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mercredi 31 juillet 2013

Lonely Pikachu

Quand la version Jaune de Pokémon sortit, j’avais dix ans. Je m’en rappelais parfaitement, parce que le jeu sortit très proche de la date de mon anniversaire, donc j’ai économisé en vue d’acheter ce jeu bien avant la plupart de mes amis. A l’époque, tout le monde faisait pareil, et j’étais aux alentours de six arènes battues avec 60 pokémons différents attrapés. Le fait de pouvoir avoir les 3 starters dans une seule partie était génial, en plus les nouveaux sprites étaient beaucoup plus beaux que ceux de Rouge et Bleu, et j’étais bien déterminé à tous les attraper. J’ai dû gaspiller la moitié de mon enfance à essayer…


Mais bien sûr, le meilleur point dans cette version Jaune était que Pikachu marchait derrière vous. En parlant de gaspiller mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps à essayer de monter son bonheur au maximum, pour moi il n’était jamais assez heureux. Ça avait beaucoup d’importance pour moi. Quand j’ai enfin battu la ligue, mon équipe ressemblait à quelque chose comme Pikachu, les trois starters, Ronflex et Alakazam. J’étais plutôt fier. Je crois que les seuls qui me manquaient quand j’ai recommencé ma partie étaient Leveinard, Tauros, Elektek, et bien sûr Mew parce que j’étais contre la triche et autres glitchs. Bien entendu, j’avais une très bonne raison de recommencer ma si bonne partie. En fait, non. C’était une raison très stupide, mais à l’époque elle me semblait bonne.


La raison était Pikablu. Je ne sais même pas d’où provenaient ces rumeurs idiotes sur Pikablu quand j’étais gamin, mais le fait était là : j’avais entendu au moins dix versions différentes de comment l’avoir. Il y en avait que je crus plus que d’autres, mais je dois admettre que je n’y avais jamais vraiment cru pour de bon. J’étais trop intelligent pour ça. Je n’aurais jamais essayé de recommencer mon jeu si mon meilleur ami Jeff ne m’avait pas parlé de cette nouvelle méthode. Il m’avait toujours raconté en premier des choses nouvelles dont je n’avais jamais entendu parler, que ce soit sur Pokémon ou pas, et ça semblait toujours logique. Je savais qu’il ne pouvait pas me mentir. Je devais donc recommencer mon jeu. Jeff avait insisté sur le fait qu’il y avait un nouveau Pikachu- et pour l’avoir nous devions recommencer notre partie, battre le Conseil 4 avec juste notre Pikachu, puis utiliser une pierre eau dessus. Ou quelque chose du genre. Jeff m’a convaincu de recommencer, oui bien sûr c’était plus facile pour lui qui n’avait pas capturé tous les starters ni même un légendaire, mais mon désir d’être un des seuls enfants à posséder Pikablu fut plus fort. J’ai fait une nouvelle partie, appelé mon personnage SACHA comme toujours et j’ai passé la moitié du dialogue du Professeur Chen, même si j’aurais juré qu’il y avait quelques différences, cette fois-ci.


D’ailleurs, Jeff m’avait devancé, son Pikachu était déjà en train de combattre des Rattatas sauvages et nous parlions gaiment de ce que nous ferions une fois notre Pikablu en poche. Pendant ce temps, je notais encore des différences à propos du jeu : au moment où vous parlez à votre Pikachu pour la première fois, une fenêtre apparaît au centre de l’écran et montre la tête de votre Pokémon qui est malheureux, mais ça s’arrange avec le temps que vous passez avec lui. Mais là, je fus scié : pour la première fois, il avait déjà son bonheur au maximum et montrait une tête joyeuse !


« -Hé Jeff regarde ça !


-Quoi ? Je dois monter au niveau 100 là…


-Mon Pikachu m'aime déjà alors que je viens de l'avoir !


- Quoi ? Non, c’est impossible.


- Mais si ! Regarde !


- …Oh mon dieu ! Mais comment t’as fait ?


- Je ne sais pas. Peut-être que ça a un rapport avec Pikablu ! »


On était surexcités, on s’exclamait et on riait, nous étions généralement odieux quand nous jouions. Je continuais de marcher et regardais mon Pikachu quasiment à chaque pas : à chaque fois, il me montrait un large sourire avec un petit cœur à côté de sa tête. Je ne me demandais même pas comment c’était arrivé, j’étais juste surexcité ! Je ne pouvais pas le croire ! J’allais avoir Pikablu ! Finalement, on a décidé de se l’échanger pour monter de niveau plus vite, nous somme donc montés le plus vite possible dans un centre, et avons connecté nos Game Boy Color.
J’ai parlé à la fille du Câble Link, écrasé le bouton B et passé les dialogues rituels d’un échange normal, mais je me suis arrêté brusquement sur un message que je n’avais encore jamais vu. Juste après être entré dans la salle union et sélectionné Pikachu pour l’échange, il y eut une autre boîte de dialogue qui apparut :


« Êtes-vous bien sûr de le vouloir ? OUI/NON »


J’ai hésité quelques secondes. Jeff m’a regardé, plus ennuyé qu’autre chose.


« -Bon alors, t’attends quoi ?


-… Pardon, je… Mon jeu était un peu lent. »


J’ai sélectionné OUI. J’ai regardé le sprite de mon petit Pikachu avant qu’il ne disparaisse, et écouté son cri, toujours impressionné que les programmeurs aient mis la vraie voix de Pikachu en jeu, puis il était parti. Quelques minutes après avoir échangé nos Pikachus respectifs, j’ai malheureusement découvert ce qui ce passe lorsque vous échangez le Pikachu de Pokémon Jaune hors de votre jeu.


« - Quoi ? Mon Pikachu ne me suit pas !


- Tu ne savais pas ? C’est un échangé, il ne te suit donc pas.


- Pourquoi tu ne me l’a pas dit avant ?


- Je croyais que tu savais.


- Rends-moi le mien ! Il avait son bonheur au maximum dès le début en plus !


- Ohhh…


- Allez !


Nous sommes donc retournés dans un Centre, avons reconnecté nos Game Boys et sauvé nos parties pour les rééchanger. Quand nous étions enfin prêts, Jeff marqua une pause.


« - Ils ne me laissent pas.


- Hein ? Le câble est cassé ?


- Non, Pikachu dit non.


- Quoi ? Pourquoi ?


- Regarde ! »


Jeff m’a montré l’écran. En bas, il y avait un message.


« PIKACHU refuse ! »


Nous avons réessayé. Jeff semblait mal tout d’un coup, il m’a remontré l’écran :


« PIKACHU refuse de retourner avec SACHA ! »


« - Mais c’est quoi le problème ? Il n’est pas supposé revenir ?


- Non, j’ai déjà échangé mon Pikachu de la version Jaune avant, il est revenu sans problème.


- Peut-être qu’il t’aime trop ? Il m’aimait, donc peut-être que maintenant c’est toi qu’il aime et refuse d’être échangé ?


- Mais il ne marche pas derrière moi pourtant !


- Je veux qu’il revienne !


- Eh bien… Pourquoi ne pas essayer de le transférer dans ta version Bleue ? »


Ça semblait une bonne idée. J’ai allumé ma version Bleue, que je n’avais pas touchée depuis un moment, en fait depuis que la Jaune était sortie. Mon Dieu, les sprites étaient vraiment laids dans cette version, j’avais complètement oublié. Quand nous avons reconnecté nos Game Boys à nouveau, Jeff a encore regardé l’écran du Pikachu.


« - Tu ne trouves pas le sprite… Différent ?


- Hein ? »


Il m’a montré son jeu à nouveau. Le sprite de Pikachu était dans le coin, ses statistiques en bas. Je ne l’aurais pas noté s’il ne me l’avait pas dit, mais il était légèrement différent. C’était ténu, mais son expression était un peu plus triste. Ou alors c’était nous ?
Bref, cette fois l’échange s’est déroulé sans problème. J’ai donné à Jeff un Papillusion, son Pokémon préféré, et il m’a échangé mon Pikachu. Aucune question étrange n’est apparue. La seule chose bizarre que j’ai notée c’est quand le Pikachu est arrivé dans ma version Bleue,  son sprite était de nouveau… disons… encore un peu plus triste. C’était dur de vraiment le voir, spécialement sur ce sprite horrible de la version Bleue… En fait, je crois que c’était plus mon imagination qu’autre chose, mais… Je ne sais pas.


