poche au sol, et vu mon taux d’alcoolémie, il m'a fallu quelques minutes pour réussir à me courber correctement et les trouver dans l’ombre, je me tenais du bout des doigts sur le mur. Lorsque je les ai enfin saisies, une main froide m'a touché la hanche. Ma tête a heurté la poignée alors que je me redressais, surpris. J’ai basculé en arrière et ai atterri sur mes fesses, me tenant la tête des deux mains, puis me tortillant sur le parquet.

Je suis resté allongé une bonne demie heure, avant de me relever craintivement. J'ai fixé le couloir, en tâtant la serrure de l’index pour trouver le logement de la clé. Ses dents ont frotté à l’intérieur, je l'ai tournée le plus vite possible et ai bloqué le tout une fois retranché à l’intérieur.

J’ai tendu l’oreille. Rien, à part un son presque inaudible de violon que l’on accorde avant de jouer. Mes poils se sont hérissés mais la fatigue m'a fait baisser les paupières malgré tout. Et, alors que Morphée allait m’emporter, quelqu’un ou quelque chose a été lancé contre le mur commun à ma chambre. J’ai pu sentir l’impact d'un corps ou d’un objet imposant sur le crépi. La totalité de la pièce a tremblé d’effroi et je me suis redressé sur mon lit, parfaitement lucide cette fois. À nouveau ce son de violon, j’avais compris le message. J’allais l’écouter jouer, puisque c’était ce qu’elle voulait ; car oui, j’avais la sensation que c’était une femme et non un homme qui me hantait. Assis sur le bord de mon lit, j’ai attendu les premières notes, celles qu’elle jouait chaque jour, celles qui me figeaient de peur à chaque fois qu’elles tintaient, et je me suis retenu pour ne pas hurler ou courir en dévalant les escaliers.

09/09/2014

Je me suis réveillé avec une douleur insupportable dans le crâne. Apparemment, j’avais encore bu dans la chambre avant de dormir, il y avait plusieurs cadavres de bières sur le sol ; ou alors j’avais simplement mis un coup de pied dedans, je n’en ai pas de souvenir. Je suis tombé du lit à mon réveil, et ma tête n'a fait que de s’endolorir encore plus.

J’ai amoncelé les bouteilles à côté de la commode afin de ne pas rentrer dedans trop souvent quand je me déplaçais. La plupart tombaient à nouveau lorsque je les ramassais. Avec un linge de bain, j’ai pompé le reste de liquide collant qui avait dégluti des boutanches et l’ai plaqué contre le radiateur.



Lorsque je me suis tourné vers la commode, mon cœur a failli s'arrêter. Deux phrases rédigées en anglais dont les caractères se paraient de courbes et de traits fins et élégants ornaient à présent la première page de mon carnet :

You listened to me playing. Do you like me?   ______

La ligne qui suivait le texte devait certainement servir d’espace pour ma réponse. Mon stylo pointait en direction de celle-ci sur la table. Je n’ai pas voulu répondre. J’ai détourné le regard et me suis écroulé sur mon lit, la face en avant. La douleur était encore vive et mon esprit était fatigué. Fatigué de ces phénomènes sans explication, fatigué d’être hanté par je ne sais quelle morte, fatigué d’avoir sans cesse peur. Agrippé à la table de chevet, j’ai ouvert le tiroir et ai attrapé ma boîte de cachets. « Trois aujourd’hui : un pour la douleur, et deux pour oublier... Ou plutôt, en espérant oublier... ». Je me suis rendormi sur le coup, comme pour échapper à tout ce qui m’arrivait, shooté... Et encore à moitié saoul...

Deux heures plus tard, je me suis à nouveau éveillé. Il faisait froid dans la chambre, et pour cause, la fenêtre était grande ouverte alors que je l’avais fermée la nuit précédente. Cambré sur le matelas, les fesses en l’air et la tête rentrée entre les épaules, je me suis quelque peu étiré avant de remarquer que quelque chose dépassait de sous mon oreiller. C’était la note que j’avais vue un peu plus tôt, on l’avait déchirée du bloc au niveau des picots. Deux nouvelles lignes avaient été inscrites :

Are you scared? Do you want to see me?  ______

J’en avais assez. À bout de nerfs, j’ai bondi du plumard, ai attrapé ma plume et ai gravé sur le papier en majuscules le mot « YES », si fort que la feuille s'est froissée sous la pression du bec. Après une dizaine de secondes, j'ai sursauté comme jamais. Le tableau placé en face de mon lit est tombé derrière la commode. Je suis resté droit comme un I lorsque le vacarme de la peinture a résonné dans ma chambre, accompagné du son d’un clou rebondissant sur le parquet.

Lentement, je me suis retourné. La toile était encastrée entre le mur et le meuble, un rectangle jauni marquait son emplacement sur le papier peint. J’ai attendu de retrouver un rythme cardiaque plus calme avant de faire prudemment un pas vers le tableau. Le sol a grincé. J'ai continué à avancer lentement, retenant mon souffle alors que la toile se situait de plus en plus près. Finalement, je me suis retrouvé sur la droite de la commode. J'ai fait glisser le tableau pour le débloquer et l'ai pris à deux mains. Cette scène de chasse avait l’air tout à fait normale, aucune femme et aucun homme représentés, uniquement des chiens poursuivant un lièvre.

