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Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

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lundi 30 juin 2014

reveslucides.org

Un rêve lucide est un rêve durant lequel le rêveur a conscience d'être en train de rêver. L’utilisation de l’adjectif « lucide » en tant que synonyme de « conscient » a été introduite en 1867 par l'écrivain, sinologue et onirologue français Léon d'Hervey de Saint-Denys dans son ouvrage « Les Rêves et les moyens de les diriger ».

     Les rêves lucides, vous connaissez sans doute ce phénomène qui nous permet littéralement de « vivre » dans notre rêve. Oui, tout un monde de liberté que nous offre la Nature, ou plutôt notre tête. J'ai été fasciné par les « RL », terme que l'on utilise souvent pour parler des rêves lucides sur les forums appropriés, depuis le jour où j'ai appris leur existence. Étant enfant, j'avais déjà vécu ça, mais je n'y prêtais pas attention.

     « La curiosité est un vilain défaut », m'a-t-on maintes fois répété. Une leçon de morale parmi tant d'autres, mais celle-ci est véridique.


Voici mon histoire.



     Juin 2013, j'obtiens des vacances d'un mois entier, moi qui les attendais tant...
Je ne suis pas un homme extraordinaire, je suis un simple salarié d'entreprise, peut-être comme vous.
Je rentre chez moi, comme tous les soirs. Je vis seul, je n'ai pas de famille. J'ai coupé tous mes liens sociaux pour recommencer ma vie, je suis un solitaire.
La maison paraît bien vide, elle serait parfaite pour tourner un nanar d'horreur Hollywoodien.

     Je m'égare. J'ai donc un mois de vacances, je peux enfin me plonger dans ma passion : le monde onirique. Vous savez, mon travail occupe la majorité de mon temps. Je finis par oublier que derrière mon statut d'employé se trouve un passionné.

     J'ai l'habitude de fréquenter des sites spécialisés dans le Rêve et ce qui l'entoure. Mon historique en est rempli.  « ld4all.com »,  «http://reveurslucides.xooit.fr », « http://www.attrape-songes.com/forum/index.php ». Tous ces sites ont la même vocation.
Mais entre ces sites, se trouve celui que j'ai fréquenté pendant quelque temps, avant d'être supprimé subitement du web. « rêvelucide.org », plus aucune trace. Rien.
Mais rassurez-vous, par chance j'ai gardé une image du site. J'ai pris cette habitude après avoir lu quelques histoires, comme par exemple celle d'un certain site de vidéos dérangeantes.

     Voici la page d'accueil du site en question:


http://img11.hostingpics.net/pics/972573Screen01.jpg

     Site classique au premier abord, il contient de bons articles.
Mais ce qui reste le plus intéressant est son forum, très pauvre en apparence.
Après avoir lu quelques topics, je m'inscris.

     Nous sommes le soir, et j'ai des réponses sur mon topic de présentation, quelques membres lambda me disant bienvenue. Dont le fondateur.
Je remercie lesdits membres et commence à jeter un œil sur les topics.
Le forum était partagé en trois sections, « l'Administratif », les « Rêves » et « Autres ».
Organisation classique, en somme.

     Après avoir fouillé un peu partout, je découvre un sujet intitulé « Le silence » créé par un nouveau membre, comme moi.
Voici ses dires « J'ai découvert ce fichier mp3 récemment, ce son est censé vous faire entrer en rêve lucide. Écoutez-le tard le soir, avant de vous endormir.

     Cependant attention, si vous entendez le moindre bruit parasite ou autre lors de la lecture du son, coupez immédiatement et ne dormez pas, je ne plaisante pas.
Ces ondes sonores sont censées être à la limite de l'inaudible, mais peuvent avoir des conséquences graves si la personne qui écoute n'a pas un système auditif adapté.
La recherche des limites de la conscience humaine est dangereuse. Nous sommes faits de telles sortes que certains éléments nous soient imperceptibles, inconnus. En essayant de provoquer une paralysie du sommeil ou un rêve lucide, vous pourchassez des leurres. Car le danger est à vos trousses pendant chaque seconde que vous accordez à ce domaine. »

     Les membres commencent à gueuler, c'est n'importe quoi selon eux.
Mais l'un d'eux, un dénommé « PatricMJ » dit vouloir essayer pour l'amusement.
Après quelques dizaines de minutes un nouveau post du même membre est envoyé sur le topic, il dit avoir entendu une sorte de grésillement, ça l'a fait rire.
Il ajoute même qu'il part se coucher pour montrer à l'auteur du topic que tout n'est qu'une connerie de superstition, il dit revenir demain matin pour se foutre de la gueule du type. Auteur qui réplique dans la minute, il dit qu' « il faut éviter TOUT SOMMEIL avant au moins une trentaine d'heures ! ». Conseil que n'a pas l'air de vouloir suivre le patric.

     Par curiosité, je lance le son. Un fichier de 20 secondes dont rien n'est sortit. Je suis un peu rassuré à vrai dire.

     La nuit passe.

     Je n'ai pas fait de rêves, j'étais complètement épuisé et je me suis réveillé vers midi.
Je me connecte au forum, Firefox me dit que la page recherchée n'existe pas.
N'ayant aucun moyen de communication avec les membres du forum, je n'ai pas d'autre choix que d'attendre.

     Les jours passent.

     Quelque temps après la disparition du forum, l'accueil du site a subi un changement également, je vous laisse en juger.

http://img11.hostingpics.net/pics/490497screen02.jpg


     Malgré les demandes du fondateur, je poste le fichier mp3 sur youtube.
Je me suis créé ce compte uniquement pour poster cette vidéo, je ne répondrais à aucune question ou demande que je recevrai par MP
Voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=9yOaxgNO3lk


     N'oubliez pas, si vous entendez des bruits, évitez de dormir.





Cette creepypasta a été écrite par Alexray, notre modérateur global, pour l'édition n°13 des concours creepypastiques qui a opposé un membre de chaque catégorie de membres sur notre forum et s'est vu appliquer des contraintes supplémentaires pour l'occasion. Comme cela a mené à des textes d'une qualité exceptionnelle, même pour un concours, les autres seront aussi publiés prochainement. Nous félicitons encore une fois notre modérateur global pour sa victoire après un match qui s'est joué à un vote contre notre modérateur chatbox.

vendredi 27 juin 2014

Disney's Catacombs



Temps de lecture approximatif : 12 minutes


Alors voilà, il y a deux ans, mes potes et moi on avait essayé de rester dans le parc après l'heure de fermeture. Notre but était seulement de prendre des photos, rien de méchant. On voulait juste pouvoir dire qu'on l'avait fait, vous voyez?

On est simplement allés de WC en WC, de recoin en recoin, et on est arrivés à rester là jusqu'à ce qu'ils ferment les portails et que l'équipe de maintenance commence son travail.

On a été vraiment surpris de ne pas se faire prendre; c'en était presque étrange, quand on sait à quel point Disney prend au sérieux la sécurité.

Nos cœurs battaient comme si nous étions fous et on s'est assis là pendant un moment, cachés derrière une pierre tombale pas loin du Manoir Hanté. On a remarqué que c'était bien vrai: les noms de membres du personnel de Disney étaient gravés sur chacune d'elles.

Donc, on a fini par prendre notre courage à deux mains et on est partis rôder aux alentours, en faisant toujours attention de ne pas se faire voir. C'était vraiment étrange. On croisait parfois un employé de maintenance ou un garde qui faisait sa ronde, et on se contentait de l'esquiver ou de se cacher à un angle. Ça a marché… pendant une trentaine de minutes.

Évidemment, on ne pouvait pas continuer ça éternellement, et oui, on s'est fait prendre. Je veux dire, ils nous ont félicités pour avoir tenté et réussi, mais l'histoire ne s'arrête pas là.

La première chose qu'on a dit quand ils nous ont pris, c'était "Vous allez nous enfermer dans le donjon ?", et on s'est mis à rire. Le garde a rigolé aussi, on ne s'en sortait pas si mal.

Il nous a dit qu'on n'était pas les premiers à essayer de s'introduire après la fermeture, mais il voulait savoir comment on y était parvenus. On lui a expliqué, et il s'est mis à rire en disant que ce n'était pas un mauvais plan.

Puis il a dit qu'il devait nous emmener dans les cachots du parc pour une interrogation plus poussée, ce qu'on a trouvé étrange, mais on s'attendait depuis le début à ce que si on était pris, on atterrirait là-bas. C'était peut-être notre plan depuis tout ce temps: sans doute, on voulait voir les "catacombes" plus qu'on voulait rester dans le parc hors des heures d'ouverture.

Alors, il a appelé d'autres employés pour l'aider à nous escorter, et on s'est mis en route vers Toontown. Puis, nous sommes descendus dans un ascenseur.

Tout droit en enfer…

La première chose qu'on a remarqué, c'était à quel point l'ascenseur semblait cher. Je sais pas si je me fais bien comprendre, c'est difficile à expliquer. L'intérieur était fait d'acier inoxydable, avec des miroirs sur chaque paroi, et le plancher était recouvert d'une moquette rouge minable. Mais il avait l'air cher. Il n'y avait que deux boutons dans la cabine, sans compter les boutons d'urgence. "Montée", et "Descente".

J'ai oublié de mentionner qu'ils ne nous ont jamais passé les menottes, ni attaché les mains. Ils ne faisaient que marcher à nos côtés, s'attendant à ce qu'on les suive. Non qu'on ait pensé à s'enfuir. Je veux dire, ces types semblaient sympas. Comment on aurait pu s'attendre à ce qui allait suivre?

L'ascenseur s'est arrêté et on a emprunté ce couloir immaculé, qui embaumait la javel. Il n'y avait aucune porte, de quelque côté que ce soit; un couloir entièrement vide et uni. On a marché pendant ce qui nous a semblé être une éternité, et plus personne ne parlait.

Il y avait moi, mes amis, le gardien, et deux autres agents de maintenance. Finalement, on a atteint une lourde porte métallique munie d'un code d'accès et d'un lecteur de badge.

Un des employés y a glissé sa carte; l'autre a tapé le code sur le clavier. J'ai vu les nombres qu'il avait tapés: 121566. Si je m'en rappelle encore, c'est que j'ai découvert plus tard à quel point ces chiffres étaient chargés de sens. Et quand j'y repense, ça me fait rire. C'est vraiment étrange que j'arrive à rire de ça, en y repensant…

Ils nous ont conduits, moi et mes amis, vers un autre corridor. Celui-ci avait plusieurs portes aménagées de chaque côté. Chaque porte avait une petite fenêtre de plexiglas, de 25 centimètres de côté, en haut à droite. On aurait dit le service de psychiatrie d'un hôpital, pour être honnête. Pas tellement une prison.