« Prends bien soin du PIKACHU DE SACHA ! »


-Je croyais que tu t’appelais Jeff dans cette partie.


- C’est le cas, comme toujours d’ailleurs.


- Pourtant ça dit prends soin du Pikachu de SACHA, pas de Jeff.


- Laisse-moi voir.


-Tiens.


-…Je ne comprends pas…


- Moi non plus. Peut-être parce que c’est un Pikachu de la version Jaune ?


-Non, je te l’ai déjà dit. J’ai déjà échangé celui de la version Jaune avant. Il ressemblait à un Pikachu normal.


- Peut-être que nous devrions réessayer.


- Pour quoi faire ? Je suis fatigué d’échanger encore et encore… Pourquoi on ne se battrait pas plutôt ?


- Mais je veux que mon Pikachu revienne !


- Mais moi, je ne crois pas qu’IL veuille te retrouver !


Nous restâmes silencieux un moment. Était-ce ça le vrai problème ? Si Jeff me disait la vérité, Pikachu n’était pas supposé faire ça… Ca me mettait mal à l’aise, mais je me repris rapidement. Ces jeux étaient connus pour être vraiment buggés, après tout, et tout le monde connaissait le coup de MissingNo, de Mew et toutes ces choses… Donc peut-être que sa supposée tête triste n’était qu’un bug graphique. Je posai donc le Pikachu dans mon PC et défiai Jeff avec mon équipe de Pokémon Bleu et la sienne de Rouge.


~


Nous n’avions plus jamais essayé d’avoir Pikablu après ça, et j’ai à peine touché à ma version Jaune à nouveau, j’étais trop ennuyé d’avoir perdu la moitié de mon Pokédex. En fait, la prochaine fois que j’ai échangé des Pokémons avec Jeff fut quand Or et Argent sortirent, peu d’années après. Nous étions tous les deux au collège, donc plus vieux et plus sages face aux mythes et autres légendes. J’ai donc acheté la version Argent, déterminé à remplir le Pokédex, et heureux de pouvoir quand même échanger des Pokémons des anciennes versions pour les transférer via le Bloc Temporel. Jeff venait me voir tous les soirs après les cours et nous passions des heures à attraper des Pokémons. Ceux que nous n’avions pas nous les transférions via Bleu et Rouge, et le PC fut bientôt vidé de nos meilleurs Pokémons pour en faire profiter nos nouvelles versions.


Un après-midi, pendant que nous faisions cette longue opération, j’aperçus dans une boîte le Pikachu que j’avais échangé depuis Jaune quelques années plus tôt. J’ai regardé son sprite, qui me semblait décidément toujours aussi triste. En fait,  sa tristesse me semblait encore plus visible maintenant. Sa queue semblait pendre légèrement, et on aurait dit qu’il était… Au bord des larmes, ou presque. Mais c’était sûrement mon cerveau qui faisait cet effet à cause de mes souvenirs.


« - Hé Jeff, allume ma Version Argent, je veux transférer mon vieux Pikachu dedans.


- Oh putain, je me rappelle de ce truc ! Tu ne l’as jamais remis dans ta version Jaune ?


- Non, je n’ai jamais réessayé depuis. Mais je n’ai pas de Pikachu dans Argent.


- Tu sais, tu ne m’as jamais rendu le mien non plus. J’ai dû recommencer ma version Jaune.


- Ok, échangeons-le.


- Eh, au fait, il te semble toujours aussi triste qu’avant ? »


J’ai marqué une pause et lui ai montré ma Game Boy.


« - Carrément. C’est… c’est vraiment effrayant…


- C’n’est pas juste moi, hein ?


- Non, il… il semble plus triste. »


Incapable de décider quoi penser, nous étions silencieux avant l’échange.


« - J’ai presque douze Marills. Je ne l’aime même pas. Ça fera l’affaire. T’es prêt ?


- Ouais, je te l’envoie. »


On attendait pendant l’animation en parlant de notre dégoût pour Marill et ses évolutions, quand soudain Jeff a sauté hors du coin de ma chambre où il était assis.


« - OH MON DIEU ! Il est chromatique ! Ton Pikachu est comme le Léviator Rouge !


- Vraiment ?! »


J’étais ému quand Jeff m’a montré l’écran avec le Pikachu jaune foncé dessus. Il avait raison : il y avait bien la petite étoile rouge sur son profil. C’était le premier Shiny que je voyais en dehors du Léviator du Lac Colère. J’étais très heureux, tellement que j‘ai à peine remarqué combien le sprite était triste, et ma bonne humeur est restée tout l’après-midi. Cette nuit-là, j’ai joué sous ma couette à Pokémon Argent avec ma petite lumière portative pour Game Boy attachée à son port. Je montai mon Pikachu de niveau pour qu’il apprenne assez d’attaques et qu’il évolue en un Raichu chromatique. Enfin, au niveau 35, j’ai utilisé une Pierre Foudre sur mon Pikachu.


« PIKACHU DE SACHA refuse ! »


…Quoi ? J’ai réessayé.


« PIKACHU DE SACHA refuse ! »


Il… Il ne veut pas évoluer ? Ca ne se produit pas que dans la version Jaune alors ? Il ne peut pas évoluer à un certain niveau ou quoi ? Et il y avait encore le nom SACHA de cette vieille version… J’ai regardé ses statistiques juste au cas où, et avec un frisson, j’ai observé ce que jamais je n’aurais pu imaginer : son sprite dans cette version semblait vraiment dépressif. C’était toujours plus visible, pas de doute. Il était définitivement renfrogné. J’ai vite fermé ses stats,  et désespérément utilisé cette Pierre Foudre encore une fois.
« PIKACHU DE SACHA refuse ! »


J’ai râlé un peu, exaspéré. Pourquoi le jeu faisait ça ? Pourquoi ce Pikachu-là ? Tout ce que je voulais était un Raichu Shiny ! J’ai éteins ma Game Boy silencieusement pour ne pas alerter mes parents du fait que j’étais encore debout à cette heure-ci, et pris une inspiration. Donc il y avait un glitch ou une donnée corrompue sur ce Pokémon. Ok. Ce n’est pas grave du tout. Les premiers jeux étaient vraiment buggés.
…Peut-être que je pourrais le reproduire pour avoir un Pichu Shiny ?
Sans perdre une seconde, j’ai volé sur mon Nostenfer à Doublonville, sorti un Rondoudou hors du PC pour le reproduire avec mon Pikachu, et pris mon vélo jusqu’à la pension. Heureusement qu’ils étaient compatibles ! Je les ai déposés, ai fait des pas en dehors pendant un moment et ai parlé au vieil homme de la pension.
« Ton PIKACHU et ton RONDOUDOU se portent bien ! Ils n’ont pas l’air de s’apprécier. »
Oh non. Peut-être avec un Snubbul ou autre chose ? En contemplant cette scène, un autre dialogue inattendu apparut.


« Ton PIKACHU semble trop avoir le mal du pays pour jouer avec les autres Pokémons. »


J’ai sursauté. Je n’avais jamais vu ça auparavant. Mon guide stratégique ne le mentionnait pas non plus. Qu’est-ce qui ce passe ?


« Ton PIKACHU semble ne pas vouloir monter de niveau. Tu veux le reprendre ? »
Normalement, on doit payer pour le reprendre ! Même pour cinq secondes de pension ! Il ne veut pas monter de niveau ? Pourquoi ? Je l’ai repris et ai frénétiquement regardé ses stats. Le sprite avait changé encore une fois. Est-ce qu’il… pleurait ? J’ai regardé ses autres écrans, je ne sais même pas pourquoi, juste pour avoir une certitude… Dans la section « DO » (Dresseur original), j’ai lu SACHA. En plus de ça, au-dessus, il y avait ces mots.