J'ai lancé le tableau sur le lit et me suis pris la tête entre les mains, les yeux clos. Ma tête n’en pouvait plus. Que se passait-il avec moi dans ce maudit hôtel ? J’ai tourné et tourné dans la pièce, expirant grassement, sentant mon cœur accélérer et ralentir. Et c'est lorsque j’ai ouvert les yeux que j’ai pu apercevoir, là, dans le coin intérieur du tableau, coincée entre la toile et le cadre, prise en tenaille par le tissu et le bois, une image en noir et blanc. Une photographie. Cachée derrière cette peinture grotesque. J’ai relâché la pression que j’exerçais sur mon crâne et ai tendu la main vers le cliché. Il a doucement glissé, frottant sur le tissu rêche de la peinture. L’air s'est refroidi davantage. La photo montrait une femme sobre et élégante, un violon dans la main gauche, l’archet dans la droite. Elle était en position pour jouer. Sa taille était très fine, certainement à cause du corset de la robe à froufrous qu’elle portait. Ses cheveux étaient relevés et pris dans un ruban. Elle semblait livide. Ma peur a laissé place à de la tristesse en la voyant. Elle avait l’air si innocente... Et elle me fixait de ses yeux sans expression alors que je l’observais sans mot dire. Je me suis résigné à croire qu’elle ne me voulait aucun mal finalement. Mes mains tremblaient.

« C’est... C’est vous sur la photo, n’est-ce pas ? », ai-je demandé avec un rire nerveux.

Pas de réponse.

« C’est vous qui me torturez comme ça depuis le début. »

Toujours rien, mais le froid avait pris complètement possession de la pièce. De la buée se formait lorsque je bégayais. Pourtant, la température extérieure devait approcher les 15°C. Je l’ai à nouveau regardée. Si vide d’émotions, mais ses yeux semblaient mélancoliques.

« Vous jouiez du violon ? Avant... ? »

La porte s’est ouverte. C’était la gérante. Elle s’est avancée vers moi, et en voyant le bazar qui jonchait le parquet et le tableau décroché, elle a déclaré d’une voix stricte :

« Les clients se sont plaints à plusieurs reprises de votre comportement d’ivrogne et du vacarme nocturne que vous avez causé. Je comptais uniquement vous avertir, mais vu le bazar dans cette chambre, je préfère vous demander de partir. Vous avez jusqu’à demain matin pour faire vos bagages et remettre les meubles en état. Et fermez cette maudite fenêtre, on se croirait en plein hiver. »

Madame Ana allait s’en aller, lorsque je l'ai retenue par le bras.

« Attendez, j’ai trouvé ça, cette... Je... Savez-vous qui c’est ? »

« Aucune idée, a-t-elle répondu après avoir regardé la photo, cette femme ne me dit rien. Normalement les gérants placent une photo de famille dans ce couloir, mais vous pouvez vérifier, elle n’y est pas. »

--x--

Le jour de mon départ, je ne savais plus quoi penser. Rien n’était arrivé, pas même un léger coup tapé sur la cloison. La température était remontée, pareil dans tout le reste du bâtiment.

J’ai refermé à clé la chambre et me suis arrêté à côté de la porte de Marie ; je l’avais baptisée ainsi, puisque je ne connaissais pas son vrai nom. Je suis resté la mine basse devant, puis ai approché mon oreille du bois de la porte.

 J'ai pu entendre un sanglot étouffé, de l’autre côté...





lundi 7 décembre 2015

Confidences

Je n’ai jamais eu beaucoup de chance dans ma vie. Un père alcoolique, une mère schizophrénique, un grand frère tyrannique. Mon père me battait, ma mère riait pour n'importe quoi et se foutait de ma tronche à longueur de temps. Elle avait aussi la phobie de mes cheveux et toujours une paire de ciseaux à portée de main. Mon frère, lui, cherchait constamment à me faire peur dans le noir, dès que j’avais le dos tourné, quand je dormais. Et puis, dès qu’il en avait l’occasion, il me cognait avec ses gros muscles mous.
 
Avec ses poings, mon père caressait aussi doucement mon visage qu’un punching-ball. Avec ses pieds, il se servait délicatement de ma tête comme d’un ballon de football. Ma mère me grattait souvent le crâne avec ses ongles pointus au vernis rouge.
 
Un jour, j’ai dit à mon père qu’il buvait trop. J’ai failli mourir d’un coma éthylique, car ce salaud avait coincé un goulot dans ma gorge et y avait déversé son litre de whisky quotidien. Un jour, j’ai eu le malheur de refuser que ma mère me coupe les cinq millimètres de cheveux qui avaient poussé sur ma tête pendant son internement psychiatrique. Elle me les a arrachés avec les dents. Un jour, j’ai refusé de jouer avec mon frère. Il m’a forcé à jouer aux osselets. Avec mes doigts.
 
Et forcément, tout ça, ça laisse des traces, des séquelles. Enfin, au début je croyais que non, je croyais m’en être sorti, car après mon diplôme j’ai eu l’idée de monter une agence de voyages à prix discounts. Je dois avouer qu’après un début difficile, les affaires ont décollé.
 
Jusqu’à ce que je rencontre ma petite amie, Stéphanie. Corps sculptural, intelligence aiguisée, amour fusionnel. On ne faisait jamais rien sans l’autre. Elle adorait les voyages et pour les vacances, parfois pour un seul week-end, on s’envoyait en l’air aux quatre coins du monde. Le seul truc qui me dérangeait chez elle c’était sa foutue manie d’aller en boite. Je n’aimais pas les boites, je n’ai jamais aimé ça. J’ai fini par la laisser y aller seule. Elle s’est mise à rentrer à des heures impossibles, saoule en plus, avec de drôles d’odeurs sur elle, des odeurs de mâles en rut. Et à chaque fois que je lui faisais des remontrances, elle riait comme une petite sotte. Ça a fini par m’énerver. Je crois qu’elle a pris pour toutes les saloperies que m’a faites endurer ma putain de famille. Après un énième sourire idiot, j’ai regroupé toutes ses passions en une seule et je l’ai envoyée dans une boîte à l’autre bout du monde.
 