On est arrivés à la salle 1901, et il s'y trouvait un unique bureau, avec trois chaises apprêtées pour moi et mes deux amis. Puis ils nous ont laissés seuls ici, fermant la porte derrière eux. On s'est assis sur les chaises comme des gamins obéissants et on a attendu leur retour, mais ils ne sont jamais venus. On a patienté deux heures, et on n'a vu personne. Tim s'est approché de la porte, et, curieusement, elle n'était pas verrouillée. Il ne l'a pas ouverte, cependant. Il craignait qu'il y ait un garde dehors et qu'il pense qu'on cherchait à s'échapper, et on ne voulait pas chercher plus d'embrouilles.

Alors on a laissé passer encore, genre, 25 minutes. Mais on commençait vraiment à s'impatienter, et on a finalement décidé de sortir.

Le couloir était aussi vide que tout à l'heure. Aucun signe de vie, rien. On a commencé à appeler: "Ohé, y a quelqu'un?". Personne n'a répondu à nos appels.



On a remarqué que des caméras de surveillance étaient placées au-dessus de chaque porte, et on s'est demandé s'il y avait la moindre âme qui vive dans cet endroit. On aurait dû partir sans hésiter, mais encore une fois, comment on aurait pu savoir à ce moment que c'était le mieux à faire?

Toutes les portes se ressemblaient, et toutes portaient un numéro propre. Ils n'étaient pas dans l'ordre, les nombres étaient dispersés. Par exemple, notre cellule était la salle 1901, mais la porte suivante portait le numéro 1205. On y a un peu réfléchi et on a fini par supposer que les numéros étaient attribués au hasard. On marchait le long de ce couloir sans vraiment savoir où on allait, ce qu'on espérait trouver, ou simplement si ça avait de l'importance.

Guy a décidé qu'on devrait juste partir. D'après lui, s'ils avaient vraiment besoin de nous ici, ils seraient revenus, et c'était peut-être juste une tactique pour nous effrayer. Ils voulaient sans doute juste nous faire croire qu'on avait été arrêtés, et ils nous attendaient dehors en rigolant.

J'étais vraiment las de tout ça. Tim, lui, était resté calme pendant tout ce temps, se contentant de hocher la tête de temps en temps. Il était plus intéressé par les petites fenêtres qu'il y avait dans le coin des portes. C'était pas une bonne idée. J'ai essayé de lui dire, bien sûr, mais on n'écoute pas sa raison quand on flippe comme on flippait à ce moment… Et là, on flippait à mort.

Les caméras au-dessus des portes avaient un système de détection de mouvement, et suivaient nos errements à travers le couloir désert. Une petite lumière rouge en-dessous de l'objectif, qui clignotait chaque seconde. On n'entendait pas un bruit, à part notre respiration. Puis, c'est arrivé.

On avait atteint le bout du couloir. Malheureusement, la porte avait un autre code. J'ai essayé celui d'avant -celui que je les avais vu entrer tout à l'heure- mais il était invalide. À ce moment précis, les lumières se sont éteintes et on a entendu les portes… Bon dieu, je les revois encore aujourd'hui.

Ces putain de portes se sont ouvertes. Toutes alignées le long des murs, elles ont produit un grincement, puis un grand fracas comme elles heurtaient avec force le mur derrière elles…

Comme je l'ai dit, après avoir tapé le mauvais code, les lumières se sont éteintes et les portes se sont ouvertes, sauf celle avec le code. On avait aussi remarqué qu'au moment de l'ouverture, un peu de lumière s'échappait par les portes. On est restés là, abasourdis, pendant cinq bonnes minutes, sans savoir quoi faire. On a supposé qu'on venait d'enclencher une alarme et que c'était juste le protocole. Une manœuvre normale en cas d'évasion (qu'est-ce qu'on était supposés penser?). Alors on est retournés sur nos pas en s'éloignant de la porte verrouillée.

Pour une raison ou une autre, on s'est mis à paniquer, et on a été pris d'une envie de courir. On s'est pas concertés; c'était comme si, à ce moment précis, on avait tous su qu'on devait le faire. L'instinct. Comme un bébé gazelle qui sait quand fuir le lion. On était dans la tanière d'un lion, d'ailleurs.

On n'a pas commencé à regarder par les portes avant d'en avoir dépassé une dizaine. Devant chaque ouverture, se tenait un personnage en costume. On a couru devant des Donald, des Mickey, des Dingo, des Pluto, et tous les autres personnages de Disney.

C'était dément, et on a crié aussi fort que nos poumons le permettaient. Je sais ce qu'on dit, "Ne regarde jamais derrière toi quand tu cours", mais je l'ai fait. Ils quittaient leurs cellules, et nous suivaient! Ils ne couraient pas, ils se contentaient de marcher nonchalamment. C'est ce qui rendait ça encore plus terrifiant. Presque comme s'ils savaient qu'on avait nulle part où aller…

Aujourd'hui, je me demande si tout ça n'était pas dans ma tête, juste à cause de la peur et de la pure panique qu'on vivait à ce moment, mais je jure -je le jure sur la vie de ma mère- que j'ai entendu se jouer "It's a small world" à travers un interphone. J'ai une grande peur des poupées, et l'attraction m'a toujours effrayé. Et maintenant je les voyais, les petites poupées mécaniques, se tenant dans l'encadrement des portes alors qu'on passait. Les personnages en costume nous suivaient toujours.

Les poupées ne nous pourchassaient pas, Dieu merci. Je crois que j'aurais fait une attaque si je les avais vues suivre l'escorte. Ça n'arrangeait pas tant que ça les choses. Je veux dire, combien de fois avez-vous été suivi par un groupe de gens costumés, apparemment disposés à vous dévorer vivants? (Du moins, c'est ce que je me disais pour me persuader de continuer à courir. S'arrêter signifiait se faire dévorer par un putain de Donald Duck. Je sais pas pour vous, mais c'est pas comme ça que je veux mourir.)

Tim pleurait, Guy transpirait et respirait fort, et j'ai tourné la tête pour voir si on était toujours suivi. Bien sûr, on l'était. Je ne suis plus sûr de combien de portes on avait dépassées à cet instant, ou s'il y avait vraiment un personnage différent devant chacune, mais je savais que ce couloir avait une fin et on allait sortir de là rapidement.

Plus facile à dire qu'à faire…

Après une ou deux minutes de course, j'ai à nouveau regardé en arrière et j'ai vu qu'on ne pouvait plus rien voir derrière nous. J'entendais toujours le bruit de leurs pas, mais je suppose qu'on était trop loin pour les voir et qu'ils continuaient de marcher normalement. Le couloir se poursuivait sur ce qui semblait être une éternité, et Guy a eu besoin de s'arrêter, ou il allait tomber d'épuisement. La porte à côté de nous était ouverte, la lumière allumée mais rien dans la pièce.

J'ai décidé qu'on se cacherait ici le temps qu'on reprenne notre souffle et qu'on puisse continuer à avancer. Alors qu'on fermait la porte derrière nous, j'ai remarqué qu'elle portait le numéro 1966. Encore une fois, ça ne nous évoquait rien à ce moment.

Tim arpentait la pièce. Guy était allongé par terre, respirant toujours aussi fort, et j'étais à la fenêtre. Je ne voyais rien dehors. Plus de musique, plus rien. Il faisait sombre dans le couloir et c'était difficile d'en être sûr, mais je suppose que j'aurais pu voir des formes, des ombres, n'importe quoi. J'ai continué à regarder.

Après une quinzaine de minutes, Guy a dit qu'il était prêt à repartir. Tim était le seul parmi nous assez malin pour sortir son nouveau smartphone; aucun signal, évidemment. Il a ouvert la porte lentement, précautionneusement, mais on n'entendait aucun bruit de pas. Plus rien ne nous suivait, mais on a pris le risque. On s'est remis à courir…

Ça ne nous a pris que 7 minutes de plus pour atteindre la porte. Elle n'avait pas de code, et elle était ouverte. On est entrés dans le corridor d'avant, et Dieu merci, il n'y avait aucune porte. On a couru jusqu'à l'ascenseur. On a pressé le bouton "Montée" et on s'est regardés, encore éberlués par ce qui venait de se passer. Aucun de nous ne parlait. On a juste attendu jusqu'à ce que la porte s'ouvre, on est retournés à Toontown et on a commencé à se diriger vers le portail principal.

On a fait profil bas, utilisant la même technique d'esquive qui nous avait amenés ici. Les employés de maintenance et les responsables de sécurité étaient toujours là, mais on ne pouvait pas attendre plus longtemps. Finalement, Tim n'a plus tenu et est parti en sprintant. Je ne voyais pas ce qui avait pu le mettre dans cet état… jusqu'à ce que je voie que tout le monde dans le parc était immobile, nous fixant, le visage blême.

La voix dans les haut-parleurs disait que trois fugitifs s'étaient échappés et devaient être raccompagnés à leur cellule. On a immédiatement rattrapé Tim. Des personnages en costumes ont jailli des ombres, des employés et des gardes derrière eux. Tout le monde nous courait après! Je n'y voyais pas clair, mais je pouvais imaginer la bave dégoulinant de leurs gueules... Ils voulaient qu'on retourne là-dessous. On s'était échappés, et ils étaient furieux.

Le portail était tout près…

Le plus effrayant dans tout ça, c'est qu'on n'entendait rien à part la voix dans l'interphone. Aucun bruit de fond. Aucun son de la part des employés, même maintenant, alors qu'on courait apparemment pour nos vies. Les personnages, les employés, les gardes, aucun d'entre eux ne nous adressait le moindre mot, aucun ne criait, aucun ne nous disait de nous arrêter. Rien. Rien que le bruit de nos pas et, parfois, Guy qui suffoquait.

Même après qu'on soit arrivés à passer le portail principal du parc, on a continué à courir jusqu'au parking. La voiture n'était plus là, et on était plantés là sans savoir quoi faire.

On a continué à pied sur la route, pendant des kilomètres, en s'arrêtant parfois pour reprendre notre souffle. On a continué jusqu'à atteindre une petite station-service, où Tim a réussi à appeler un taxi. Il nous a reconduits à l'hôtel où on dormait, on a payé la course et chacun est retourné dans sa chambre.

Finalement, le lendemain, on a reçu un appel du bureau d'accueil de l'hôtel, et on s'est présentés en bas. Il y avait des officiers de police qui nous attendaient. Ils nous ont dit que notre voiture avait été mise à la fourrière et on a dû payer l'amende. Ils ne nous ont rien demandé de plus, et on ne s'est pas embêtés à dire à la police ce qui nous était arrivé hier. Même maintenant, des gens qui n'ont aucune raison de ne pas me croire continuent de le faire, alors comment le pourrait un homme de loi? On les a pas ennuyés avec ça. On a juste payé l'amende, et on est rentrés chez nous.

Pendant tout le trajet de retour, personne n'a parlé de ce qui s'était passé. Ce n'est que deux semaines après que je me suis mis à chercher les numéros dont je me souvenais. Simple curiosité, je suppose.