« REVIENS S’IL TE PLAÎT »


C’était prouvé. Il y avait quelque chose qui clochait avec ce Pikachu. Peut-être devrais-je vraiment le remettre dans ma version Jaune. Mais j’avais perdu ma cartouche quelques mois plus tôt… Finalement, j’ai décidé de m’en débarrasser. Clairement, il était buggé. Je ne voulais pas perdre ma partie à cause de lui. J’ai marché jusqu’au PC, sélectionné le Pikachu et sélectionné « RELACHER ». J’ai lu « Bye-bye, PIKACHU ! », puis j’ai sauvé mon jeu, éteint ma Game Boy et, finalement, me suis glissé sous ma couette, fermant mes yeux. J’ai cauchemardé toute la nuit sur des Pokémons en train de pleurer.


~


Ca fait longtemps maintenant, je suis au lycée à présent. J’ai pourtant toujours conservé mon obsession pour Pokémon, c’est sûrement la seule chose qui n’a pas changé chez moi. Aucun de mes anciens amis n’est venu dans la même école que moi après le collège. Je suis resté ami avec Jeff, mais nous ne nous voyons plus. J’ai de nouveaux amis qui jouent de temps en temps à Pokémon aussi et une copine. Les jeux ont définitivement changé depuis mon enfance, je n’aime pas trop les générations trois et quatre car elles ne remplaceront jamais nos souvenirs. Je dois quand même admettre que HeartGold et SoulSilver m’ont vraiment plu et sont mes préférées des nouvelles versions. Elles sont un remix parfait du vieux et du nouveau et j’aime encore y jouer. Je vais remplir mon Pokédex avant que les versions Noire et Blanche ne sortent. J’adore le fait que tous vos Pokémons puissent vous suivre, comme avant dans Jaune.
Oh, ça me rappelle ce Pikachu de malheur.


C’est arrivé quelques jours plus tôt. J’avais du temps pour monter de niveau entre deux cours, et je marchais dans l’herbe autour de Doublonville pour trouver des Metamorphs afin de reproduire mes Pokémons facilement, quand un Pokémon sauvage apparut. La chose bizarre était qu’aucune musique ne se déclenchait, l’écran a juste flashé et transité sur mode combat sans un bruit. Je sentis mon estomac se retourner. Venant du côté droit de l’écran, glissant vers la gauche, un Pikachu Shiny apparu en face de moi.
Depuis mon enfance, j’avais attrapé deux ou trois pokémons Shiny par rencontre aléatoire, donc les petites étoiles ne me firent pas un très grand effet. Mais le pire fut que le sprite de Pikachu ne ressemblait pas à ce qu’il aurait du.  Il était complètement abattu, des poches sous ses yeux, sa queue sur le sol, ses joues normalement rouges étaient presque marron.  Il n’émit aucun cri, ou animation de combat, comme un pokémon normal l’aurait fait. Aucune musique de fond. Il était juste là, me regardant.


« PIKACHU DE SACHA apparaît ! »


Je n’ai même pas réfléchi. J’ai lancé une Pokéball normale. Il avait tous ses PV et aucun problème de statut, mais il fut capturé du premier coup.
Il n’y eut aucun écran pour le nommer. Le jeu revint normalement, mais au lieu de l’envoyer dans le PC directement, le Pikachu marchait derrière moi. Le jeu était silencieux. Je regardais mes Pokémons. Mon Pharamp était toujours en tête de l’équipe, mais Pikachu avait prit sa place derrière moi. Hésitant d’abord, je me suis tourné vers lui pour lui parler. J’ai entendu son cri, celui de Jaune, mais ralenti, presque souffrant.


« PIKACHU veut rentrer à la maison… »


Je lui ai reparlé.


« PIKACHU vous regarde avec des yeux blancs. »


Je savais qu’il le voulait à présent, mais pour quelque raison, je ne bougeais pas. Je lui ai reparlé.


« PIKACHU regarde l’horizon… »


Soudain, la musique se joua. Mais pas celle de la route où j’étais. Elle commença doucement, puis se stabilisa à un volume audible. Je la reconnus enfin.


Le thème du Bourg Palette.


Quand j’arrivais là-bas, aucune musique ne jouait, et il n’y avait personne. Aucun des PNJ qui devraient s’y trouver n’étaient présents. Lentement, j’ai commencé à marcher en direction du labo du Professeur Chen, le Pikachu derrière moi. Je ne l’avais pas réalisé, mais il était beaucoup plus lent qu’un Pokémon normal. Il était à un pas derrière moi tout le temps. Avant d’entrer, j’ai parlé au Pikachu.


« PIKACHU semble désespéré. »


J’ai dégluti et suis entré. Aucun assistant n’était là, seulement le Professeur Chen, à sa place habituelle. Mon personnage se déplaça sans mon contrôle et j’ai réalisé que le Pikachu ne me suivait plus. Il était resté dehors. Le Professeur me parla de mon Pokédex, puis il ne dit qu’une seule phrase :


« Où est ton Pokémon ? »


Je lui ai reparlé, même message. Je n’étais pas sûr de vouloir connaître la réponse. Je suis ressorti. Et j’ai vu.
Gisant dehors, une tombe comme celle de Lavanville était apposée dans le petit jardin en face du labo. Sans perdre une seconde, j’ai marché jusqu’à elle et ai lu l’inscription.


« Ici repose PIKACHU


Abandonné par SACHA douze ans plus tôt


Mort de solitude. »
Traduction: Teru-Sama

Creepypasta originale ici.

lundi 29 juillet 2013

Le Fort de Crystal

La peur… N’avez-vous jamais eu réellement peur de quelque chose? Je parle d’une peur que vous n’oublierez jamais. Une peur synonyme de mort. Ce sentiment qui a le pouvoir de nous paralyser si bien mentalement que physiquement. Ce mot qu’on évite d’employer mais qu’on ressent la plupart du temps. Ces histoires qu’on nous raconte la nuit à ne plus en dormir pendant des jours.
     


Le mois dernier j’ai eu enfin mon permis de conduire. J’en ai alors profité pour partir chez mon Oncle durant trois semaines dans le département de Meurthe-&-Moselle où j’ai habité pendant mon enfance. Cela faisait un bon moment que je n’y avais pas été. Ce bien fou que j’ai perçu lorsque j’ai remis les pieds là où j’ai vécu étant jeune. J’étais à nouveau chez moi. J’ai revu la plupart de mes amis qui y habitent encore maintenant. Cela faisait très longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien.
     


Lors d’une soirée avec des amis, nous avions décidé de nous raconter les pires histoires d’horreur que nous connaissions. Dans la Meurthe, il existe une légende que normalement toute la région connaît. Il s’agit de celle du Fort de Crystal. Mon frère me la racontait souvent quand j’étais petit. Je m’en souviendrai toujours. D’après ce qu’on raconte, il serait immensément grand. Tellement vaste qu’il est trop risqué d’y aller seul. Il s’agit d’un véritable labyrinthe, selon les dires. Il se situe à l’entrée d’une forêt qui se nomme la Côte Barine. Le Fort a été abandonné quelques années après la seconde guerre mondiale. Il est formellement interdit d’y pénétrer car celui-ci appartient toujours à l’armée Française. Mais vous vous doutez bien que nous y étions tout de même allés.
     

     
Deux de mes amis et moi avions réservé une soirée afin d’explorer une partie de ce Fort. Nous étions curieux et impatients. On s’imaginait tout de ce qu’il y avait de pire. Mais au fond de nous, nous espérions qu’il ne se passerait rien. Le lendemain après-midi, nous nous étions préparés pour le soir. On se racontait nos versions de la légende, même si elles se ressemblaient toutes à peu près. Elles étaient toutes plus angoissantes les unes que les autres.
     


Nous voilà en route vers le Fort, nous avions hâte de découvrir ce gigantesque endroit. Je me trouvais face à l’entrée du Fort avec mes deux compagnons. Il était approximativement 1h30. Nous avions pris deux lampes torches, une pour moi et la seconde pour Mathieu. Nous n’étions pas rassurés devant ces portes, dont l’une était fermée presque entièrement. L’obscurité occupait l’intégralité du Fort.     