Il s’est passé quelque mois avant que je retombe amoureux. Entre-temps je suis allé consulter un psy et je me suis fait prescrire de puissants somnifères pour arrêter les cauchemars et les hallucinations. Je voyais ma mère, mon père, mon frère partout. C’était horrible de revoir leurs corps calcinés. Heureusement que ce jour-là je dormais à l’université, et je n’ai pas été accusé. Je me demande encore qui a bien pu mettre le feu à leur baraque de merde.
 
Je suis resté un peu moins longtemps avec ma nouvelle petite amie. Six mois, je crois. Je l’ai aussi rencontrée à mon agence de voyages. Comme dans toutes les histoires d’amour, au début ça se passait bien. Mais elle s’est mise à devenir étrange : elle s’inventait toutes sortes des manies comme se laisser pousser les ongles des mains, des pieds et les vernir en rouge. Je n’aime pas le rouge. Elle se maquillait trop aussi, on aurait dit une pute. Et puis toutes les semaines, elle allait chez le coiffeur. Je déteste les coiffeurs. En plus, quand elle revenait de chez ces arracheurs de cheveux, elle riait comme une idiote. Oui, une véritable idiote. Ça a fini par m’énerver. Par vraiment m’énerver. Je l’ai bâillonnée et je l’ai mise dans une grande boîte. Dans une revue, j’avais lu qu’on pouvait mourir de rire en badigeonnant les pieds de quelqu’un et en les faisant se faire lécher par une chèvre. Je me voyais mal acheter une chèvre. Mais il y avait des nuées de fourmis rouges dans ma cave. Je ne me rappelle plus combien de temps elle a hurlé (peut-être de rire), mais j’ai trouvé ça long, trop long, et j’avais peur que les voisins l’entendent même si la plus proche des maisons est à deux/trois cents mètres de la mienne. Je ne sais pas pourquoi, je l’ai étranglée en pensant à ma mère. Mais les fourmis l’avaient déjà bien bouffée au niveau du cou et sa tête m’est restée dans les mains. J’ai aussitôt pensé à mon père et j’ai shooté dedans comme dans un ballon de football. But ! Puis je l’ai tellement frappée avec mes poings qu’à la fin il n’y avait plus qu’une bouillie de cervelle et de cheveux mélangée à la terre battue de la cave. Pour me relaxer, j’ai joué aux osselets avec ses doigts. C’est drôle, j’y ai pris un plaisir monstrueux.
 
Je suis en train de choisir leurs destinations. J’ai fait plusieurs boîtes, car j’entendais encore le rire de ma mère à l’intérieur de ce corps sans tête, et j’ai fini par le découper.
 
Ah, j’hésite toujours : Bornéo pour son dos, Cuba pour son cul, la Suisse pour ses cuisses. Ça devrait encore passer, j’ai beaucoup de relations dans les douanes et d’amis de l’Est qui vont m’acheter les organes.
 
Pour faire disparaître les traces génétiques, je dois encore contacter mon ami d’enfance Didier, un pompier. Il est vraiment bon pour faire croire qu’un incendie est accidentel.
 
J’ai hâte que tout soit fini, j’ai hâte de retourner à l’agence. En plus, je crois que j’ai le ticket avec une belle petite gonzesse, célibataire en plus. Une certaine Stéphanie Duval. Elle ressemble un peu à ma mère, elle a le même prénom qu'elle, mais je crois que cette fois je vais réussir à garder mon calme. Enfin, si elle rit un peu trop je ne lui arracherais qu'une dent, ça la calmera et elle comprendra que je n’aime pas qu’on se moque de moi.
 
J’ai arrêté de voir le psy, mais comme il me l’a conseillé je continue à écrire mon journal. Ça m’aide, ça m’aide vraiment à extraire mon sale passé de mon âme. Comme le psy me l’a souvent répété, je ne suis responsable de rien. Enfin, je crois…

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Affaire : Mademoiselle Duval.
Objet : Journal intime nommé Confidences.
Pièce à conviction n°18.




D'aucun disent que ce texte aurait un lien avec un autre..

samedi 5 décembre 2015

Ils

    Il fait jour, et je n’ai plus peur. Je n’ai plus peur parce que quand il fait jour, il y a de la lumière, et dans la lumière, Ils n’existent pas. Le jour, je suis serein, mais je n’ose pas dormir, de peur que l’endroit où je dors soit plongé dans le noir.

    Je m’appelle Maxime, j’ai eu 18 ans en Janvier, et j’habite dans un trou paumé en Gironde. Je ne sais plus trop où en parler, ni à qui en parler, alors je vais poster ce message un peu partout où je peux. Je crois avoir tout essayé, c’est un peu mon dernier espoir. J’en ai parlé à mes parents au début, mon petit frère s’est moqué de moi, et eux m’ont remonté les bretelles en me disant que j’étais trop vieux pour avoir peur du noir, que j’étais ridicule, et que j’allais effrayer ma petite sœur.

    J’ai tenté d’en parler à mon médecin, qui m’a réorienté vers un psychologue qui m’a décelé un manque de sommeil entrainant une paranoïa, et m’a prescrit des somnifères. Bien sûr, je ne les ai pas pris. Si je dors, je sais très bien qu’Ils vont m’avoir.

    Je vais tenter de tout reprendre depuis le début, même si ma mémoire est lourdement altérée par mon manque de sommeil. Tout a commencé un soir de Mars, vers 3 heures du matin, je me suis réveillé. C’est là que je les ai vus… Ils étaient tous là, penchés sur moi, à me regarder. J’ai tenté de hurler, de bouger, mais j’en étais incapable. J’ai passé quelques longues minutes immobile, paniqué, et lorsque dans un sursaut j’ai réussi à me réveiller, et à allumer la lumière, Ils avaient disparu.

    C’était trop réaliste pour être un rêve, mais je ne croyais pas ce que j’avais vécu. Après une recherche sur Google, j’ai trouvé ce que je pensais – à tort – être mon mal. La « paralysie du sommeil ». J’étais bloqué physiologiquement, et mon cerveau, à demi dans le rêve, hallucinait. Pas inquiété, et même curieux, j’espérais que le phénomène se reproduise prochainement, pour que je puisse voir en détails ce qu’il cause.