Comme vous le savez sans doute, Walt Disney est né le 5 décembre 1901. La chambre où on se trouvait était la 1901, et celle d'à côté, la 1205. De plus, il est mort le 15 décembre 1966, ce qui était le code que l'employé avait entré pour nous conduire dans le couloir principal.

Quelle étrange coïncidence, je me suis dit.

Est-ce que tout ça est bien vrai, je n'en sais rien. Peut-être que c'était juste notre imagination. Nous étions fatigués. Il était à peu près 1h du matin quand on s'est échappés. Alors c'est possible que ce soit ça. N'empêche, j'oublierai jamais ça.


Je ne suis plus revenu depuis.



Traduction: Tripoda

Traduite à la seconde parce que quelqu'un l'a suggérée? Ma foi non, je l'avais finie depuis quelques jours déjà, c'est un pur hasard... Ça tombe bien on va dire, vous allez vous imaginer des trucs géniaux à notre sujet.

Creepypasta originale ici.

mardi 24 juin 2014

Trente morceaux de Papa

AVERTISSEMENT: Ceci est un texte au thème difficile, fortement déconseillé aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 16 ans.



"J'ai une vie formidable. Je suis mariée à un homme gentil, séduisant et fortuné. Je vis dans une belle et grande maison avec un jardin immense. J'ai deux merveilleux enfants, une fille et un garçon. J'ai tout plein d'amis qui m'adorent, une garde robe remplie à ne savoir qu'en faire. J'ai une carrière étincelante, et des milliers de projets en cours. Je suis belle, j'ai un corps parfait et en bonne santé, une peau lisse dénuée de toute imperfection. Je mange ce que je veux sans jamais prendre de kilos disgracieux. Je me regarde dans la glace, et je mincis de plus en plus, ma peau se salit, s'écorche, mes cheveux deviennent gras et en bataille, mes yeux pleurent, mes lèvres gercent, je suis atrocement maigre. Je me réveille.

Il fait noir et humide. Il entre, me traîne par la tignasse, jusqu'au coin de cette cave où je suis enfermée depuis bien trop longtemps. Je ne sais même plus ce qui lui sert à me nourrir. Il passe ses mains sales et froides sur mon corps couvert de crasse. Mes jambes sont tremblantes et n'arrivent plus à tenir. J'ai manqué d'écrouler mes os fragiles sur le sol un bon nombre de fois. Il serre ma poitrine de ses horribles mains, puis descend vers mon intimité qu'il a trop souvent torturée. Il me prend par le cou, me force à mettre ce bout de chair au fond de ma gorge, je m'étrangle, il me griffe, il me frappe, je ne me débats même plus. Il m'a brisé la mâchoire pour que je ne puisse plus le mordre, alors je ne fais que pleurer, le regard vide, et il aime ça.

Il sort, et me laisse là, seule. Son sperme coule le long de ma joue. Je l'essuie du dos de la main et pose ma tête entre mes genoux. Comme d'habitude… Je m'endors, jusqu'au lendemain… Et je rêve…

Ça fait 6 ans maintenant.
Je n'ai que 15 ans, et aujourd'hui, je vais mourir ici.

Pour prendre de l'élan, le mur se rapproche, puis s'éloigne, se rapproche, s'éloigne, et mon cou vacille en soulevant tant bien que mal ma tête lourde de larmes et de rêves. Le mur se rapproche, de plus en plus, puis s'éloigne, et encore, et encore… Boum, premier coup. Boum, deuxième coup. Je cogne mon crâne contre le mur de pierre. Mon sang coule. Un bout blanc commence à faire surface sur mon front. Boum, troisième coup. Ma tête tourne dangereusement, j'essaye de me lever alors que je n'ordonne rien à mon corps. Boum, quatrième coup. Je tombe sur le bitume froid, sur lequel ma tête cogne une dernière fois. Mon sang coule aux contours de ma tête et s'échappe sur le sol. Je me sens légère, et je flotte. Je me retourne et je me vois sur le sol. Je suis morte. Je m'observe. Il entre, me voit morte. Il pense un moment en fixant mon corps inanimé, puis se baisse vers celui-ci avant de venir écarter mes cuisses. Il baisse son pantalon et me pénètre en enfonçant ses doigts dans ma bouche.

Il s'arrête, enlève son sexe de mon intérieur, puis se lève et sort de la cave avant de revenir avec une scie. Il s'en sert pour couper la tête de mon cadavre - sans doute que celle-ci le déconcentrait - puis repart en tenant celle-ci par les cheveux. Le pantalon à peine remonté, il revient, ma tête dans un sac poubelle dégoulinant de sang.

C'est insoutenable. Je me dirige vers la scie attenante à mon corps maintenant décapité, et tente de la saisir.
Je n'y croyais même pas, mais j'y suis arrivée. Il est l'heure de se venger."

Cette lettre a été trouvée devant la porte de la cave mentionnée, dans laquelle gisait le corps découpé en une trentaine de morceaux d'un homme âgé d'une cinquantaine d'années. Le supposé corps de la jeune fille demeure introuvable.


lundi 23 juin 2014

Sans titre

La plupart des gens s'accorde à dire que mourir pendant son sommeil est le meilleur moyen de partir. En paix, sans torture ni souffrance.
Ma grand-mère disait que les anges prenaient soin d'emmener
au paradis ceux qui meurent pendant leur sommeil.
Mais parfois les anges peuvent être maladroits et les faire tomber par accident.


Vous vous souvenez les fois où vous aviez eu l'impression de tomber dans votre sommeil et que vous vous êtes soudainement réveillé?


Traduction: RedRaven

Creepypasta originale ici

samedi 21 juin 2014

L'AMMAS

Afin de protéger la vie privée de l’auteur de ce document ainsi que des personnes concernées, nous avons décidé de censurer leurs noms. Merci de votre compréhension.



L’Agence Mondiale des Mystères et Affaires Secrètes



  
Il existe dans ce monde plusieurs organisations mondiales, souvent secrètes, ou révélées au grand jour comme la NSA ces derniers temps. Ces organisations sont connues pour la plupart pour leur intelligence et leur capacité à surveiller tout et n’importe quoi, et d’ainsi scanner, « protéger » et contrôler notre monde. Ces organisations sont également selon plusieurs personnes responsables de décès de stars ou font l'objet des théories du complot les plus folles. Toutes ces informations fuitent, mais jamais le nom des agences s’occupant de cela, bizarrement… J’ai décidé, moi, ******* *********, ancien employé de l’AMMAS, de dévoiler au grand jour quelle est cette organisation si méconnue de tous, plus puissante et manipulatrice que n’importe quelle autre. Vous allez découvrir tout de cette immense société, réputée pour sa prudence, son organisation ainsi que son silence sur de nombreuses affaires ayant fait le tour du net.

Tout a commencé en 1977, lorsque la première grande «affaire mystérieuse» avait fait éclat aux USA. Plusieurs corps d’enfants, 16 exactement, avaient été retrouvés sur une période de 2 mois, dans la forêt de Slenndy, vers Chicago. Plusieurs témoignages avaient été faits, et regroupés dans un communiqué de presse, par plusieurs parents d’autres enfants, disant qu’un homme, dont le visage était recouvert d’une sorte de drap blanc le rendant inexpressif, habillé d’un costume de soirée noir et de longs bras (probablement faux, toujours selon le communiqué de presse officiel de la Police), viendrait souvent dans le parc pour enfant près de cette forêt pour les observer au loin, et parfois même jouer avec eux. Il venait même parfois pendant des jours de grand soleil, mais cependant toujours à l’ombre, derrière un arbre. Il était surnommé « The Slender Man » par les journaux régionaux, en référence au nom de la forêt.
L’affaire de ces multiples meurtres et de ce tueur méconnu inquiéta grandement les États-unis, et arriva même dans les mains de la Maison-Blanche et de la CIA. Après plusieurs semaines de recherches intensives, la CIA a conclu quelque chose qu’elle n’aurait jamais voulu « conclure » : ce tueur, cette chose plutôt, n’était pas un humain. C’était autre chose. La situation était alors de toute urgence : il ne fallait en absolument aucun cas que ni la presse, ni même une seule personne un tant soit peu intéressée par le sujet, n’apprenne que ce « Slender Man » soit quelque chose d’autre qu’humain, car cela aurait créé une véritable panique dans le monde.

C’est à ce moment précis que l’AMMAS a été créée.

Son but est très simple, mais également très compliqué : faire en sorte que toute affaire, mystérieuse, non-classifiée ou encore secrète concernant un individu, une chose, une expérimentation ou autre, soit gardée le plus loin possible de la presse et du monde et soit « masquée » afin qu’elle paraisse la plus improbable, ou la plus normale qui soit. Les grandes autorités du pays ne pouvaient pas laisser une affaire comme celle-ci fuiter. Bien évidemment, l’agence a été créée dans la plus grande des discrétions, jusqu’à avoir ses propres bureaux cachés à des kilomètres sous terre, quelque part dans le désert du Nevada. Plusieurs accords ont également été créés avec le Japon, l’Europe, la Russie et la Chine afin que toutes les affaires du monde soient regroupées et traitées par une seule et même société.
Afin que sa tâche de « protection » soit la plus rapide et efficace possible, l’AMMAS possède un budget bien plus conséquent que celui du FBI ou de la CIA. Cependant, le montant reste inconnu.
Pour revenir à notre affaire de « Slender Man », l’affaire a été enfin… « résolue ». Résolue entre guillemets, et vous verrez pourquoi.
En effet, il s’est avéré que, quelques semaines après les incidents, le tueur présumé ait été retrouvé et inculpé de la peine capitale. Le coupable était « naturellement » un certain ****** *******, connu pour ses multiples viols et vols à main armée à travers la Californie. L’affaire était close, les parents vengés et remboursés (car oui, l’argent aux USA répare tout, même la perte d’un enfant) et tout est bien qui finit bien.

Mais cela n’est que la face émergée de l’iceberg.