     


Nous voilà à l’intérieur. L’air était glacial. Il ne devait pas faire plus de 10°C. L’envie de faire demi-tour se fit immédiatement sentir. Mais après réflexion nous décidâmes quand même de continuer la "visite". Dans le hall d’entrée, nous avions le choix entre deux chemins: à droite ou à gauche. Nous avons alors pris celui de droite. C’était un long couloir sinistrement étroit. Je repensais sans cesse à la légende de ce Fort. Je me demandais ce qu’il allait se passer si elle était vraie? Nous progressions prudemment. Personne d’entre nous ne parlait. Nous n’avions jamais été aussi concentrés.
Nous nous sommes ensuite arrêtés après avoir entendu un bruit. Comme si un objet des plus fragiles était tombé. Or il n’y en avait aucun, même pas un seul meuble. Seulement de vulgaires débris.
     
       
Mathieu voulait absolument voir d’où provenait ce son. Nous sommes alors allés voir. Mais avant même d’atteindre le bout du couloir, nous nous étions trouvés face à trois chemins cette fois-ci: à droite, tout droit ou à gauche. Personnellement, je ne voulais plus continuer. Je ne voulais pas trop non plus m’aventurer dans ce labyrinthe. Mais ils m’ont quand même forcé. J’ai donc accepté de continuer pour leur faire plaisir. Après avoir réfléchi, nous avions donc choisi le chemin de gauche. Plus nous marchions, plus nous entendions des sons indescriptibles.     


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Je pense que c’est le bon moment pour vous raconter l’histoire du Fort de Crystal avant de continuer. Comme je vous l’ai dit plus haut, le Fort a été abandonné quelques années après la seconde guerre. Dans les années 90 vivait une famille dans le quartier qui se trouve à quelques pas de la Côte Barine. Les parents avaient une fille née le 4 Octobre 1992. Elle s’appelait Crystal. D’après les habitants, le père n’avait jamais voulu avoir d’enfants. Il était alcoolique, tandis que la mère survivait comme elle le pouvait sous ses coups de colère. Elle protégeait Crystal comme elle le pouvait mais la peur l’envahissait. Un soir, le père promena sa petite fille, qui venait d’avoir cinq ans, en se rendant dans la forêt. Il s’était enfoncé le plus loin possible dans le Fort. Il l’aurait enfermée dans une assez grande partie de cette Bastille. L’endroit parfait pour abandonner quelque chose. Personne ne se doutait d’une chose pareille. Crystal avait alors était signalé comme étant portée disparue. Le père fut ensuite arrêté par les autorités. Il dit alors à la police qu’il avait tué la fillette de cinq ans.      
      
En 2006, un groupe de jeunes aurait affirmé avoir entendu quelque chose comme étant un animal dans le Fort. Personne ne les a crus. Mais d’après la légende il s’agirait en fait de Crystal, qui serait restée enfermée vivante dans la partie où son père l’aurait enfermée durant toutes ces années.     
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Et si ces bruits incompréhensibles provenaient de Crystal? Je ne préférais pas y penser, encore moins y croire. On s’éloignait de plus en plus de l’entrée en s’enfonçant pas à pas dans le Fort. Il était impossible de savoir d’où provenaient ces sons. On prenait sans trop réfléchir des chemins dont on n’avait aucune idée d'où ils amenaient. Fabian, effrayé, me supplia de me donner ma lampe torche. Je lui donnai et proposai de rentrer chez nous sans plus attendre. On essayait en vain de retrouver la sortie. Mais il fallait se rendre à l’évidence que nous étions perdus. Tous ces couloirs se ressemblaient. Il n'y avait bien sûr aucune indication.      




Les bruits se rapprochaient à chaque fois qu’on empruntait un chemin. Au bout d’un moment, nous avions compris qu’il s’agissait en fait de murmures. On s’était obligé à croire que ce devait être un SDF squattant le Fort. Même si, au fond de nous, ce n’était à pas ça que nous pensions réellement. On ne voulait pas davantage se faire peur, c’était suffisant comme ça.     


Nous nous trouvions face à une porte devant laquelle on pouvait distinguer de nombreuses pierres qui bloquaient celle-ci. Les chuchotements avaient disparu. La légende n’en était plus une à partir de maintenant, j’en étais certain. Mathieu commençait à retirer les pierres de la porte. Je lui demandai d’arrêter pour faire marche arrière. Il entrouvrit sans plus attendre celle-ci quand un cri de frayeur identique à celui d’un animal se fit entendre de l’autre côté. On fuyait comme on le pouvait dans tous les sens en priant de retrouver le plus vite possible la sortie. Les hurlements aigus ne manquaient pas de nous suivre. Je ne voulais en aucun cas me retourner pour contempler l’horreur qui nous pourchassait.     


Fabian avait disparu. Il avait sûrement dû prendre un chemin différent de moi et Mathieu. Il était pourtant trop dangereux de s’arrêter ou de retourner en arrière. On essayait de l’appeler via nos téléphones portables mais on tombait directement sur sa messagerie. Lui était-il arrivé quelque chose de grave? On ne pouvait pas le laisser là-dedans avec cette chose.      


Quelques longues minutes plus tard, nous avions trouvé la sortie. Mais Fabian n’était pas dehors. Je craignais le pire. J’en voulais à Mathieu d’avoir retiré ces pierres de la porte. Sans ça, il ne se serait pas perdu c’est sûr. Les cris s’étaient transformés en une respiration forte et imposante qui résonnaient dans toute la forteresse. J’ai alors compris que nous avions libéré une personne devenue une créature. Nous avions libéré Crystal. Comment avait-elle pu survivre toutes ces années dans cet endroit?
On s’est ensuite rapprochés de l’entrée. Il était hors de question d’y retourner. On appela Fabian mais il n’y avait aucune réponse.      


J’ai alors appelé la police. Je leur ai expliqué que moi et deux de mes amis avions pénétré dans l’enceinte du Fort sachant bien sûr que nous n’avions pas le droit d’y accéder. J’ai ensuite mentionné qu’une créature nous poursuivait à l’intérieur de la forteresse et que c’est à ce moment-là que nous avions perdu notre ami. Ils ont alors envoyé une patrouille sur place. Ils nous ont posé de nombreuses questions et nous avons été contrôlés, fouillés, etc… Les policiers sont ensuite rentrés dans le Fort. D’après eux, il n’y avait aucun bruit anormal mais ils allaient faire tout leur possible pour retrouver Fabian. Ils nous ont alors ordonné de rentrer chez nous.
     
       
Le lendemain matin. Lorsque j’ai rejoint mon oncle dans la cuisine, il écoutait attentivement la radio. Ils parlaient de la soirée d’hier soir.     


« Les autorités locales ont fait une découverte effroyable dans ce que l’on appelle le Fort de Crystal. En effet, hier soir aux alentours de 2h45, un jeune âgé de dix-huit ans ainsi qu’un de ses amis ont signalé avoir perdu leur ami qui lui aussi s’était aventuré illégalement dans le Fort. Arrivé sur les lieux, les policiers ont directement lancé les recherches, lorsqu’ils sont tombés sur un corps inanimé. Le visage avait été complétement dévoré ainsi que certaine partie de son corps. L’identité de la personne n’a pas encore était révélée. L’enquête est en cours, nous vous tiendrons au courant d’ici quelques temps. »       


Ils ont peut-être retrouvé notre ami Fabian, mais qu’est-il arrivé à cet être humain devenu une véritable créature?



La "Chose" de la place M-5

« Envoyez l'enregistrement. »


       ~Enregistrement du 25 Juillet, à 15H02~

    -1.. 2.. 3.. Test.. Ça marche, okay.... alors.
    Il est... 15H03, on est sur le trajet, super
    beau temps ! On aurait pas pu rêver mieux.
    J'ai un peu mal à la tête, le soleil sûrement...
    J'espère que ça va passer, ce serait con de
    de ne pas pouvoir profiter pleinement de
    mes vacances...-


             ~Enregistrement du 25 Juillet, à 20H32~


            -Ça y est, on vient d'arriver à Carentan, on
            est passé au Macdo vers 19H30, on s'est
            installé dans notre bateau sur le petit port
            à côté de la ville, on a eu la place "M-5", rien
            de grandiose, un bateau de plaisance...