    Et le phénomène s'est reproduit deux semaines plus tard. Puis encore une semaine. Puis trois jours. Et puis tous les jours de la semaine. J’étais mortellement inquiet, j’avais peur d’avoir un problème mental, et d’être en train de devenir fou (Mais je ne suis pas fou, même si c’est ce qu’ils disent tous). Un soir de fin Avril, alors que je rentrais chez moi, décidé à prendre ces somnifères pour enfin pouvoir dormir, le bus scolaire a eu un accident, et je n’ai pu arriver à la maison qu’à 22 heures.

    Sur la porte, un post-it : « Nous sommes chez tes grands-parents, nous rentrons dans la nuit ». Je suis rentré, ai éparpillé mes affaires, et ai fait cuire des pâtes (Ou un œuf, je ne sais plus… Mais ce n’est pas important). D’un coup, dans un grésillement, un fusible a sauté. C’est là que je les ai sentis. Ils étaient là, autour, Ils arrivaient, et Ils n’étaient plus immobiles… Ils me cherchaient. Je pouvais les entendre… Les sentir venir vers moi. Aussitôt, j’ai sorti mon téléphone, et ai allumé la puissante lumière. Ils n’étaient plus devant moi, mais je les voyais, à la lisière entre la lumière et l’ombre, déambuler, cherchant un moyen de m’atteindre.

    Je suis descendu au sous-sol, et ai rallumé le courant en changeant le fusible. Ce soir-là, je n’ai pas dormi. Je suis resté allongé sur mon lit, la lumière allumée, la peur au ventre. Je tremblais, suant dans mes draps, serrant mon téléphone comme mon dernier espoir. J’ai bien tenté de les photographier, mais bien sûr, on ne les voit pas puisqu’ils sont dans l’ombre. Mais moi je sais qu’Ils sont là, je les ai vus.

    Le mois de Mai a été horrible. Je dormais uniquement en cours, ou à l’infirmerie. Chaque soir était une traque, j’étais devenu une proie. Plusieurs fois, j'ai manqué de m’endormir, et je me suis réveillé aussitôt, paniqué. J’avais toujours sur moi mon téléphone, son chargeur, une dynamo, un briquet, et une maglight. Le jour, j’étais amorphe. Après m’être fait renvoyer de cours plusieurs fois, mes parents ont pris contact avec un centre spécialisé pour m’interner.

    Si je vais là-bas, je serais confiné dans une cellule molletonnée, plongée dans le noir, et s’en sera fini de moi. Ils m’auront. J’ai peur, trop peur, Ils sont dans chaque ombre, dans chaque recoin obscur, partout. Ils vont m’avoir. J’ai vraim

    J’ai perdu le fil, la lumière a grésillé, j’ai sursauté. Je tremble, je n’arrive plus à me concentrer sur rien, Ils sont là, juste derrière la porte du placard. J’ose à peine cligner des yeux, de peur que la lumière s’éteigne à ce moment précis.

    Je prie pour trouver une solution, je ne veux pas aller à l’asile, je ne veux pas mourir.



jeudi 3 décembre 2015

Je crois que je vais rompre

Je commence à me lasser. J'ai jamais été doué pour les relations sentimentales, mais elle est pas plus douée que moi. Je veux dire, j'essaye de faire des efforts, mais elle s'en fout. Cinéma, restaurants, sorties en ville... On parle tout le temps des mêmes choses, et rarement de choses intellectuelles. On n'a pas vraiment de goûts en commun. Et elle rigole pour un rien. Ça m'insupporte. Vraiment.

Et puis je me prive pour elle. Je suis un grand amateur de films d'horreur, elle déteste ça. Elle dit que ça lui donne des cauchemars. Donc je n'en regarde plus. J'aime les compositeurs classiques : Beethoven, Brahms, Tchaïkovski. Elle ne les connaît même pas.

Sexuellement, c'est pas non plus la joie. C'était excitant au début, c'est vrai. Mais on n'a pas les mêmes fantasmes. Elle crie très fort, je n'aime pas ça du tout, je suis d'un naturel discret. Et puis je suis obligé de tout faire, elle ne prend aucune initiative. Je ne sais même pas si je la fais jouir.

Je crois que je vais rompre. C'est le mieux. Et puis j'en ai marre de l'emmener à l'école tous les jours.




dimanche 29 novembre 2015

Le château d'eau

Cette semaine, j'étais en vacances chez mes grands-parents, qui habitent dans un village pas trop loin de chez moi. Un soir, en plein repas, la conversation avait dévié sur un sujet qui a attiré mon attention. Ma grand-mère a évoqué une affaire qui avait eu lieu dans la ville, il y a un an ou deux.


Ça s'était passé dans un quartier très proche, et peu de personnes (à part celles concernées) en avaient entendu parler. Pourtant, c'était le cas de ma grand-mère, dont une amie connaissait un couple vivant dans ce quartier.
Un jour, un homme s'était plaint d'une odeur étrange, qui provenait de sa salle de bains. Il avait remarqué que l'odeur émanait de l'eau de la douche et des robinets. Assez vite, il s'était rendu compte qu'il y avait le même problème partout dans sa maison.


Peu de temps après, plusieurs autres cas ont été signalés dans plusieurs foyers. Une famille s'est même plainte de la couleur, du goût écœurant et de l'odeur nauséabonde de l'eau chez eux. La source du problème a rapidement été identifiée : il y avait des travaux dans la ville. Il était donc probable que la couleur vienne de la terre. Pourtant, les habitants signalaient toujours des problèmes avec la qualité : parfois, il y avait des petits morceaux mous, comme des bouts de feuilles, ou des épluchures. Quand le maire a commencé à se plaindre à son tour, une enquête a été ouverte. Il s'est avéré que le problème ne venait pas des travaux. Elle ne venait pas non plus des tuyaux, assez récents selon le témoignage du maire.