Derrière ce «Happy End» trop facile, se cache une vérité plus sombre que vous le pensez. En effet, ce cher ****** a été inculpé et emprisonné à multiples reprises comme dit plus haut, mais jamais à vie. Le FBI voulait, ou plutôt devait, s’en débarrasser au plus vite. L’affaire des multiples meurtres, d’enfants en plus, était une aubaine pour le FBI et, surtout, L’AMMAS, qui devait absolument trouver un moyen de masquer le fait que ce meurtrier aux longs bras soit inhumain. C’est alors que tout a été mis en place pour que ****** ******* puisse être inculpé : emploi du temps modifié, empreintes recopiées sur les cadavres, et d’autres preuves. Tout ça avait été créé pour que son inculpation soit parfaite, divine. L’avocat de ce pauvre malfaiteur ne pouvait rien contre ces preuves accablantes, mais délicieusement falsifiées et inventées de toutes pièces.
Pendant le procès du jeune homme, l’AMMAS s’occupa du « monstre ». Des recherches approfondies et top secrètes, auxquelles j’ai participé en tant que second inspecteur, furent faites. Chaque jours, chaque heures, pendant plus de 2 semaines intensives, avaient étés grappillées pour finalement trouver la bête, le « Slender Man ». Se cachant sous terre ou dans les écorces d’arbres pourris, il a fallu des hélicoptères ainsi que de très nombreux membres et moyens de l’armée afin de le capturer. Cela fait, l’AMMAS contacta la Fondation SCP, connue pour abriter et classer dans plusieurs endroits du monde de nombreux objets ou personnes « bizarres » ou « irréels » et ainsi de les surveiller et les étudier plus en profondeur, voire même de les apprivoiser et de les vendre à des armées secrètes. Après quelques accords et à gros coups de millions, la Fondation avait accepté de s’occuper du « Slender Man », tout en faisant attention à ce que celui-ci ne soit pas répertorié dans leurs fichiers sur leur Wiki internet.
Évidemment, après le procès et la condamnation de ****** *******, les théories du complot affluèrent à grande vitesse, certaines vraies (ou pas totalement), d’autres complètement fausses. Le but de l’AMMAS a été franchi : faire croire au monde que le fameux « Slender Man » n’était en fait qu’un vulgaire violeur ayant fait des siennes.
Et ce rythme de croisière fut répété durant de nombreuses affaires : l’affaire de « Jeff the Killer » par exemple, ayant fait le tour du monde, celle de l’expérience Russe sur le sommeil, qui a fait plonger dans la folie la plus totale les journaux et émissions du monde entier pendant de nombreux mois ou encore de l’affaire de la sombre créature surnommée « The Rake », qui a détourné de très nombreuses personnes des ballades en forêt.
Toutes ces affaires étaient résolues de manière bête, voire simpliste, mais terriblement efficace pour les journalistes et le grand public. Pour l’AMMAS par contre, ces affaires étranges sont surtout une source de revenus énorme.

Mais il y a un « mais ». Comme toujours.

En effet, c’est dans les années 90, à l’arrivée d’Internet, que les affaires de l’AMMAS se sont dangereusement compliquées. Le Web étant ouvert à tous, il permet de communiquer en quelques millièmes de secondes des informations ou données confidentielles d’une façon simpliste, même beaucoup trop. Le danger était donc le suivant : l’Internet étant incontrôlable, la moindre fuite d’une quelconque affaire pourrait mettre en péril tout ce qu’avait construit l’AMMAS auparavant. Il suffisait qu’un document, une photo, un mot même soit divulgué pour que l’AMMAS ne soit plus qu’une vulgaire agence gouvernementale. C’est donc pour cela que la NSA a été créée.
Vers les années 2006-07, des récits horrifiques, nommés souvent « Creepypasta », furent partagés à travers les forums du site 4Chan. Ces histoires sont souvent écrites par des inconnus, recopiées à travers le monde, traduites en plusieurs langues et sont toutes considérées comme fausses, notamment à cause de leur véracité peu vérifiable et des événements souvent impossibles qui y sont contés. Un jour, une Creepypasta racontant l’histoire de « Jeff The Killer » a été écrite. L’affaire datant de nombreuses années en arrière avait refait un peu surface, notamment à cause de certaines similitudes, mais rien d’autre. L’histoire de ce Jeff, écrite par un inconnu et connue dans le monde entier, a toujours été considérée comme fausse, en raison notamment de détails improbables (il s’enlève les paupières, ce qui lui empêche de se lubrifier les yeux, mais arrive toujours à voir. Impossible !).

Vous croyez réellement que cette histoire est fausse ? Vous croyez réellement que cette histoire a été écrite par un simple bêta en manque d’idées? Vous avez tout faux.

Le concept de Creepypasta a été une idée de l’un de mes chefs, ******* *********. Celle-ci est simple : écrire une histoire d’horreur, donc virale, improbable mais effrayante, créant des légendes urbaines et autres choses farfelues afin de protéger de toute fuite les affaires classées par l’AMMAS. Ainsi, ces histoires existent et sont donc « montrées » au monde, mais cependant complètement protégées par des détails malicieusement bien modifiés et configurés, afin de ne pas trouver un quelconque lien avec une affaire de l’AMMAS.
Les quelques histoires de Jeff et du « Slender Man » furent très vite copiées et racontées un peu partout, et cela créa un effet de mode constant durant 2007 jusqu’en 2010, où la « mode» s’est peu à peu calmée. Grâce à cet effet et cet incessant intérêt de la part des internautes de créer et lire ce genre d’histoire, l’AMMAS a réussi à atteindre le but ultime : être méconnaissable.
Vous voyez ? Tout ce que vous entendez à la radio, voyez à la TV est lié depuis le début. Sans le FBI, pas d’AMMAS. Sans AMMAS, pas de NSA. Sans NSA, pas de révélations de la part d’Edward Snowden. Sans AMMAS, pas de Creepypasta. C’est aussi simple que ça.

Maintenant, j’espère que ces précieuses informations vont être divulguées à la presse pour pouvoir ainsi montrer à quel point l’AMMAS est une organisation sadique, prête à tout, même à duper les internautes du monde entier grâce à de fausses histoires, pour se protéger. Mon sort est fait et je sais qu’ils me retrouveront et me traqueront jusqu’à mon dernier souffle, ma mort, dans le monde, pour avoir révélé leur existence.

Je ne fais pas cela à cause d’un effet de mode, mais parce que je sens que c’est le moment, qu’il faut que je le dise et le crie au monde entier avant que cela ne soit révélé trop tard.
Lirez-vous maintenant les Creepypastas du même œil ? Je n’en suis pas certain… 

À bientôt chers compatriotes.

******* *********

P.S.: Voici le logo qu'utilise l'AMMAS pour ne pas se faire démasquer. Si vous le voyez quelque part, dans votre ville ou dans un texte d'une page web, fuyez. Ils sont là. Tout près.






vendredi 20 juin 2014

La chose qui regarde (The thing that watches)

Ceci est l’histoire de la Chose qui Regarde.

Personne ne sait à quoi elle ressemble, bien que certains aient fait des suppositions. La plupart iraient jusqu’à dire qu’elle n’a même pas de corps. J’ai même entendu une rumeur qui prétendait qu’elle était même dépourvue d’yeux. On perçoit juste cette sensation perturbante lorsque l’on est totalement seul.

On dit que c’est le genre de sensation qu’on a après avoir fait quelque chose de mal. Casser quelque chose dans la maison, se faire attraper lorsqu’on a menti, et savoir que quelque chose est en train de vous chercher. La première fois que j’ai entendu parler de la Chose qui Regarde, j’étais pour le moins intrigué. Une créature inquiétante qui a une histoire, c’était vraiment fascinant. Ce qui m’a le plus captivé dans ce conte, c’était que la personne qui me l’avait raconté l’avait vue.

J’ai pensé que c’était pour paraître cool, ou pour intensifier l’histoire. Ça aide pas mal les histoires lorsqu’elles sont racontées en personne. Il m’a dit que la créature se montre seulement la nuit. J’ai eu un petit rictus à cette affirmation ironique. Il a dit que si jamais on tombait dans son champ de vision, cet impossible sentiment de désespoir s’abattrait sur nos épaules.

Pas vraiment différent d’une araignée qui attend patiemment sur sa toile. Cette créature va trouver un coin dans votre chambre, et se déplacer d’un angle à un autre. La porte fendue du placard, le coin le plus éloigné de votre lit dans votre chambre, la fenêtre juste légèrement assombrie par les rideaux. C’est le chasseur parfait. On m’a dit que ça prend un bon moment à cette créature pour vous trouver, mais si vous êtes patient, et que vous restez assis dans les ténèbres absolues à l’attendre… La Chose viendra pour vous.

Je n’étais pas sûr de ce que je devais croire, je savais que c’était juste un mythe, mais quelque chose dans ma tête s’est inquiété de la seule chance sur un milliard que ce soit vrai. Je suppose que j’y ai simplement trop pensé, mais l’ami qui me racontait cela a eu un regard ébranlé lorsqu’il me l’a raconté. Soit c’était un très bon acteur, soit quelque chose de vraiment dingue lui était arrivé. Il regardait par-dessus mon épaule quelque chose d’éloigné… avant de me dire qu’il devait partir.

J’ai regardé à mon tour et, bien évidemment, il n’y avait rien.

Ça fait une semaine depuis que j’ai entendu parler de ce prédateur obscur pour la dernière fois, et étant un peu insomniaque, j’ai progressivement arrêté d’utiliser les sources de lumière dans ma chambre. La télé était éteinte, comme les lampes, même le rideau était tiré. La seule lumière provenait de mon ordinateur, je suis resté assis nuit après nuit, mon casque étouffant tous les autres sons. Parfois, j’ai ressenti le besoin de regarder autour de moi, non pas parce que j’avais peur, mais juste parce que je voulais voir ce qui se trouvait là. Il n’y avait pas de créature, pas de sensation inquiétante, seulement ma télé noire, mon bureau, mon placard grand ouvert parce que je n’en avais rien à faire, juste pas de créature. J’ai commencé à penser que mon ami avait simplement quelques problèmes mentaux, sa copine venait juste de rompre, ou peut être qu’il avait des soucis à la maison. Pourtant, je n’arrivais pas à ne pas penser à sa voix presque hystérique lorsqu’il m’a raconté l’histoire de la Chose qui Regarde.

Des yeux si noirs qu’il est impossible de les voir dans l’obscurité. Une peau foncée, presque aussi sombre que ce manteau sur le mur. Comment ça n’attaque jamais, ça attend juste. Ce prédateur vous observe comme un sniper qui se cache dans un immeuble voisin, vous regardant pendant des jours. C’est seulement quand vous réalisez que ça vous voit que la sensation vous gagne. Un sentiment de dégoût, un sentiment qui vous donne un faible tremblement, un qui vous force à regarder dans votre chambre plongée dans le noir encore et encore, après que vous ayez éteint les lumières.

Quand est-ce que ça va finalement attaquer ? Personne ne le sait, comme je l’ai dit, ce sont surtout des suppositions. Mais il y a des yeux qui me regardent depuis mon placard. Je ne sais pas si je peux réussir à aller jusqu’à la porte, et si ça m’attaquait ?...
      

Traduction: Magnosa

Creepypasta originale ici

Entendue durant la lecture des narrateurs uNIGHTed au profit de la victime des deux gamines que vous savez.

jeudi 19 juin 2014

Une belle semaine de vacances

1er jour :


J’écris dans ce carnet car je pense que ce sera le seul moyen de pouvoir me confier durant ma période de service dans l’armée. En effet, je viens de m’engager dans l’armée française pour aller défendre le nord-est du pays qui est assaillit par l’Allemagne. Nous sommes actuellement en 1916 et le camion dans lequel je suis affecté se dirige dans la direction de Verdun au moment même ou j’écris. Les hommes avec lesquels je suis sont tous aussi jeunes que moi et ont tous l'air un peu sombre, comme si quelque chose les avait choqués lors de leur montée dans le camion. Quant à moi, je suis aussi inquiet. Beaucoup de rumeurs circulent comme quoi les Allemands perdent de plus en plus de terrain mais jamais un soldat n’est venu pour nous dire ce qu’il se passait réellement.