            ~Enregistrement du 25 Juillet, à 22H48~


            -Bon on vient de regarder un film qui passait,
            on capte pas très bien toutes les chaînes
            pour l'instant, de toutes façons, je suis lessivé,
            d'ailleurs il y a une sorte d'ultr (*grésillement*
             ...Ich....Bin....Rüc........................)
            a intérêt à s'arrêter avant que je parte me coucher...



    « Vous avez entendu, monsieur ?
    -Ouais, c'est bizarre, écoutons la suite, il y aura peut-être d'autres indices. ».





            ~Enregistrement du 26 Juillet, à 07H24~


            -Je viens de me réveiller, la porte de ma cabine
            et le hublot qui donnent sur le pont étaient
            complètement fermés, l'air était lourd et on était
            à la limite de suffoquer à l'intérieur, c'est étrange,
            le vent n'aurait pas pu faire ça, le hublot était
            même verrouillé.
     

            ~Enregistrement du 26 Juillet, à 23H06~



            -Ça fait un moment qu'on s'est pas reposé, après
            l'avoir remis à l'eau, on a tout réorganisé
            l'intérieur, on est morts, je sais pas si je vais
            tenir le coup demain.


            ~Enregistrement du 27 Juillet, à 01H21~


            (-*grésillement*.........Ich.....Bin..................
           …..Rückk............)



    « Continuez je pense qu'on en saura davantage .».




            ~Enregistrement du 27 Juillet, à 07H18~


            -J'ai pas fermé l'oeil de la nuit, cet horrible
            ultrason était encore là, en plus, on entendait
            aussi un chuchotement, ou quelque chose qui
            y ressemblait venant de sous ma couchette, je
            commence à en avoir marre, je vais pas tenir
            longtemps comme ça, et puis merde ce soir je
            prends des somnifères..




    « C'est le dernier enregistrement, monsieur.
    -Envoyez-le, j'espère que nous découvrirons ce qui s'est passé. »



           
           ~Enregistrement du 27 Juillet, à 01H21~


            -*Bruits et chuchotement incompréhensibles*
            …..Ich...Bin.....Rückkehr......gehen...oder
            .................sterben..!
            *Hurlements et bruits de déglutition*


           ~Tous les enregistrements sont terminés~




    « Qu'est-ce que tout ce bordel signifie ?


    -Monsieur, j'ai fais des recherches, la place où les vacanciers avaient placé leur bateau, il y a avait quelqu'un d'autre avant, il y a 2 ans, un Allemand et sa femme qui y avaient placé leur yacht. Ils ont été tués par un cambrioleur. Avant de mourir, l'homme a écrit un message sur un morceau de papier, il avait écrit que tant qu'il n'aura pas fait souffrir et n'aura pas tué le cambrioleur, il ne laissera personne revenir sur l'emplacement M-5.


    -Oui, on m'avait parlé de cette affaire, mais on ne doit pas avertir les résidents du port de ce drame, ni de cette « chose ». Étouffez l'affaire et n'en parlez à personne, j'espère seulement que personne ne reprendra cette place, ou on ne pourra rien faire pour lui..."

    Les non-humains

    Les non humains... Vous vous dites "ouais, encore un délire d'ado mal dans sa peau", mais non, je vous assure, ils existent.
    Tout d'abord, ils observent, regardent, calculent.
    Après un certain temps, ils s'insinuent dans vos pensées. "Je me sens observé, je te jure !" "Je crois qu'il y a un truc à ma fenêtre, je déconne pas !" Mais jamais personne ne vous croit. Normal, ça n'existe que dans vos rêves.
    D'ailleurs, en parlant de vos rêves, ne se transforment-ils pas en cauchemars, depuis quelque temps?
    Bien... bien... Ils progressent ainsi. Même dans vos rêves, vous vous sentez en insécurité.
    Puis ils commencent à contrôler vos pensées, même dans les moments les plus intimes. "Étouffe-la, du sang, tu veux du sang, tu en as besoin, regarde-la braire, c'est du sang que tu veux. DU SANG." Tous les jours, n'importe quelle infime partie de votre vie est ainsi contrôlée.
    Jusqu'à ce que les envies de sang soient plus fortes que votre raison, et que vous tuiez, sans vergogne. Votre âme n'est plus.
    Les démons, un vrai fantasme? Ou, est-ce que les "psychopathes" ne seraient pas que de pauvres âmes détruites par des démons ? A vous de voir.


    Auteur: Meowski


    Meowski gagnante pour la deuxième fois du concours creepypastique (tags: démons, sommeil). Elle a vraiment l'art du format court...

    dimanche 28 juillet 2013

    Des abeilles

    Richard était un apiculteur de 34 ans, il était en route pour déloger un nid d'abeilles dans une vieille demeure.
    Après quelques minutes de route, il fut arrivé à destination.  "C'est une blague ? " pensa t-il. La demeure était vieille, les fenêtres brisées, les murs de la bâtisse étaient abîmés et tagués par les jeunes du coin. Bref la maison semblait être abandonné. Il frappa à la porte... Pas de réponse.

    "-Il y a quelqu'un ?" dit-t-il

    Un vieil homme ouvrit la porte. Richard était surpris que quelle qu'un ouvre, il pensait qu'on lui avait fait une blague.

    "-Bonjour, c'est vous l'apiculteur? Suivez-moi", dit le vieillard.

    Ce vieil homme avait une cicatrice sur la joue, il marchait avec une canne et était habillé avec de vieux habits abîmés et poussiéreux. Le vieillard monta un escalier qui était juste à droite de la porte d'entrée, Richard le suivit. Ces escaliers étaient vieux et très poussiéreux et il y régnait une odeur... une odeur étrange... En haut des marches il y avait une porte, Richard se demandait comment un homme pouvait vivre dans une maison aussi sale. Le vieille homme ouvrit la porte en haut des escaliers. Cette porte s'ouvrit sur une salle vide où se tenait, solitaire, un énorme nid d'abeilles. Richard entra dans la salle.

    "-Bonne chance Richard", dit le mystérieux vieillard.
    "-Attendez, comment connaissez-vous mon nom ?!"

    "Comment connait-t-il mon prénom, pensa Richard, c'est pas écrit sur ma combinaison ! Et l'entreprise pour laquelle je travaille ne porte pas mon prénom, tout cela est étrange..."

     Il s'approcha du nid, lentement. Le nid était incroyablement grand. Il faisait quasiment la taille d'un être humain. Il s'apprêta à enfumer la ruche pour calmer les abeilles, mais au lieu de se calmer, les bestioles commencèrent à s'attaquer au pauvre apiculteur. Elles recouvrirent tout son corps, déchirèrent peu à peu sa combinaison, plantèrent dans sa peau des milliers de petites seringues...

    "- AAAAH !!! Bordel de merde !!! Aidez-moi !!!" cria-t-il.

    Mais personne ne vint à son secours. Imaginez des milliers d'insectes sur votre corps qui vous enfoncent des milliers de poignards, quelle vision horrible n'est ce pas ? Le pauvre homme courait partout dans la pièce vide, il se cognait sur les murs et criait de douleur... Sa tête percuta un mur et il tomba dans les pommes...


    Il se réveilla, les yeux bandés, les mains et les pieds attachés. Un gémissement de douleur sortit de sa bouche à cause des milliers de piqûres qu'il avait reçues.
     

    "-Où suis je ?! A l'aide !!!" cria-t-il.
    "-Ça ne sert à rien de crier..." Répondit une voix. Celle du vieil homme, Richard en était sûr.
    "-Vous... Vous ! Sortez moi de là, supplia l'apiculteur, pitié ! Je ferai tout ce que vous voudrez, mais sortez-moi de là !!!"

    Le vieux sourit. Les deux hommes étaient dans une salle avec une chaise (où Richard était attaché), une table avec un fusil canon scié et un bocal rempli d'abeilles.

    "-Je vous libèrerai."

    "A une condition..."