Certains habitants menaçaient de partir si le problème n'était pas réglé au plus vite, malgré le fait que la mairie fournissait l'eau potable en bouteilles. L'enquête a continué. La police a décidé d'inspecter le château d'eau qui alimentait les quartiers touchés par le problème, situé à proximité d'une forêt assez dense. Et ce qu'elle a découvert était loin de ce que la population avait imaginé.


La porte d'accès à l'intérieur avait été forcée, violemment. En pénétrant dans le bâtiment, les policiers ont immédiatement remarqué une odeur désagréable inquiétante. Le bassin d'eau avait pris une teinte brune, presque rouge, et des petits morceaux étaient visibles à la surface et au fond. En observant de plus près, les policiers ont remarqué des corps d'animaux en décomposition. Ceux en meilleur état présentaient des traces de morsures. Des parties avaient été arrachées sur les cadavres d'écureuils, lapins, renards, voire sangliers, comme s'ils avaient été dévorés.


La population a été avertie, mais la police n'a pas insisté sur les traces de morsures, en faisant négligemment allusion à  des chasseurs, des chiens errants ou même des loups. Le chef des hommes chargés de l'enquête a pourtant avoué que ce n'était pas possible. La porte n'avait pas pu être forcée par un animal, même un sanglier. Ce qui avait enfoncé cette porte était beaucoup trop puissant pour être un animal de la forêt, et l'hypothèse des chasseurs a été rapidement écartée.


Des rumeurs circulèrent bientôt parmi les habitants, décrivant principalement des créatures plus ou moins invraisemblables. Même si la plupart des gens sensés ignoraient ces ragots, la question de ce qui a fait ce carnage reste en suspens.




jeudi 26 novembre 2015

Tundra

10/08/2012

Ça fait environ deux jours... ou trois. Trois jours, je crois, depuis que la Jeep d'Andrei est tombée en rade dans la rivière. On s'est faits avoir comme des bleus, réveillés en pleine nuit par une putain de crue de tous les diables. On a réussi à sortir la Jeep sur le bord, mais impossible de la redémarrer. Pour l'instant, on est principalement restés à l’intérieur, à se peler les miches comme pas possible. On a pas mal de bouffe, mais faudrait pas s'éterniser ici non plus.

J'écris pas ça comme un testament, loin de là, plutôt pour me souvenir de cette... Aventure ? Ouais c'est le mot. Aventure.

13/08/2012

Il commence vraiment à faire froid, et les boîtes de sardines vides puent la mort. On sait absolument pas où on est. Ce connard de Viktor nous avait dit qu'il connaissait la région, mais il a aucune idée d'où on peut bien être. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il fait foutrement froid. Je veux dire, je suis habitué au froid, en Sakha y'a aucun palmier qui pousse. Mais là, avec juste une parka et mes couilles en dessous, c'est pas la même affaire. Pour couronner le tout, aucun village à moins de 300 km. J'ai toujours aimé les grands espaces, mais je cracherais pas sur une petite baraque avec un bon feu.

C'est Alexander le mécano entre nous quatre. Il a la tête fourrée dans le moteur depuis la crue, soit cinq jours maintenant. "T'en fais pas Alexei, on va repartir d'ici cinq minutes !" Cinq minutes. Je sais pas où il a appris à compter. En tout cas, je compte pas me les geler ici plus longtemps.

14/08/2012

On a décidé de partir. On a laissé notre matos de pêche dans la Jeep. Viktor a quand même embarqué une canne au cas où on tomberait sur la Sutam. C'est là où on était censés aller après tout, non ?

On a pas vraiment de plan de route. Viktor était censé avoir la "carte en tête". Toujours est-il que l'ordre de marche c'est droit devant. Si on tombe sur la rivière Sutam, on la remonte jusqu’à Neryungri. En fait, aucun de nous quatre ne sait exactement où se trouve Neryungri, ni même si c'est au bord de la Sutam, mais Viktor a dit qu'il se rappelait y être passé une fois.

Pas un arbre à l'horizon, pas un point de repère. De la neige, de la terre gelée, des herbes courtes çà et là. J'ai trouvé une barre de chocolat au fond de mon sac. Je ne l'ai dit à personne. Je me suis assez fait chier à aller en ville pour l'acheter, je vais pas en plus la partager en quatre. Enfin bon, on verra bien.

15/08/2012
Je commence à penser que le confort de la Jeep était pas si mal que ça. On avait peut-être froid, on pouvait pas vraiment bouger, mais au moins on était à l'abri du vent. Cette nuit on a dormi au creux d'un arbre mort. C'était atroce. Le vent s'est pas arrêté une seule seconde, je me suis réveillé au moins cinq fois. Et à chaque fois, le feu était éteint. On commence à manquer de combustible. On avait pas vraiment pensé à ça. Et la bouffe part à une vitesse folle. Je sais que par ce temps il faut beaucoup d'apport calorique, mais si on continue à ce train-là on va devoir se rationner plus tôt que prévu.

16/08/2012

Encore une nuit horrible. On a cru que Viktor était mort ce matin. Il bougeait pas, mais il était juste vraiment fatigué. On l'est tous. On a quand même repris la route, si on s'arrête on est morts.

On est arrivés près d'une petite rivière. Oh non, pas la Sutam. Ce serait trop beau. Non, juste un petit bras d'eau, assez profond pour pouvoir y pêcher toutefois. Andrei et Viktor m'ont engueulé quand j'ai lancé la ligne. J'ai oublié leur "rituel". C'est des Sibériens, je peux pas leur en vouloir d'être superstitieux. Ces imbéciles lancent toujours une poignée de tabac dans l'eau avant de pêcher. Une offrande au Vodianoi. M'est avis que si leur Vodianoi voulait vraiment s'en fumer une, il préfèrerait avoir du tabac sec... Et puis, de toute façon, j'ai oublié mon tabac dans la Jeep d'Andrei. En tout cas, j'ai ramené deux truites et ils étaient bien contents de les bouffer. On reprend la route demain.