Après quelques heures d’attente, je commence à entendre des explosions au loin. Ce ne sont encore que des bruits sourds et mes camarades de convoi n’ont pas l’air de s’en soucier. Quel étrange sentiment. J’ai à la fois peur de cet endroit mais j’ai pourtant plus que hâte de m’y rendre.


Et bien m’y voila. Mon camion s’est arrêté et tout s’est passé assez vite. On nous a ordonné de descendre et de vite nous installer dans ces tranchées. Les explosions se font mieux entendre et le ciel est devenu gris. Je suis maintenant sur un de ces fameux champs de bataille. J’ai jeté un coup d’œil par-dessus la tranchée pour voir ce qui s’étendait derrière. Ce n’est qu’une étendue de terre désolée et saccagée par  les obus tombés à répétition. Dans ma tranchée, certains s'agitent et commencent à parler entre eux et d’autres sont silencieux ou endormis. Je pense que c’est comme ça que l’on peut reconnaître les nouveaux des vétérans. Quant à moi j’ai commencé à me détendre et à discuter avec certains des soldats à côté de moi. Le seul bémol est sûrement la largeur relativement petite de ces tranchées.


2ème jour :


Je viens de me réveiller. Les nuits sont vraiment froides ici. Je ne peux même pas m’étirer tellement je suis serré. J’ai quelques crampes mais elles devraient vite partir. J’ai tout de même réussi à dormir de façon à peu prêt calme. Bizarrement, certains de mes camarades n’ont pas eu l’air d’avoir pu dormir normalement. Ils ont constamment cette expression un peu inquiète sur leurs visages.
En passant un peu entre les rangs, j’ai entendu quelque chose à propos de vivres qui manquaient à l’inventaire ou même à des caisses de munitions qui avaient été retrouvées entièrement vidées. Je trouve ça assez étrange qu’ils n’essayent même pas de trouver un coupable ou même une raison mais je ne m’y suis pas plus intéressé que ça. Après tout je ne suis qu’un simple soldat qui n’est la que pour obéir aux ordres de ses supérieurs.


C’est la fin de la journée. J’ai passé mon temps assis ou à transporter des caisses qui venaient d’arriver.


3ème jour :


La nuit a été bien moins agréable que hier. J’ai encore plus de crampes et des obus sont tombés toute la nuit. Heureusement ils étaient assez loin de notre position. Ça commence à s’agiter chez mes camarades. On parle d’une attaque contre les tranchées Allemande cette nuit. En apprenant ça j'ai eu un haut-le-cœur. J'allais participer à une vraie charge. Les vétérans quant à eux ont l’air légèrement plus sombre.


J’étais tellement anxieux à l'idée de cette attaque que j’ai passé une demi-heure à aiguiser ma baïonnette et à vérifier plusieurs fois si mon fusil était plein. Plus les heures passent, plus mon cœur se met à battre vite. De la sueur commence à perler sur mon front. Je vais laisser mon carnet à la tranchée durant l’assaut, je ne vais pas prendre le risque de le perdre.


4ème jour :


J'ai compris pourquoi ces soldats avaient l'air sombre. Je m’explique. Nous avons donc chargé les positions ennemies dès que le coup de sifflet de notre supérieur a retentit. Mais dès que nous sommes sortis, des fusées éclairantes ont été lancées depuis les tranchées ennemies à l’endroit ou nous étions. Les soldats en face n’ont eu qu’à nous tirer dessus sans que nous puissions faire quoi que ce soit. J’ai quand même eu l’intelligence de retourner en arrière et de me cacher derrière un rocher qui était à quelques mètres de là. Mais beaucoup de mes camarades « nouveaux », si je puis dire, ont foncés tête baissée dans l’obscurité du champ de bataille. Nous avons entendu des coups de feu et quelques cris puis plus rien. J’ai réussi à ramper jusqu’à la tranchée et je n’ai pas dormi de la nuit.


Notre effectif a été réduit de moitié. De plus, les vols de munitions et de vivres continuent. Quelques hommes avec moi ont étés accusés à tort. Ils ont été emmenés en-dehors de la tranchée et ils ne sont toujours pas revenus. Il y a des blessés partout. Certains ont juste des éraflures dûes à des chutes mais d’autres ont carrément des blessures par balles et attendent toujours d’être soignés. Tout ce qu’on leur a donné c’est des bouts de tissu pour arrêter l’hémorragie. On nous laisse pourrir dans ces trous avec des blessés sur le point de mourir. En plus, des rats ont commencés à venir se joindre à nous et à dévorer les corps pourrissants.
Le plus mystérieux dans cette histoire de vols de munitions et de nourriture, c’est que malgré les soldats chargés de surveiller les stocks, les vols persistent sans même que les gardes aient l’ombre d’un soupçon.


Quelques éclaireurs que l'on avait envoyés pour savoir s’il ne restait pas des survivants sont revenus avec des griffures, souvent au niveau du visage et du ventre. Comme si un animal assez fort était venu les lacérer pendant leur mission de reconnaissance. Le seul problème c’est qu’ils ne savent pas du tout d’où viennent ces marques. Ils ne s’en sont rendus compte que lorsqu’on leur a fait remarquer. Ces griffures ne sont pas bien profondes. Les soldats victimes de ces marques ne se plaignent même pas d’une quelconque douleur. Je vais essayer de dormir maintenant. Je suis vraiment fatigué.


5ème jour :


Quand je me suis réveillé, le vétéran à côté de moi qui avait reçu ces marques était mort. Les endroits où il y avait eu ces griffures avaient été comme consumés, creusant ainsi des trous dans le corps de la victime. Quand j’y repense, des frissons me parcourent. J’ai remarqué que ses poches étaient retournées, comme si on l’avait volé. Les voleurs n’avait pas pris le temps d’être délicats, les saccoches étaient arrachées et les poches à l’intérieur des vestes déchirées. Ce qui explique pourquoi seuls les morts avaient subis cet étrange larcin. Car oui, tous ceux qui avaient eu ces marques sont morts de la même façon que l’homme à côté de moi, et tous les morts avaient étés dépouillés. Mon moral commence à décroître.  Je pensais rentrer dans un ou deux mois maximum mais je pense que je vais y rester toute une année.


On m’a demandé de faire quelque chose de complètement suicidaire. Je n’arrive toujours pas à croire que ce soit moi qui aie été choisi. Je dois faire l’éclaireur pour une mission de contournement des premières lignes ennemies. Je dois partir demain tôt le matin avec deux autres hommes et trouver une faille dans leurs défenses. Je ne sais pas quoi en penser. A la moindre erreur je risque d’alerter les veilleurs allemands. Je pense que je vais prendre une longue nuit de sommeil pour être frais le matin.


6ème jour :


Il me reste quelques minutes avant de partir alors je vais en profiter pour écrire un peu. Cette nuit j’ai entendu des cris résonner en direction de la réserve. Ce matin, on a découvert les deux gardes morts avec les mêmes marques de lacération que les autres. Elles avaient creusé de profonds sillons dans leurs crânes. On voyait comme des traces de corrosion autour des plaies, c’était assez bizarre à voir. Un énorme brouillard s’est posé sur le champ de bataille. Ah, on m’appelle.


Après avoir marchés quelques minutes dans ce brouillard assez épais, nous nous sommes posés dans un trou d’obus pour établir la direction dans laquelle nous devrons partir. Je regarde les deux soldats avec moi. Deux nouveaux. Ils n’ont pas l’air de se douter du danger auquel ils s’exposent en sortant de leur tranchée.


Nous nous sommes perdus dans le brouillard. Je n’ai pas compris comment nous avons pu faire ça. Pourtant d’après les plans nous étions sensés tomber sur les lignes ennemies il y a quelques temps déjà. Mais seul le brouillard nous enveloppe. Et la chose qui m’inquiète le plus c’est qu’un des soldats qui m’accompagne nous a rejoint avec du retard et avait des griffures sur la peau. Il ne s’est évidemment rendu compte de rien avant qu’on lui dise. Je l’entends actuellement parler avec son ami, mais je sais au fond de moi qu’il mourra bientôt. J’ai vraiment peur de ce qui va m’arriver à l’avenir. Nous sommes perdus au milieu d’un champ de bataille en plein brouillard avec le risque de tomber à n’importe quel moment sur une troupe ennemie. Mon cœur bat de plus en plus. Il faut se remettre en route.


Je deviens fou. Nous avons traversé ce foutu brouillard pendant une heure et nous n’avons absolument rien trouvé. Pas un homme, pas une tranchée, même abandonnée, pas même un foutu arbre ou même un rocher ! Je n’arrive plus à penser clairement. Je suis assis par terre en face de mes deux camarades qui ont arrêté de parler depuis bien longtemps. J’ai décidé de mettre quelques balles de fusil en cercle par terre, pour nous en servir de repère et tenter nous retrouver dans ce brouillard.


Ce n’est pas possible ! Nous avons marché tout droit durant quelques minutes et nous sommes retombés à l’endroit exact ou j’avais posé les cartouches ! Le soldat qui avait été griffé commence à se plaindre de douleurs croissantes au niveau de ses légères blessures. Le pire c’est que je ne peux que le regarder se tordre de douleur car, comment combattre une plaie qui n’est même pas ouverte ? Je pense qu’on va dormir ici. Il faut absolument qu’on trouve comment se sortir d’ici.


7ème jour :




Ils sont morts tout les deux. Je me suis levé dès que j’ai entendu des cris. Quand j’ai regardé les deux autres, l’un était allongé et mort, des plaies profondes aux endroits où il avait été griffé auparavant, et l’autre étaient en train de se tenir le crâne en criant. Une fumée blanchâtre sortait de la où il avait ses mains. Puis ses yeux se sont révulsés et il est tombé, raide mort. Il avait dû être griffé durant son sommeil, et à son réveil, cette espèce de poison était en train de faire son effet. Le corps de l’homme qui était déjà mort avait été dépouillé. Je dépouillais l’autre à mon tour avant que quelqu’un ou quelque chose d'autre ne le fasse. J’avais vraiment envie de vomir à la vue de ces carcasses mais il fallait que je reste fort pour retrouver mon chemin dans ce véritable enfer.


Rien à faire, ça fait trois heures que je marche dans toutes les directions et je n’ai rien trouvé. Je n’en peux plus. J’en ai vraiment marre de tout ça. En plus j’entends des grognements autour de moi. Ils s’intensifient de secondes en secondes. Je ne vais pas tenir. J’ai vraiment envie de m’endormir et de me réveiller quand tout ce bordel ce sera arrêté.