    Richard tremblait de terreur. Quelle était cette condition ? Il repensa à sa mère qui lui disait toujours des trucs du genre:  " Tu auras ce jouet à condition que tu travailles bien à l'école ","Tu auras du gâteau à condition que tu finisses tes épinards", etc....

    "-A condition que vous ouvriez la bouche et que vous ne recrachiez pas ce que je vais vous mettre. Si vous refusez, vous pourrez dire adieu à la vie", dit le vieillard avec une voix de violeur prêt à passer à l'acte.

    Une pensée perverse traversa l'esprit de Richard. Cet homme ne serait qu'une sorte de violeur... Richard ton cerveau dégueulasse fait du bon travail... "Cet homme aurait réussi à entraîner des insectes au combat, pour que ce vieux con puisse se faire réaliser ses fantasmes... Mais c'est impossible !" pensa Richard. Mais le vieux fou ne voulait pas faire ce à quoi Richard (et vous) pensaient.

    Le vieux ouvrit le bocal où se trouvaient les abeilles, et les insectes en question se dirigèrent vers la bouche de Richard. Une fois entrées dans la bouche de l'apiculteur, celui-ci se força à ne pas les recracher. Elles ne le piquaient pas, mais se déplaçaient en direction de sa gorge, et Richard finit par les avaler.
    Le vieil homme sourit, il prit le canon scié sur la table et assomma Richard avec la crosse de l'arme.


    Richard se réveilla dans sa voiture de travail, il alluma le moteur et partit en vitesse de la propriété du vieil homme...



    Plusieurs mois après sa visite chez le vieillard, on retrouva le corps de Richard éventré. Tous les organes à l'intérieur de son corps avaient disparu. A la place... un grand nid d'abeilles...
     


    vendredi 26 juillet 2013

    Le village de Pevragnes

    « Nous sommes à Pevragnes aujourd'hui. Nous avons décidé, moi et mes amis, de faire le tour des villes qui ont été détruites pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nous avons déjà fait une halte dans plus d'une demi douzaine de villes, et nous nous arrêtons aujourd'hui dans le village totalement rasé de Pevragnes. En fait, historiquement, la IV Panzer Division est passée ici et a détruit le village et ses 1200 habitants, mais plusieurs récits et légendes du terroir affirment que Pevragnes existait encore en 1947, et que quelque chose s'est passé. Du jour au lendemain, ils ont perdu tout contact avec la radio locale. Il aurait fallu attendre 1948 pour que les premières personnes intriguées se rendent sur place et découvrent l'ampleur de la chose. Il paraitrait qu'aucun cadavre n'ait été découvert. Aucun cadavre entier, du moins, on aurait seulement retrouvé quelques os par ci, quelques os par là, mais surtout des taches de sang séché.




    On a voulu découvrir Pevragnes nous-mêmes, alors nous sommes là, et nous sommes six : Moi, Martin, Nicolas, Mégane, Léa et William. Et nous sommes déterminés à trouver le moindre signe de ce qu'il aurait pu se passer ici. Le soleil est déjà haut dans le ciel, et nous ne tenons pas à rester trop longtemps ici, je pense que nous partirons d'ici la nuit tombée. Une ambiance étrange nous parviens du village. Les maisons et quelques immeubles projettent une ombre bizarre sur le sol. Je n'aime pas ça.




    Mais trêve de bavardages, les propos de Martin m'ont fait changer d'avis, et j'ai décidé d'aller dans les ruines, accompagné de mes amis. Nôtre petit groupe se dirige vers l'une des routes de la ville. A mesure que nous avançons, l'ambiance devient de plus en plus lugubre, nous nous sentons épiés. Les ombres s'allongent de plus en plus, et nous sentons la tiédeur de la nuit arriver. Nous voyons de l'autre coté de la rue le soleil se coucher et peindre son beau dégradé de rose et d'orange dans le ciel. Martin veut faire demi-tour, mais je refuse. C'est lui qui a voulu explorer ce village, alors on ira jusqu'au bout!




    Je consulte ma montre, il est déjà une heure du matin. Nous avons exploré une partie du village, et nous nous sommes rassemblés dans une petite maison qui avait l'air de tenir encore debout. Nicolas est allé pisser dehors. Depuis une ou deux heures on entend quelques bruits. J'ai été voir avec Martin, mais à chaque fois on n'a rien trouvé. Lorsqu'on est revenus, ils nous ont dit que Léa était partie chercher Nicolas mais aucun des deux n'est revenu. Je pense qu'on va aller voir.




    Nous parcourons chaque allée, on fouille beaucoup de maisons qui sont entières ou partielles, mais on ne trouve rien. J'ai l'impression que ces enfoirés sont retournés à la voiture. Nous sommes allés voir et quelque chose nous a interpellés, il y a quelques griffures sur la voiture, les câbles ont été coupés, nous ne pouvons plus partir. Nous décidons , apeurés, d'aller nous réfugier dans une des maisons du village, nous n'avons pas les pièces nécessaires pour réparer.




    Sur le chemin, une chose, une chose horrible, une longue trace de liquide rouge qui partait du milieu de la route pour aller dans un bâtiment. Martin a mis le doigt dans la trace, l'a porté à son nez, et nous a déclarés: "C'est bien du sang, et il est frais". Nous avons peur, mais nous ne pouvons pas partir, et nous serions plus en sécurité à l'intérieur.




    Nous sommes rentrés dans la boulangerie, une odeur épouvantable nous est parvenue jusqu'aux narines. Ca semblait provenir du four. Martin a été voir, a ouvert le four, et a hurlé, il s'est écroulé au sol avant de se relever et de sortir de la boulangerie. Je n'ai pas compris sa réaction, j'ai été voir. Et le cadavre de Nicolas s'y trouvait, mutilé, les os sans doute brisés vu que son coude était retourné et que ses genoux étaient à l'envers.




    Nous allons tenter de partir en courant cette fois, et d'atteindre la ville la plus proche. Mon portable n'a presque plus de batterie. »




    Gaëtan Carton a réussi à se rendre au commissariat du Havre, mais refuse depuis de dire le moindre mot.  Ses effets personnels ont été récupérés, et son téléphone portable lui a été pris pour analyse, nous y avons trouvé ses notes. Nous doutons de la véracité de ces lieux, car aucun village du nom de Pevragnes n'a jamais existé en France, ni en Belgique.