18/08/2012

J'ai pas écrit hier. C'était assez tendu en fait. On a marché toute la journée, on s'est arrêtés deux heures pour manger les dernières sardines à l'huile. On s'est pas parlé. Je crois qu'on est tous crevés. Viktor s'est fait mal en traversant la petite rivière. Il a trébuché sur un caillou peut-être, et s'est foulé la cheville. On a dû ralentir le rythme pour qu'il puisse nous suivre, Alexander l'aide. Mais c'est encore plus dur d'aller lentement. On se refroidit, on a l'impression de pas avancer. Et je jure que si Andrei prononce une fois de plus "Vodianoi", je le tue moi-même.

19/08/2012

On a trouvé une petite cabane. Là, au milieu de nulle part. Y'a juste une petite rivière qui passe juste à côté. Je crois que c'est une cabane de chercheur d'or : y'a des tamis un peu partout. On a déjà commencé à les brûler dans la cheminée. La cheville de Viktor est dans un sale état. Je crois bien qu'il s'est cassé quelque chose. En tout cas, cette cabane est une bénédiction.

24/09/2012

Ne pas désespérer. Ne pas désespérer. La température est de plus en plus basse, et on a quasiment plus rien pour entretenir le feu. On a commencé à arracher le plancher, on pose nos culs sur de la terre froide. On a presque plus de bouffe, j'ai plus rien pêché depuis plus de deux semaines. Viktor ne bouge quasiment plus, si ce n'est pour aller pisser dehors. Son pied est noir. Il se plaignait beaucoup au début, mais maintenant il sent plus rien quand on le pique sous le pied.

Je crois qu'il en a plus pour longtemps.

26/09/2012

Alexander m'a réveillé en pleine nuit. Il a vu Viktor discuter avec quelqu'un au bord de la rivière. Moi j'ai rien vu. Je crois qu'il commence à devenir fou. C'est ça, ou alors il se fout de ma gueule. Ce matin Viktor m'a dit qu'il était bien sorti pisser pendant la nuit, mais il s'est endormi avant que je puisse lui poser plus de questions.

27/09/2012

Viktor est mort.

29/09/2012


Alexander et Andrei se sont battus ce matin. Andrei arrêtait pas de dire que Viktor est mort par ma faute, que c'est le Vodianoi qui l'a tué. Alexander lui a décoché une droite. Sans un mot. Andrei a été surpris, ils se sont regardés, et Andrei lui a sauté dessus. On aurait dit des bêtes. J'ai rien fait pour les séparer. Pour une fois qu'il se passe quelque chose.

30/09/2012

On a mis le corps de Viktor dans la neige, dehors. Pour le conserver. Si on vient nous chercher, je pense que sa mère aimerait récupérer son corps. Andrei ne nous a pas décroché un mot, ni à moi, ni à Alexander. Il reste dans son coin, à faire des prières. Foutu sibérien. Résultat, c'est moi qui récolte la neige pour boire et qui décroche le plancher, pendant qu'Alexander essaye de pêcher quelque chose.

13/10/2012


Je crois que je perds la tête. En me réveillant ce matin, j'aurais juré avoir vu bouger Viktor. Rien de flagrant, mais un petit mouvement. J'ai tâté ses vêtements au cas où une souris ou un vermisseau se planquerait dessous, mais rien. J'en ai parlé à personne, Andrei recommence tout juste à causer, j'ai pas envie de relancer de l'huile sur le feu.

15/10/2012

Y'a un truc qui galope dehors. Il fait nuit noire, on y voit pas à deux mètres. Mais ça fait un quart d'heure au moins qu'on entend un truc courir autour de la cabane. C'est peut-être une biche. Ou le Vodianoi d'Andrei. Ou un truc du genre. Un truc qui se mange en tout cas. Quoi que ce soit, on va le choper.

On est sortis avec Alexander, mais y'avait rien dehors. Pas même de traces dans la neige. On est pourtant très sûrs d'avoir entendu des pas. On peut pas devenir fous tous les trois en même temps... Si ?

16/10/2012

Il est encore tôt, le soleil vient à peine de se lever. Alexander et Andrei ont réussi à dormir. Pas moi. J'ai encore entendu marcher dehors. Mais ça semblait plus loin, vers la rivière peut être. Et cette fois je suis sur de ce que j'ai vu : le corps de Viktor a bougé. Je veux dire, pas devant moi, mais j'aurais juré l'avoir posé quelques mètres plus près de la cabane.

24/10/2012
Des cadavres. Nous sommes des cadavres qui parlent. Je sais pas combien de kilos j'ai perdu, mais quand je vois Alexander ou Andrei, je me dis que je dois être dans le même état. On a entamé les planches des murs. Après les sardines y'a quelques semaines, maintenant c'est les poires en jus qu'on a terminées. Et toujours aucun succès avec la pêche. Même si Alexander m'a plusieurs fois fait remarquer qu'il avait vu un "gros truc" dans la rivière. Mais gros ou pas, on a rien sorti de la rivière depuis... Depuis qu'on est arrivés ici.

Le ciel est noir, je pense que ce qui va nous tomber dessus risque de nous faire mal.

27/10/2012

Je sais pas trop si je crois en ce que je vais écrire... J'aimerais que ce soit faux. Sincèrement.

On a été bloqués deux jours dans la cabane par la tempête. Pas une seule accalmie. Et c'est nos ventres qui ont réfléchi pour nous. J'ai vu comment Alexander regardait le corps de Viktor quand il passait devant en allant pêcher. Pas de la tristesse, pas du désespoir ; de l'envie. Et on a tous ce regard quand on pose les yeux sur lui ces derniers jours.