Après avoir marché quelques minutes de plus, j’ai finis par être griffé par ces trucs. J’ai du m’en rendre compte des heures après mais ce n’est pas grave. Maintenant, je sais que tout est fini. Je vais mourir au milieu de nulle part et personne ne sera là pour me retrouver ni même pleurer sur ma tombe. J’ai cru voir deux petits ronds jaunes brillants, ou plutôt des yeux, me scruter. Serait-ce ces choses ? Ces choses qui s’amusent à voler et à tuer les soldats ? Je ne sais plus quoi penser, et de toutes manières ça n’a plus d’importance.


Ce seront sûrement les dernières lignes que j’écrirais. Le brouillard est en train de se dissiper. Il le fait lentement mais je suis plus que sûr qu’il se dissipe. Au moment où j’écris, je distingue des silhouettes  d’arbres morts et de rochers. Maintenant j’aperçois des formes humaines. Je vais me diriger vers elles.


Ces notes ont été prélevées dans un carnet trouvé sous terre au mythique champ de bataille de Verdun. Il était enterré au même endroit que quelques milliers de cartouches de fusil pleines et de boîtes de conserve de la première guerre mondiale ainsi qu’un crâne humain creusé de griffures et d’une balle de fusil allemand. Nous ne savons pas comment ont pu atterrir toutes ces choses ici et nous continuons toujours les recherches.

lundi 16 juin 2014

Je déteste

Je déteste...

Je déteste mon manoir éloigné
Je déteste mes parents énervés
Je déteste aller à la cave chercher du vin
Je déteste cette cave loin dans le jardin
Je déteste n'avoir que des allumettes pour m'éclairer
Je déteste sentir mes doigts brûler
Je déteste la nuit dans laquelle personne ne voit
Je déteste sortir seul dans ce froid
Je déteste avancer dans l'ombre
Je déteste ce que j'imagine caché dans la pénombre
Je déteste ces bruits inconnus de toute sorte
Je déteste le crissement de la porte
Je déteste cette cave funèbre
Je déteste cet escalier qui s'enfonce dans les ténèbres
Je déteste les choses qui bougent au fond
Je déteste ne pas savoir ce qu'elles sont
Je déteste ne plus avoir d'allumettes pour m'éclairer
Je déteste sentir ma peur monter
Je déteste me guider en m'appuyant sur les murs
Je déteste ces bouteilles de vin poussiéreuses et impures
Je déteste ces bouts de verre qui s'enfoncent dans mes pieds dénudés
Je déteste courir pour pouvoir m'échapper
Je déteste revenir au manoir
Je déteste mon père qui me regarde d'un air noir
Il déteste quand je me suis trompé d'année pour choisir le vin
Je déteste ce martinet qu'il fait claquer dans sa main
Je déteste ma mère qui le regarde sans broncher
Je déteste mon sang qui coule sur le parquet
Je déteste cette bouteille de vin qu'ils viennent de briser sur mon visage
Je déteste souffrir et contenir ma rage...

J'aime...
J'aime cette personne qui se tient devant moi
J'aime la tête de ma mère tenue par son bras droit
J'aime la tête de mon père tenue par son autre bras
J'aime le sang qui coule de ses doigts
J'aime ce miroir posé devant moi
J'aime ce reflet qui se tient devant moi
J'aime ce moment que j'attendais avec impatience
J'aime leurs bouches déformées, montrant leur souffrance


J'aime cette sensation d'être enfin libre.



Poésie morbide, un peu loin mais sympa.

vendredi 13 juin 2014

Room Zero

Suite de la pasta Abandoned by Disney.

Enjoie



Ça fait un moment que je n'ai rien écrit en rapport avec Disney Corporation, et je suis sûr que vous comprenez pourquoi.


Beaucoup de choses se sont passées depuis mon dernier post. J'ai reçu d'innombrables questions et messages inquiets de la part des gens qui ont lu mon premier manuscrit sur Mowgli's Palace... un chef-d'œuvre construit puis abandonné par Disney.

Je voudrais remercier tous ceux qui ont copié mon post. Il a été supprimé quelques fois, principalement sur des sites partenaires aisément appuyés par des personnes plus influentes. Cependant, pour chaque topic effacé, il a semblé en apparaître plus d'une centaine. C'est une chose à laquelle ils vont devoir faire face... Il n'y a pas de marche arrière possible pour eux... Tout comme pour moi...

Je suis certain d'être suivi. Pendant les un ou deux premiers mois, j'ai mis ça sur le compte de la paranoïa. Un simple coup d'oeil ou un sourire en coin dans ma direction suffisaient à me donner des frissons.

Le premier de mes poursuivants, ou plutôt le premier que j'ai réussi à repérer, était un télé-enquêteur en train de rôder autour de mon immeuble.

Il était d'un âge moyen, habillé de manière banale, mais quelque chose me semblait faire tache. Je ne pouvais dire quoi, mais je savais que mon imagination ne me jouait pas des tours. Il était maladroit, il n'avait pas l'air à sa place. Pas quelqu'un qui faisait son travail habituel.

Je l'ai suivi dans un coin, avant de le perdre de vue. Quand je suis retourné chez moi, il était là. Il me fixait, à une dizaine de pas derrière moi. Froid et sans expression.

"On explore?", a-t-il demandé. C'est tout ce qu'il a dit, et il y avait un ton accusateur dans sa voix.

Dites-moi quel genre de subalterne ferait ça.

Eh bien... Je devine qu'il s'agit du pire moment de l'histoire. Ne jamais se sentir en sûreté. Ne jamais se sentir seul. Ça, et les produits que Disney laissait çà et là pour que je les voie. De petits Mickey en caoutchouc dans la boîte aux lettres, un magazine Disney Adventures sur mon étagère.

Ils cachent partout des petits Mickeys. Trois cercles: un grand et deux petits, formant la silhouette de la tête de la célèbre souris.

J'ai commencé à dresser une liste de tous les Mickeys que j'ai trouvés.

Des ronds de café sur ma table. Un grand, deux petits. Des culs de bouteille en verre rouge devant chez moi, vus de haut. Des graffiti sur un mur sur le chemin de mon travail; une énorme Terre, un petit Soleil et la Lune, chacun à la bonne place.

Ils sont partout.

Des gens m'ont contacté à ce sujet aussi. Si vous repostez quoi que ce soit de ce que je vais dire, vous allez commencer à trouver de ces putain de silhouettes autour de vous. Je vous le garantis.

Le meilleur dans tout ça, et de loin -ce qui, en fin de compte, m'a plutôt fait rire à cause de l'horreur de la chose- était un dessin à la craie à côté de ma voiture. Surpris, j'ai commencé à parcourir le garage, ouvrant l'oeil pour voir si j'apercevais mes suiveurs.

Le contour me rappelait franchement... eh bien, la victime d'un meurtre. Vous devez probablement y être habitués si vous avez lu mes précédents posts.

Écrits en jaune... peints, je crois... ces deux seuls mots:

"RÉTRACTE-TOI"

La seule bonne chose que j'aurai pu tirer de tout ça, c'est que je sais maintenant que je ne suis pas le seul à avoir vu quelque chose que je n'aurais pas dû voir.

Je ne vais pas donner leurs noms, parce que... eh bien, si je devais vous dire pourquoi, il faudrait faire comme si vous n'aviez rien entendu.

*****

Le "chercheur" se rend dans les parcs Disney à chaque fois qu'il le peut, tout au long de l'année. Il n'y va pas pour s'amuser ou profiter des attractions.

Il cherche les Gascots.

C'est apparemment une vieille tradition chez certaines personnes de rapporter avoir croisé d'étranges visiteurs dans le parc. Des personnes silencieuses, immobiles, au regard fixe, de tous âges et de toutes tailles. Des hommes et des femmes, des adultes, des enfants, et des ados.

Tous portant des masques à gaz dans le style de Disney.

À l'époque, Disney aurait reçu de nombreuses plaintes au sujet de "gens étranges" qui suivaient les autres dans le parc. Des gens qui se rassemblaient en foules, puis disparaissaient rapidement.

Par la suite, les masques à gaz ont amené les gens à d'autres conclusions, et les signalements de "possibles terroristes" ont commencé à fuser.

L'ensemble de ces rapports a certainement directement atterri dans la poubelle. Je sais très bien que je ne trouverai aucun de ces témoignages dans les médias (vous savez sans doute que Disney contrôle la presse mieux que quiconque).

Le chercheur va dans les parcs, parle à certaines personnes, et essaie de ne pas attirer l'attention. Il demande juste à trois ou quatre familles si elles ont croisé "son ami", qui porte "un drôle de masque".

Il n'a encore jamais vu un Gascot de ses propres yeux... Même si, un jour, un enfant lui en a indiqué un du côté de Frontier Town. Alors qu'il courait dans la foule, il avait entendu une voix crier: "Maman! Je veux un masque à air de Pluto, moi aussi!"

*****

Un individu que j'appellerai "maître-nageur" a travaillé dans un parc aquatique Disney de 2001 à 2003. Il était posté au sommet d'un immense toboggan et s'assurait qu'aucun enfant ne chahute trop. Il faisait passer les gamins un à un, et répétait encore et encore à chacun d'entre eux d'être prudent, de garder leurs bras le long de leur corps, etc.

Un jour, selon lui, un enfant plutôt gros a descendu le tube et n'est pas ressorti à l'autre bout.

Il a fait passer deux ou trois enfants à sa suite, le tout à un rythme soutenu. On aurait donc pu s'attendre à ce que si le gros s'était retrouvé coincé, ceux qui le suivaient l'auraient été aussi.

Eh bien non. Seul le gros garçon avait disparu. Tous les autres étaient arrivés au bout sans encombre, riant et s'éclaboussant comme s'il ne s'était rien passé.

Le maître-nageur a fermé le toboggan, au grand désespoir des enfants qui attendaient derrière. Mais avant qu'il ait pu appliquer aucune des strictes procédures qu'on lui imposait... SPLASH. Le gros a fini par sortir.

Les membres du personnel ont tiré l'enfant hors de l'eau. Il avait coulé comme une pierre au moment de tomber dans le bassin, sa peau était bleue et il ouvrait des yeux ronds. Tout ce qu'il voulait dire, c'était "Enfants sans visage" et "Arrêtez de m'écraser".

L'enfant allait bien, au cas où vous vous le demanderiez. Il a immédiatement été transporté au centre médical. Quand on a demandé au maître-nageur de rouvrir le toboggan, il a objecté avec force que l'attraction n'était clairement pas sûre. Malgré ses plaintes, il a été menacé de licenciement et a rouvert le manège à contre-coeur.

À partir de là, il a gardé un oeil plus attentif sur les enfants. Assez souvent, ils ne sortaient pas dans l'ordre où ils entraient... jamais aussi éberlués que le gros, mais toujours l'air vaguement inquiet... Un genre de stupeur hébétée, comme s'ils essayaient de se figurer ce qu'était la réalité.