    Tic-Toc

    Mes parents viennent de partir en soirée. Enfin seul! Je crois que je vais passer la soirée devant la télé. Ou devant l'ordi, tiens. Je m'installe et je commence à jouer.
    *crish.. crish.. crish..*
    Des bruits de pas? Qui viennent du jardin? Sûrement les parents qui ont oublié quelque chose.
    *crish.. crish..*
    Mais ça n'a pas de sens, ils sont partis il y a 30 minutes. Ils ne peuvent pas avoir fait tout le chemin inverse à pied! Cela doit être un cambrioleur. J'attrape mon lance pierre et je regarde à la fenêtre de quoi il en retourne.
    *crish.. crish..*
    Qu'est-ce que...? Une fille? Une fille d'à peu près mon âge, habillée de noir, marche dans le jardin... et elle me fixe maintenant.
    Oh mon dieu, j'en fais tomber mon lance pierre... ses yeux! Dans la nuit, deux pupilles rouges brillaient et me regardaient. Je me paralyse d'effroi... la fille arbore un rictus mauvais et je pars en courant. Je l'entends se rapprocher de la porte d'entrée. Je me cache dans le placard, tremblant de peur.. je sais qu'elle saura entrer.
    *toc! toc!*
    Je m'immobilise. Elle frappe à la porte. Dans le silence de la nuit, je l'entends chantonner.
    ~
    Tic-Toc, je suis à ta porte!
    Et je vais entrer!
    Je n'ai pas besoin de demander...
    ~
    Je me terre dans ma cachette... Elle va entrer, et j'ai peur de ce qu'elle me veut.
    *iiiiiiiiii...*
    La porte s'est ouverte... je l'avais fermée à clé! Elle est dedans...
    Elle recommence à chanter...
    ~
    Ding Dong! Je viens d'entrer!
    Tu peux te cacher!
    Tu ne pourras pas m'échapper...
    ~
    Je l'entends approcher de ma chambre... elle sait où je suis, et c'est trop tard pour sortir... ses pas se rapprochent et je l'entends monter les escaliers... elle est maintenant au pas de la porte...
    Elle chante.
    ~
    Toc-Toc, je suis dans ta chambre
    Où tu t'es caché?
    La partie est bientôt terminée...
    ~
    Pour elle, c'est un jeu... pour moi, c'est un supplice. Je me retiens de pleurer, elle m'entendrait..
    Je l'entends remuer ma chambre pour me trouver. Elle rit un peu, comme si elle trouvait ça drôle. Un rire d'enfant innocent qui joue... quand elle s'arrête enfin, elle recommence à chanter, mais la voix est si proche...
    ~
    J'ai cherché sous ton lit
    Dans la chambre plongée dans le noir
    Tu n'étais pas ici..
    Peut être es-tu dans le placard!
    ~
    Je vais sûrement mourir, elle sait où je suis... la porte du placard s'ouvre lentement et je la vois elle... elle fait plus ou moins ma taille, mais elle me domine. Ses yeux rouges flamboyants me fixent et un sourire sadique se dessine sur son visage. Elle reprend son chant glaçant...
    ~
    Ding-Dong, je t'ai trouvé,
    Ding-Dong! Tu étais ici
    Maintenant je t'ai,
    Ding-Dong! Je t'ai attrapé
    Maintenant je t'ai,
    Ding-Dong! J'ai enfin gagné
    Maintenant je t'ai,
    Ding-Dong! Et voici ton gage!
    ~
    Ses yeux brillent de plus en plus... ils m'éblouissent... je n'y vois plus rien...
    J'entends un bruit de corps qui s'écroule... je sens mon corps se lever sans que je le contrôle... je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps, je ne vois plus rien... le chant reprend, mais avec une autre voix...
    Ma voix.
    ~
    Ding-Dong, c'est la fin du jeu,
    C'est terminé
    Ding-Dong! Je vous dis adieu...


    Reprise d'une rengaine connue. Certains (dont moi) ne connaissaient pas, alors c'était judicieux de la poster quand même.

    jeudi 25 juillet 2013

    Savoir total

    Il se réveillait, tôt, comme d'habitude, en sueur, sa chambre était son seul refuge et à la fois sa prison, plongée inexorablement dans une pénombre que seule la fenêtre, désormais condamnée, éclairait fut un temps..
    Il pouvait, dans cette pièce, enfin libérer ses pensées, d'habitude torturées par les fléaux de la société.

    Depuis sa toute petite enfance, il était doté d'un don qui, généralement, était considéré comme une bénédiction par les gens de ce bas monde, élevant la personne le possédant au niveau d'un dieu.
    Il avait obtenu le don d'omniscience, mais pour lui, c'était un fardeau, il ne supportait plus de connaître à l'avance ce que les gens allaient faire, ce qu'ils pensaient, et même d'un simple regard, de pouvoir voir leur vie, mise à nu.

    Il en venait même à être effrayé par ce don, être capable de savoir que des crimes allaient se dérouler et comment ils se dérouleraient le rendait fou.

    Il déjeuna vite, il avait rarement faim le matin. Une pomme, rouge, lui suffisait. Bien qu'il n'eût des journées chargées, il ne souhaitait plus aller travailler, il essayait de se nourrir pour ne pas être à court d'énergie trop rapidement.

    Sa vie était particulièrement difficile lorsqu'il devait sortir dans la rue pour aller acheter de quoi survivre, ce qu'il devait faire aujourd'hui.

    Il s'habilla de manière peu soigneuse et sortit donc de sa maison. Le cauchemar commença aussitôt qu'il eut refermé sa serrure. Il aperçut un vieil homme, ma foi fort sympathique, bien portant, offrant une sucette à un jeune enfant.
    Et il vit la vie de ce vieillard défiler devant ses yeux : enfermé à maintes reprises pour viol sur enfant, il procédait toujours de la même façon, il les approchait, leur offraient une sucette et les attiraient dans une ruelle avant de commettre son crime. Notre homme en vomit.

    Chaque jour peu à peu, il se rendait compte. On cherche toujours le mal et l'horreur dans des histoires d'horreur, on se dit que des fous, il en existe peu, et pourtant ...
    Chaque jour il voyait des gens, il voyait leurs vies, il voyait leurs crimes. Le mal n'est pas chose exceptionnelle et moindre, il est partout autour de nous chaque jour, au fond des gens, et il n'attend qu'une chose, se réveiller ...

    Humains, prenez garde, car même vos amis sont susceptibles de vous attaquer, ce monde est bien plus sombre que ce qu'il n'en laisse penser ...


    Le tableau

    Je vais vous raconter mon histoire.


     
    Tout a commencé en Mars 2013, le 26 plus exactement, je le sais car c'était mon anniversaire, le jour de mes 20 ans... J'étais allée faire un tour dans un magasin artistique afin de m'offrir une nouvelle toile et quelques pinceaux, afin de me remettre à peindre... 


     J'ai toujours été plus ou moins attirée par la peinture, et je me suis découvert un talent que je pensais alors ne pas avoir; je peins depuis toute petite, au début c'étaient seulement des paysages, des bonshommes bâtons et des maisons triangles avec des oiseaux en V, mais je m'éloigne du sujet principal...  



     
    Donc j'ai fait mon petit tour habituel, mais une chose était inhabituelle, la jeune vendeuse avec qui je m'entendais bien n'était pas là, remplacée par une vieille dame d'une soixantaine d'années, j'allai la voir pour lui demander ou était passée Océane.  

     
    "Bonjour madame, je voudrais savoir ce..." 

     
    "Mademoiselle."

     
    "Mademoiselle pardon, qu'est-il arrivé à la précédente vendeuse, c'était une amie et..." 

     
    "Virée." 

     
    "Virée? Mais pourquoi? Elle était pourtant agréable et très gentille" 

     
    "Hm, virée." 

     
    Je la scrutais d'un air assez étonné, elle paraissait relativement jeune pour son âge, je veux dire, ses rides étaient marquées, ses cheveux étaient blancs, mais une étincelle dans son regard laissait penser qu'elle était beaucoup plus jeune. Assez énervée par son manque d'élocution, je retournai à ma recherche de matériel  quand une toile me frappa... Une grande toile de 2 mètres sur 1 mètre 50, apparemment très ancienne de par sa couleur jaunâtre  En regardant le prix je me rendis compte qu'elle était bradée... -70% c'est ma chance !  "

     
    En arrivant en caisse, la vendeuse me scruta à son tour, elle souriait, la lueur dans ses yeux me glaçait d'effroi...  

     
    "Trois pinceaux et la toile de Dante, 50 euros." 

     
    La toile de Dante? Oh le cliché, si elle compte me faire peur...  

     
    "Tenez" 

     
    "Hm"

     
    "De rien, vieille peau." 

     
    Je quittai le magasin encore plus froissée qu'en ayant discuté avec elle au départ, quel manque de respect, et ensuite on parle des jeunes hein, bah punaise, c'est plutôt les vieux aigris qui devraient aller se regarder dans un miroir, enfin bref. 

     
    En rentrant à la maison, je me mis à déballer mes achats, posant la toile sur mon chevalet et mes pinceaux dans leur boîte, j'imaginais déjà quelle horreur je pourrais encore peindre sur la fameuse "toile qui fait peeuuuur", rien qu'en y pensant je me mis à rire automatiquement... J'ai la bonne habitude de peindre tout ce qui me passe par la tête, de succubes à clowns horribles en passant par les monstres, stalkers ou autres cryptides des légendes urbaines, ça me permet d'évacuer... Ma psy m'a toujours répété de faire attention à ce que mes démons ne me rattrapent pas, mais comment pourraient-ils me rattraper ? Je n'en ai aucun... 

     
    Comme tous les soirs j'allai sur internet afin de dénicher de belles histoires bien sordides à peindre durant la nuit, oui j'ai oublié de le préciser, je suis insomniaque, je dors la journée et peins toute les nuits, je vous l'ai dit, c'est vraiment mon exutoire, un moyen d'oublier ces cauchemars... 