On devait survivre, mais on savait qu'on resterait pas longtemps debout à boire du bouillon d'herbe et de neige fondue. On s'est regardés, et on a décidé d'aller chercher Viktor, en pleine tempête. Je suis sorti en premier, et là où j'aurais dû voir une bosse dans la neige, il n'y avait rien. J'ai fouillé avec mon pied, mais il n'y avait strictement rien. On s'est enfermés dans la cabane depuis. Si un ours a emporté le corps de Viktor, il doit encore être dans les parages.

Si c'est bien un ours.

5/11/2012

Alexander est sacrément malade. Il tousse à s'en décrocher les poumons. C'est moi qui m'occupe de pêcher. J'ai attrapé un poisson hier. Plus rien depuis. Andrei ne dort plus la nuit depuis que le corps de Viktor est parti a disparu. Il jette tout un tas de choses dans la rivière quand la nuit tombe. Hier soir, il a jeté sa montre.

7/11/2012

On est peut-être sauvés ! Je pourrais pleurer. J'ai pleuré d'ailleurs. Le chercheur d'or ! Le chercheur d'or est venu ! Un vieil homme, très vieux, sa peau ressemble à de l'écorce d'arbre.

J'étais en train de pêcher quand je l'ai vu, sur l'autre rive. Il me regardait, et il m'a souri. Il m'a dit que c'était sa cabane dans laquelle nous étions, et qu'il avait d'abord pensé qu'on était des bandits, et qu'il nous observait depuis plusieurs jours pour s'en assurer. J'ai pas vu de tente ou de campement pourtant. Et il avait pas de sac à dos. Mais il était là et c'était inespéré !

Il a traversé la rivière pour nous rejoindre, tout en continuant à me parler. On s'est regardés avec Alexander. Ce mec allait sortir de la rivière en glaçon. Pourtant, il est sorti tranquillement. Il a juste essoré ses vêtements en continuant de parler.

Il a dit connaître un petit village pas loin, et nous a proposé de le suivre. On peut pas bouger Alexander dans son état, alors Andrei est parti avec le vieux pendant que je veille sur Alexander. J'arrive pas à croire que quand ils reviendront, ça sera avec des toubibs, de la bouffe, des secours, des gens quoi !

9/11/2012

Ça fait deux jours qu'Andrei est parti avec le vieux. J'espère qu'ils se sont pas perdus. Ce vieux avait l'air sûr de lui pourtant. Alexander va un peu mieux.

10/11/2012

J'ai pêché un poisson aujourd'hui.

11/11/2012

Andrei est revenu. Seul. Il était trempé quand il a tapé à la porte cette nuit. Je lui ai demandé qu'est-ce qu'il avait fait du vieux, il m'a juste dit que les secours allaient arriver. Depuis cette nuit, il bouge pas, il nous fixe tour à tour, Alexander et moi. Il est assis près du feu, mais ses vêtements sont toujours aussi trempés. Ce con a toute une flaque autour de lui...

13/11/2012

Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Putain, mais qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête à ce fils de pute d'Andrei ? Il a essayé de me tuer. Il a essayé de me noyer.

J'étais en train de pisser près de la rivière, juste devant le coucher de soleil. Il est arrivé comme un fou derrière moi, m'a fait tomber en avant. J'ai senti ses putain de mains me tenir la tête sous l'eau, il avait une force de dingue. Trop de force pour un mec qui a passé les trois dernières semaines à bouffer de l'herbe. Je me suis débattu autant que j'ai pu, et puis j'ai lâché prise. J'y arrivais plus, j'allais mourir. J'ai ouvert les yeux sous l'eau, je voulais pas mourir sans voir une dernière fois quelque chose... Et j'ai vu un visage. Très vite, un flash. Je sais pas très bien ce que j'ai vu, une femme ou un homme... Ou autre chose... Mais juste après ça, la pression d'Andrei s'est relâchée et j'ai pu sortir de l'eau.

Alexander lui avait planté un pieu dans la nuque. Il m'a trainé jusqu’à l’intérieur de la cabane, m'a allongé près du feu. J'ai repris mes esprits et on a rentré le corps d'Andrei. Ses vêtements étaient toujours trempés. On les a enlevés. Et... On a pété un plomb.

Je sais pas si c'est l'adrénaline, l'hystérie ou la faim (c'est sûrement la faim), mais on s'est mis à découper Andrei. Calmement. L'instinct sûrement. Mais le corps n'était pas chaud, au toucher, on aurait dit qu'il était mort depuis plusieurs heures. Ça nous a pas arrêtés. On s'est regardés coupablement, et on a mis la viande à cuire.

15/11/2012

J'essaye de pas penser à ce que je mange. Je vomirais je pense. Alexander fait pareil. Je le vois lever les yeux au ciel quand il avale.

16/11/2012

Quelque chose a tapé violemment à la porte cette nuit. On s'est réveillés en sursaut. On s'est pas rendormis.

17/11/2012

C'était encore pire cette nuit, j'ai cru que les murs allaient tomber. Grognements, coups dans les murs, traces de pas dans la neige. Faut qu'on se tire. Vers où, je sais pas, mais on doit pas rester ici. Alexander me dit qu'on devrait arrêter de manger Andrei. Il pense que c'est lié, d'une certaine manière. C'est un peu tard. Il reste pas grand chose de lui.

18/11/2012

On part. Personne lira ce journal, et j'ai pas franchement envie de le garder. J'ai pas envie de me souvenir de ce qui s'est passé ici. La température a encore chuté, et la neige nous arrive jusqu'aux genoux. On sait pas vraiment où on va aller, mais je préfère mourir en tentant de m'en sortir, que de rester ici avec ces... Choses. J'aurais juré avoir vu le vieux chercheur d'or ce matin, en regardant par la fenêtre. Du coin de l’œil. Je nous souhaite bonne chance, personne le fera pour nous.