Ils crachaient de l'eau, suffoquaient un peu... et ne revenaient jamais descendre le toboggan.

Je lis ses mails avec le même sentiment d'inconfort que vous devez ressentir maintenant. J'aurais voulu qu'il publie lui-même son histoire, mais en fin de compte il n'a pas voulu s'exposer de la sorte. Je ne peux pas l'en blâmer.

*****

"Blanche-Neige", ce qui n'est pas le rôle qu'elle jouait réellement, était un "personnage" dans le parc. Elle avait une révélation croustillante à me faire. Vous savez ce qui se passe quand un animateur meurt dans son costume?

Par exemple, quand il se prend en photo avec le petit Jimmy et que, la seconde d'après, il fait une attaque?

Une autre mascotte en costume doit s'asseoir avec le corps sur le bord du trottoir ou sur un banc et attendre un "teinturier" commis d'office, qui doit transporter la dépouille en toute discrétion. Dans l'intervalle, les visiteurs ne savent absolument pas qu'ils sont assis aux côtés d'un cadavre lors des séances de photo.

Maintenant, libre à vous de consulter votre album.

*****

C'était pas mal, mais un autre individu, le "gardien", a connu des choses réellement malsaines.

Disney World (et d'autres parcs, probablement) comporte une série de tunnels qui s'étendent juste sous vos pieds. Trois niveaux de tunnels. Tout ce que vous pouvez imaginer se trouve là, à l'usage du personnel.

On les appelle des Utilidors. Corridors utilitaires.

Basiquement, c'est la raison pour laquelle on ne voit pas de personnages en dehors de leurs zones réservées, ou de gardiens errant dans le parc. Ils entrent et sortent par des portes cachées, et parcourent une ville souterraine sur laquelle vous marchez.

Le gardien m'a appris quelque chose qui pourrait être banal, mais n'en était pas moins nouveau pour moi.

Walt Disney possédait plusieurs appartements à l'intérieur de ses parcs. Il y en a un à proximité du château de Cendrillon... un dans l'attraction "Pirates des Caraïbes". Ils sont disposés dans tout le parc.

Plus intéressant, on trouve des night clubs, une salle de cinéma, un bowling, et bien plus. Tout ça, dissimulé derrière des portes aménagées dans les façades baroques que vous avez croisées sans y faire attention.

Le Club 22 est une de ces zones cachées. Si vous avez assez de fric pour rejoindre le club privé (ce n'est pas votre cas), alors vous aurez accès à cette zone et plus encore.

Le Club 22 est un lieu où tout est permis. Disney Co. appelle ces lieux les "Dark Zones". Des endroits où le visage immaculé de Mickey cède la place à l'alcool, à la drogue et, oui, au sexe.

Inversement, le reste du parc est la "Bright Zone", avec quelques "Grey Zones" (les utilidors) entre les deux.

De ce que m'a dit le gardien, ça n'a pas toujours été ainsi. Ça s'apparente plus à un long déclin et un relâchement graduel des normes sociales au sein de cette élite.

Comment il a su ça? Vous l'avez deviné - il a nettoyé ces lieux.

Après une longue vérification de ses antécédents et une promesse de silence, le gardien a été réaffecté dans l'équipe de nettoyage d'une de ces "Dark Zones".

Avant que la vision de "sacrifices sataniques" vous vienne à l'esprit, le gardien n'a rien vu de la sorte. Beaucoup de bouteilles d'alcool vides? Oui. Des préservatifs usagés distendus comme des ballons dégonflés? Oh, oui. Il a nettoyé sa part de sang, de pisse et de vomi, mais ce n'était dû qu'au comportement débridé de certains clients. Rien qui relève du culte là-dedans.

Du moins, c'est comme ça qu'il se le figure, rétrospectivement.

Tous les déchets, toute cette merde, finissaient dans un four dont la fumée émergeait par la cheminée d'un chalet coquet.

Si vous avez été à Disney World, vous avez respiré du concentré de péchés.

*****

Cette information me vient de "Hammer". Hammer m'a joint par la voie traditionnelle, bien que je ne sache pas comment il a obtenu mon adresse. Il m'a envoyé des photocopies de papiers prouvant qu'il avait travaillé pour Disney, en me demandant de les brûler une fois que je serais convaincu.
Ce que j'ai fait avec plaisir.

Hammer travaillait aux alentours du parc Disney World, sur des travaux de construction et de démolition. À un moment, il a pu approcher un de ses supérieurs qui regardait d'étranges plans de construction.

Il y avait une vaste zone rectangulaire dessinée sur les feuillets bleus, à peu près de la taille d'un supermarché. La zone était sans légende, et portait ces seuls mots: "NE PAS CREUSER".

Son supérieur n'était pas seulement dans le vague, mais carrément volontairement dans le vague. Il ne voulait pas en parler, il ne voulait rien savoir à ce propos, et a terminé la conversation avec un "cet espace est intentionnellement laissé vide".

Hammer n'a rien pu savoir de plus. La zone ressemblait juste à une énorme perte d'espace, et ça entrait directement en conflit avec le travail qu'il conduisait avec son équipe. Il a commencé à fouiner autour de la zone pendant son temps libre, ne trouvant qu'une porte d'acier abandonnée et une grande étendue de béton juste derrière.

C'était une dalle de béton gris immaculée, de la taille d'une grande surface.

Peu après, Hammer a commencé à apercevoir des Gascots parmi la foule.

À l'inverse de tous les autres témoignages, ces gens... ces choses, se tenaient sur l'ensemble de son champ de vision. Ils se regroupaient à l'écart, ou se tenaient simplement le long d'un mur quand il tournait à un angle.

Il m'a dit qu'ils se "déplaçaient bizarrement", comme s'ils étaient faibles ou blessés... comme un cerf épuisé après une longue poursuite, qui ne pourrait plus fuir.

Les masques à gaz... les visages de personnages de Disney avec un filtre greffé en-dessous... Il a remarqué qu'ils semblaient humides à l'intérieur, comme de la buée sur une vitre de voiture. De petites gouttes d'eau dégoulinaient derrière les verres, et rendaient impossible à chacun d'entre eux de réellement voir.

Poussant plus loin ses recherches, Hammer a commencé à questionner tous ceux qui travaillaient dans le parc depuis dix ans ou plus.

Il a couru d'une fausse piste à l'autre, jusqu'à ce qu'il reçoive les indications d'Ida, une femme âgée qui travaillait dans un restaurant sur Main Street. Elle était là depuis des temps immémoriaux, et personne n'avait encore eu le courage de lui demander directement: tout le monde SAVAIT qu'elle avait plein d'horribles histoires à raconter.

Hammer l'a questionnée au sujet de l'espace vide, puis au sujet des clients masqués, et au départ il s'attendait à recevoir les mêmes non-réponses qu'il avait reçues jusqu'à maintenant. Elle était calme. Étrangement calme.

"La salle zéro." Coassa-t-elle, mettant une main sur sa poitrine, comme une petite fille craignant une punition de son père.

Pendant toute la conversation, elle ne l'a pas regardé une seule fois dans les yeux.

Il s'est avéré que la salle zéro était encore une autre pièce cachée comme les appartements et le Club 22. Cependant, sa taille et sa localisation, profondément sous le parc, la distingue de toutes les dark zones "amusantes".

C'était un abri pour les bombardements.

La salle zéro avait été construite pour faire face à une attaque massive, qu'elle soit conduite par des ennemis étrangers ou intérieurs.

Elle était conçue pour stocker assez de rations pour nourrir un nombre de clients moyen à tout moment, et hébergeait une plus petite mais luxueuse "Panic Room" pour les hauts placés de chez Disney.

Durant la seconde guerre mondiale, les masques à gaz officiels Disney étaient en fait produits à destination des enfants, et devaient être portés en cas d'attaque. L'idée était que ce serait moins effrayant pour eux si le visage de Mickey apparaissait sur l'accessoire guerrier.

Oui, je sais très bien que tout ça est évident.

Durant les grandes peurs de la guerre froide dans les années 60, quand ils ont construit Disney World, la salle zéro était évidemment dotée de tels masques. Soit ils se préoccupaient des craintes des enfants, soit de leur impitoyable image de marque, toujours est-il que ces choses se sont retrouvées là.

Par la suite, un génie a décidé que les gamins seraient AUSSI effrayés par les masques que portent leurs parents... ainsi tous les masques, des petits comme des grands, se sont conformés à cette norme délirante.

Ida décrivait ça comme "panser une plaie avec du jus de citron".

Rien de tout ça n'explique ce qu'a vu Hammer, cependant. Pas seulement leur aspect apparemment surnaturel, mais aussi cette salle complètement vide.

"J'y ai été", lui a-t-il expliqué, "il n'y a rien d'autre qu'un sol en béton entre quatre murs."

"Non." Ida a secoué la tête et s'est couvert la bouche en étouffant un sanglot. "Vous étiez au-dessus."

Un jour, quelque chose ou quelqu'un a fait sonner l'alarme, quand le parc était saturé de visiteurs. L'avertissement était clair. C'était une attaque aérienne.

Les employés de la sécurité ont fait descendre tout le monde au fond, tout au fond de l'immense abri. Là, on leur a ordonné de mettre leurs masques et de courber l'échine pour la durée de l'assaut.

Tout a été plutôt calme pendant une trentaine de minutes, si on excepte les pleurs des enfants et les murmures effrayés. Aucun d'eux ne voulait mourir, et ils étaient plutôt reconnaissants pour ces étranges mesures de sécurité.

Et alors, le premier cri s'est fait entendre.

"Hé", cria un homme, "cessez de me pincer!"

Des vagues de couinements et de glapissements traversaient la foule, d'un mur à l'autre, allant et venant.

"Qui c'est qui court, là? Arrêtez-vous!", brailla un autre.

"Qui est en train de rire? Ce n'est pas drôle!"

"Awh! Qui m'a marché sur le pied?"

Malgré les responsables de sécurité qui intimaient à la foule de garder son calme, elle devenait de plus en plus agitée. Jusqu'à ce qu'après près d'une heure de folie...

La lumière a vacillé...

Et ils sont morts.

Ce qui a suivi ne pourrait être décrit que comme un chaos total. Dans le noir, seuls les gémissements des petits et les cris angoissés des grands se faisaient entendre en un vacarme de plus en plus massif qui assourdissait les occupants de cette salle obscure.

Un groupe de membres du personnel et un petit nombre de visiteurs chanceux s'est frayé un chemin jusqu'à la sortie, prêts à affronter la guerre au-dehors plutôt que la folie derrière eux. Ce qu'ils ont trouvé, bien sûr, c'est un parc désert -et, de fait, parfaitement intact. La musique se jouait toujours, résonant dans les bâtiments de contes de fées.