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Ces événements se sont déroulés entre le mois d'Août 2012 et le mois de Novembre 2012, en République de Sakha, en Russie.

Les journaux ont beaucoup relayé la nouvelle, mais ont occulté certains détails. Peut-être même que vous en avez entendu parler.

Alexei Gorulenko, 35 ans et Alexander Abdullayev, 37 ans, seront retrouvés quelques jours plus tard, près de la rivière Sutam, à 250kms de la petite ville de Neryungri, plus au sud. En tout, ils auront marché plus de 150kms entre la Jeep et la rivière Sutam.

On retrouvera la Jeep enfoncée dans une rivière gelée.

Lorsque la police découvre le corps d'Andrei Kurochkin, 44 ans, dans une cabane de chercheur d'or, il est partiellement découpé en morceaux. Alexei Gorulenko et Alexander Abdullayev affirment que leur ami est mort de froid. Les expertises montrent pourtant des traces de mort violente, notamment un pieu et une veste ensanglantés. Les deux pêcheurs seront alors soupçonnés d'homicide et de cannibalisme.

Le corps de Viktor Komarov, 47 ans, n'a jamais été retrouvé.

Ce journal n'a jamais été pris en compte par les enquêteurs, d'après lesquels il avait été écrit par Alexei Gorulenko pour se justifier de ses crimes. Gorulenko ne l'a d'ailleurs jamais évoqué. Quant à moi, je ne dévoilerai pas mon identité, sachez juste que j'ai participé de près à l'enquête.

Peu de temps après leur retour, Alexei Gorulenko et Alexander Abdullayev se sont enfuis de l'hôpital dans lequel ils étaient soignés. Retrouvés quelque temps après, Alexei Gorulenko sera condamné à 3 ans de prison avec sursis pour avoir causé "des blessures mortelles" sur la personne de Andrei Kurochkin, le cannibalisme n'étant pas considéré comme un crime en Russie. Alexander Abdullayev quant à lui, sera considéré comme témoin des faits, et affirmera lors de son procès ne pas avoir mangé Andrei Kurochkin parce qu'il avait faim, mais parce qu'il avait "d'autres raisons".



mardi 24 novembre 2015

Bruit blanc

Vous savez ce qu'est le "Bruit Blanc" ? Le bruit blanc est un son qui comporte toutes les fréquences du spectre.

On retrouve ces bruits blancs à la télé, à la radio... C'est ce fameux son quand, par exemple, vous changez de chaîne sur votre TV et tombez sur une chaîne qui ne capte aucun signal.


Il y a une forte relation entre le bruit blanc et le paranormal. Il est connu que les chercheurs en paranormal utilisent des enregistrements de bruit blanc pour détecter des voix. C'est le "phénomène de voix électronique" (PVE). Il y en a énormément sur YouTube, la majorité dont l'origine est discutable.

Un film traitant du sujet est sorti en 2005, avec Michael Keaton dans le rôle-titre. Le film retrace l'histoire d'un homme qui a perdu sa femme et qui cherche à établir un contact avec elle, et pour cela il a recours à des enregistrements de "bruit blanc", par le biais de télévisions ou de radios.Un film très "Hollywoodien", avec des scènes intenses, comme des mains sortant de l'écran pendant l'enregistrement de ces bruits par le protagoniste.



Mais je ne suis pas là pour parler de ça. Ce que je veux vous transmettre est une expérience unique avec le paranormal. Il s'agit d'une vidéo de deux heures, constituée d'un écran noir avec le "bruit que tout le monde aime" (ainsi est nommée la vidéo).
À la première écoute, il semblerait que ce ne soit qu'un enregistrement de bruit blanc. Peut-être que c'est le cas, mais peut-être que non.
Je préfère vous laisser en juger par vous-même.
Il n'est pas nécessaire de visionner la vidéo pendant deux heures, apparemment écouter le son pendant trente minutes est suffisant pour une expérience complète...
Ainsi, pour arriver à ce but, vous devez vous déconnecter complètement du monde extérieur, utiliser un casque (c'est obligatoire), et vous concentrer uniquement sur ce son.
Si vous ne vous coupez pas du monde extérieur et continuez vos activités habituelles tout en écoutant ce son, ce ne sera qu'un simple bruit blanc, rien d'autre.
Vous ne devez pas vous endormir... Ce son est très relaxant, avant de devenir perturbant (des personnes utilisent le bruit blanc pour les hypnoses, pour soigner les insomnies...).
Si vous suivez scrupuleusement ces indications, vous pourrez commencer à entendre des choses autres que ce son. Des voix, des gens...
Deux avertissements :

1- Si vous entendez des chuchotements, écoutez-les attentivement. Mais ne suivez pas leurs instructions, sous aucun prétexte. Ne suivez aucun ordre, pour peu que vous en entendiez.

2- Si vous commencez à entendre des cris, quelle que soit leur intensité, coupez immédiatement la vidéo, pour votre propre sécurité.
Si vous êtes une personne influençable, ne regardez pas cette vidéo. Passez votre chemin.
Si jamais, malgré tout, vous sautez le pas, c'est à vos risques et périls. Le danger, ici, est de porter préjudice à vous ou à autrui, ou de libérer quelque chose que vous ne pourrez pas contrôler.


Maintenant que vous êtes avertis, voici la vidéo :



Quelques témoignages :

”I remember listening to this once. I heard a child calling my name.”
(Je me souviens avoir écouté ça une fois. J'ai entendu un enfant m'appeler par mon nom.)

”I could definitely hear whispers, but I couldn’t make any words out.”
(Je suis certain d'avoir entendu des murmures, mais je n'ai pas compris ce que ça disait.)

Et vous, qu'avez-vous entendu ?








Traduction : Kamus