En retournant à la salle zéro, les quelques personnes qui se sont arrêtées au sommet de l'escalier d'acier qui descendait dans les profondeurs de l'abri n'ont rien entendu de l'agitation à laquelle ils venaient d'échapper. Il n'y avait que le silence.

Ida elle-même a descendu cet escalier malgré les supplications de ceux qui restaient derrière.

Elle a franchi les portes renforcées, bientôt entourée par l'obscurité, n'entendant que le bourdonnement dans ses oreilles.

Une unique voix s'est fait entendre dans le noir. À cause de l'écho, il était impossible de dire si cette voix rauque et moqueuse émanait du fond de la pièce, ou si elle était juste devant elle.

"Fermez la porte, ma chère. Vous laissez entrer le froid."

Saisie par la terreur, elle a fait ce à quoi vous vous attendez. Depuis ce jour... l'abri, l'escalier, tous ces trucs... étaient couverts d'une épaisse couche de ciment. Les systèmes d'aération et les générateurs sur le dessus avaient été retirés, créant ainsi ce grand espace vide.

"Ils sont toujours là-dessous", dit Ida à Hammer, "là-dessous, avec... ça."

*****

Vous remarquerez que j'ai cité le nom d'Ida.

Malheureusement, elle nous a quittés peu après avoir raconté son histoire. Une chute accidentelle, soi-disant, en sortant du lit pour allumer sa lampe.




 


"Une employée si dévouée", d'après les journaux, "que sa chambre entière était couverte de silhouettes de Mickey."







Traduction: Clint et Tripoda

Creepypasta originale ici.

À noter: ceci est le 666ème texte publié sur ce site. Bon anniversaire.

samedi 7 juin 2014

La partie de cache-cache (Under the blanket)

Quand j'y repense, je me dis que j'ai vraiment eu une enfance joyeuse et paisible. Je ne suis quasiment jamais tombé malade, je ne me suis jamais rien cassé, et je me suis toujours très bien entendu avec mes cousins, lors de leurs visites. En gros, j'étais plus ou moins un enfant modèle, sans vantardise. Seulement, je n'ai souvenir que d'une exception, une seule ombre au tableau de ma vie. Un jour, alors que j'allais rendre visite à  mes plus vieux cousins dans la maison de leurs parents, j'ai vécu une expérience particulièrement étrange. Aujourd'hui encore, je n'arrive pas à me convaincre que ce n'était que le fruit de mon imagination.


Je devais avoir six ou sept ans à l'époque, mais je m'en souviens clair comme de l'eau de roche. On s'amusait avec mes cousins à grimper dans les arbres de leur immense jardin la plupart de la journée, puis, quand la nuit commençait à tomber sur le domaine, on rentrait. Ce soir là, ma tante et mon oncle avaient été invités à un dîner, nous laissant donc seuls tous les trois dans la vieille demeure. Pas de problème pour nous, c'était plutôt l'occasion de jouer tard dans la nuit, ce qui, à l'époque, ne me dérangeait pas le moins du monde. C'est donc naturellement que nous nous sommes lancés dans une partie de cache cache, sur ma suggestion. Parfois, je me demande ce qui se serait passé si je n'avais pas eu cette idée.


Bref, c'était le tour d'Alex, mon cousin, de nous chercher puisqu'il avait perdu au pierre-papier-ciseaux. Ray, ma cousine, et moi, on s'est échinés à chercher une cachette. J'ai d'abord essayé de me glisser derrière le canapé, c'était d'habitude ma cachette préférée, mais je me suis dit qu'Alex saurait anticiper ma cachette légendaire. Alex était déjà arrivé à la moitié du décompte, et en dernier recours, j'ai décidé d'aller faire un tour dans leur chambre pour chercher une autre cachette. Heureusement pour moi, ils n'étaient pas du genre maniaque, donc je me disais qu'en plongeant sous le bureau, je serais facilement caché par les vêtements et les jouets qui traînaient partout. Au moment où j'allais glisser sous le bureau, je me suis soudain aperçue que ma cousine Ray m'avait devancée. Je voyais ses cheveux noirs dépasser du plaid sous lequel elle s'était dissimulée. Comme Alex avait presque fini de compter, je me suis dit que je n'avais pas d'autre choix que de me cacher avec Ray.


"- Ray, c'est moi. Laisse-moi une place, Alex arrive. "
Elle ne m'a pas répondu. Après m'être assis à ses cotés, je pris l'initiative de tirer la couverture sur moi, pensant qu'on pourrait la partager. Seulement, quand j'ai tiré la couverture, Ray s'est encore plus enfoncée sous le bureau, comme pour m'empêcher d'en profiter.
" - S'il te plaiiiiiit !"

À ce moment là, elle s'est blottie dans le fond, m'empêchant de la toucher. "Bizarre", je me suis dit. Sur le moment, j'ai trouvé plutôt normal qu'elle ne veuille pas partager sa couverture avec moi, après tout, c'était le but du jeu, et Ray était connue pour être mauvaise perdante. Je l'ai prévenue qu'on voyait ses cheveux, j'ai soupiré, persuadé de ma défaite au cache-cache; à mon âge, c'était bien ma seule tourmente. Ray a grogné et tenté de se recouvrir au mieux avec sa couverture, sans succès : ses cheveux apparaissaient toujours. "Tant pis pour elle", je me souviens avoir pensé. En regardant dans la chambre, je me suis dit que c'était vraiment une bonne cachette : les boîtes qui traînaient sur le sol empêchaient de nous voir au premier coup d'oeil. Ne cachant pas ma déception, j'ai soupiré que c'était une vraiment bonne cachette, avec une part de reproche contre Ray. En réponse, elle grogna encore une fois sous sa couette. Soudain, j'ai entendu Alex arriver dans le couloir. Je me suis coincé du mieux que je pouvais sous le bureau, je pouvais à peine voir Alex arriver dans l'encadrement de la porte. J'ai retenu ma respiration, j'ai eu l'impression que ça avait duré une heure. Heureusement, Alex, après nous avoir appelé, a fini par partir de la chambre.
" - On a eu chaud ! " 

Je n'ai eu droit qu'à un énième "grrmff" en réponse. De plus en plus bizarre.


Tout d'un coup, alors que je m'apprêtais à sortir de ma cachette, j'ai entendu, dans une autre pièce, Alex et Ray crier ensemble " TU PEUX SORTIIIIR !". Je me suis levé et m'apprêtais à les rejoindre, invitant Ray à me rejoindre. Et j'ai réalisé tout d'un coup. Qu'ils m'avaient appelé tout les deux. 


Traduction: Neexash

Creepypasta originale ici

vendredi 6 juin 2014

L'as-tu vu?

C’était un après-midi d’automne, aux environs de 16 heures. Il faisait froid et sombre, malgré les quelques rayons de soleil qui arrivaient à toucher le sol en se faufilant à travers d’épais nuages. Les pancakes qu’avait préparés sa mère sortaient du four, tous réchauffés et délicieux. Agate prit du sirop d’érable et en fit couler sur une petite pile de ceux-ci. Elle prit son assiette dans sa chambre et fit un dernier au revoir à sa mère, avant qu’elle ne parte.

Agate se dirigea vers sa chambre et alluma, dans un geste presque automatique, inconscient même, son ordinateur ainsi que son enceinte stéréo. Les gouttes de sirop coulèrent et s’étalèrent dans son assiette, comme du sang venant de sortir d’une blessure. Tranche après tranche, et mâchée après mâchée, Agate se régala de ce somptueux quatre-heures.
Son ordinateur allumé, elle ouvrit une fenêtre web avec ses sites préférés. Elle en profita également pour lancer son logiciel audio et laissa sa petite chambre se faire envahir par les musiques de ses artistes préférés.  Les pancakes terminés, elle posa son assiette dans un coin, se disant qu’elle l’amènerait plus tard au lave-vaisselle.  Un léger courant d’air froid, glacial, se fit ressentir. Surprise de voir que la fenêtre de sa chambre était ouverte, Agate la referma. Elle préféra se concentrer sur son ordinateur plutôt que sur une petite bêtise de ce genre.

19 heures tapantes. Le village commençait à s’endormir, les lampadaires se réveillaient. Ses parents ne revenant pas avant quelques heures encore, Agate se surprit à penser qu’elle était présente dans une mauvaise histoire d’horreur. Elle est seule, il fait sombre, ses parents ne sont pas là et elle n’a pas fermé la maison vu que seuls ses parents ont les clés. Moment parfait pour se faire une frayeur en lisant un bouquin. Agate se dirigea vers la bibliothèque se situant dans le couloir du salon et prit le premier Stephen King qui lui passa sous la main. « Désolation », pouvait-elle voir écrit sur le devant du livre. Elle ne réfléchit pas un instant sur la qualité de celui-ci et s’installa confortablement dans son lit.

Au fil des pages, l’ambiance devenait pesante, lourde. Le bruit que faisaient les pages devenait non plus monotone, mais alertant. Chaque page tournée, chaque mot lu devenait inquiétant et palpitant à la fois. À la vue du prochain chapitre, Agate se sentit fatiguée, mais inquiète. Elle referma gentiment le livre et le plaça dans sa table de nuit. Au même
moment, un bruit dérangeant se fit entendre de l’armoire. De légers grattements, comme provenant d’une main dont les ongles arrachaient le bois du meuble, se mirent à venir. Agate sursauta et se couvrit le visage avec sa couverture tout en gardant un œil ouvert afin de voir ce qui se passait.

Ces grattements devinrent un poil plus forts, mais s’arrêtèrent aussitôt qu’Agate eut fermé l’œil. L’atmosphère se faisait lourde, et les questions d’Agate envers ces bruits affluèrent à vitesse grand V. Il y aurait-il quelqu’un dans mon armoire ? Qui ? Pourquoi ? Comment ?
Agate, en stress intense, releva sa tête de son lit. Elle regarda aux alentours dans sa chambre. Et le regard en particulier porté vers son armoire. Elle se devait d’appeler un ami, un proche, ses parents. Mais son téléphone se trouvait en bas, dans le salon. Impossible pour elle de faire un pas. De faire un pas devant cette armoire sans savoir ce qu’il s’y cachait. En voulant se lever, Agate sentit une présence se poser gentiment sur son épaule. Elle était trop effrayée pour jeter un œil dessus. Trop effrayée de jeter un coup d’œil là où il ne le faut pas. Trop effrayée de se demander ce qui était posé sur son épaule.

Elle ferma les yeux et sentit cette présence la pousser de nouveau dans son lit, l’empêchant de se lever. Elle tourna sa tête en direction du mur, à l’opposé de l’armoire. Et essaya désespérément de se rassurer, malgré l'envie de vomir et de crier qui la suivait.

À un moment donné, la douce petite lumière de sa lampe, posée sur la table de chevet, s’éteignit. Gentiment. Un souffle inconnu s’approcha, s’approcha, et se posa vers son oreille. Il murmura, avec une voix froide, glaçante et tranquille :

« L’as-tu vu ? »



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