     
    Je me mis à lire pas mal de ces histoires, toutes plus sympathiques les unes que les autres, puis je me suis mise à imaginer mon propre monstre... Au début une araignée, puis un monstre tentaculaire, en passant par les fameux shoggoth de l'univers de Monsieur Lovecraft, à mes yeux le meilleur écrivain de tous les temps d'ailleurs; jusqu’à ce que j'arrive à cette chose, cette chose sans nom qui hantait mes rêves quand j'était gamine... Une immondice de chair pourrie et de boue, difforme, sans démarcation de tête mais pourtant avec quatre yeux, deux bouches et un énorme bras humain dans le dos...  

     
    Ma psy me rassurait en me disant que les horreur de la télé sur les expériences animales et sur la guerre m'affectaient, mais en grandissant elle a voulu me filer quelques cachets afin de "m'aider" je ne les ai jamais pris, pour moi ce ne sont que des conneries de psy, personne n'est malade, le "malade" est devenu client... C'est pour ça que j'ai finalement décidé de me tourner vers la peinture, seule devant ma toile j'évacue tous ces monstres...
      
     Je suis donc allée chercher de quoi grignoter  puis me mis à l'ouvrage. De cette toile jaunâtre naquit un fond bleu profond, des étoiles; je peignais comme si j'étais possédée, sans réfléchir, je peignais c'est tout.  

     
    Ce monstre m'apparaissait enfin, encore plus effrayant que dans mes rêves, mais j'étais fière, j'avais réussi,  ma toile était magnifiquement horrible. Ce matin là, je ne rêvais pas. 

     
    A mon réveil, la toile n'avait pas bougé, ou presque, le bras était taché de sang, pourtant je ne me rappelle pas avoir peint avec du rouge... Qu'importe... Je sortais de nouveau afin de retourner au magasin, racheter à nouveau une toile... 

     
    Magasin fermé, il avait été ravagé durant la nuit, il y avait une mare de sang près de la caisse. Vraiment perturbée par toutes ces coïncidences je réfléchis à nouveau quant à mon sommeil... J'avais rêvé de la vendeuse. Que s'est-il passé, hier le magasin était nickel... Même si cette vieille aigrie m'insupportait, j'étais quand même choquée de ce que je voyais... Puis aucun policier, tout le monde passait devant comme si ce magasin n'avait jamais existé... 


    La journée passait longue et silencieuse, personne ne parlait ni se souciait des alentours, je n'avais plus vraiment la notion de ce qu'était une discussion; j'avais bien des amis, mais ils m'avaient tous abandonnée, prétextant ma folie, mais je ne suis pas folle... Je comprends ce que ressentait Van Gogh de son vivant...


    En rentrant chez moi, un détail me frappa, mon rêve de la nuit dernière... Je me souvenais vaguement avoir vu la vendeuse dans son magasin, et après c'est le black out... Mais ce n'est pas possible, vraiment pas, comment une toile... Non. Je ne suis pas folle, je ne penserais pas à ça.


    Comme à mon habitude je me mis à bouquiner un peu de Lovecraft puis m'endormis, pour la première fois depuis des années, en pleine nuit. Je dormait profondément, d'un sommeil de plomb.


    Réveil en sursaut...  Je l'avais vue allongée dans son lit, ce cri...
     
    Sarah. Cette bouffonne de Sarah. Je l'appelai sur son portable.. 

     
    "Allô?" 
    Elle pleurait...


     
    "Euh, Sarah, ça va?"

    "N...Non... Je... Je suis à l'hopital, cette nuit je rêvais tranquillement, et une douleur m'a réveillée, au début j'ai juste pensé a des courbatures mais... Mais..." 
     

     "Mais quoi.. Raconte ! "


    "Mais je me suis reveillée, avec une douleur attroce, j'ai hurlé, j'ai si mal encore... Je suis tellement terrorisée, je ne veux plus dormir... Mes jambes... Elles ont été arrachées, pas coupées, arrachées..."
    Elle pleurait de plus belle.


    "Mais pourquoi... Pourquoi je te raconte ça à toi..."


     
    Elle raccrocha, je souriais. 


     Je descendais dans ma cuisine, afin de me préparer un bol de céréales  en remontant dans ma chambre. Mon petit monstre avait à sa collection deux magnifiques jambes, celles de Sarah.  

     
    J'étais faible, très faible, j'avais faim et j'étais exténuée... Je me reposai sur mon lit, avec une folle envie de m'endormir à nouveau...

    Cette fois, pas de réveil avant le soir. Sur le tableau, mon petit monstre n'avait pas bougé... Il avait toujours ces jambes en plus et cette fois-ci, je pus découvrir un rictus horrifique plaqué sur une de ses bouches, le même que celui que j'avais durant ma conversation téléphonique...


    Toute la soirée je me remis à lire quelques histoires bien sanglantes, d'une petite poupée abandonnée devenue Pokémon, jusqu'à cette histoire de jeu hanté... Oui j'avais bien envie de les rendre fous, de continuer à rêver jusqu'à ce qu'ils se rendent malades de peur, mais il fallait que je fasse vite, cette pimbêche aurait vite fait de l’appeler pour tout lui raconter, ses jambes, son cauchemar, ses peurs, il ne faut pas qu'il aille la voir...


    Quand nous étions ensemble lui et moi, il connaissait tous mes rêves et il regardait toutes mes toiles, si jamais Sarah lui parle de mon coup de téléphone et de ce qui lui est arrivé, je pourrai faire une croix sur ma liberté, je ne veux pas que mon petit monstre soit détruit, je l'ai tellement haï mais je l'aime tellement à présent...


    Minuit, je m'endormis paisiblement...


     
    Cette fois mon rêve était clair. J'incarnais mon petit monstre, une maison, une autre, celle de Vincent... 


     
    Je rentrai, doucement, calmement, je ne respirais pas, mais je me sentais libérée, une envie de sang me brûlait .. Une marche, deux, trois, quatre  cinq, six, la porte de sa chambre...  


     
    Il s'était endormi. Visiblement il avait pleuré, j'ai regardé prés de lui, une photo de Sarah... Oh mon pauvre, quelle erreur viens-tu de commettre... 

     
    Je le découvrais  laissant apparaître son corps si fragile, il était profondément endormi... "Je t'aime", ces mots sortirent d'une de mes bouches, le réveillant, mais il n'avait visiblement pas compris le sens qu'ils avaient, mon râle déformant chaque lettre. Je voyais la terreur dans ses yeux, en une fraction de seconde je lui déchirai le bas de la mâchoire de mon unique bras; je le mangeai entièrement avec mes deux bouches, je grossis un peu, ajoutant à ma masse la chair de mon cher Vincent.  

     
    Je me réveillai, pleinement satisfaite et posée...  


     
    Attention au mal que vous me ferez, ou dans mon sommeil je viendrai vous dévorer...    


     

    normalpornfornormalpeople.com


    Tout le monde sait que si vous surfez sur le web assez longtemps, vous tomberez sur des trucs vraiment pas nets. C'est spécialement vrai si vous vous trouvez dans la partie sombre d'internet. J'ai déjà vu pas mal de choses et je n'hésite pas à le dire, mais la chose qui m'a marqué le plus et dont je me souviendrai toujours, est un site appelé Normalpornfornormalpeople.com.

    La première chose étrange à propos de ce site est que je ne l'ai pas trouvé en le cherchant. Il m'a été envoyé par e-mail par une personne que je ne connaissais absolument pas. L'e-mail était comme ça:




    Citation:






    “Salut
    trouvé ce site pas mal pense que tu devrais jeter un oeil

    normalpornfornormalpeople.com
    fais passer, pour le bien de l'humanité”









    C'était une copie carbone plutôt standard, bien que le lien et la dernière phrase aient vraiment attiré mon attention. J'avais passé une assez ennuyeuse journée, donc je me suis assuré que l'antivirus marchait et j'ai cliqué sur ce lien.

    C'était un site normal, et plutôt moyen. Ça donnait l'impression que le créateur s'en foutait d'y donner un look professionnel. L'auteur semblait avoir une connaissance ténue de l'anglais, et sur la page d'accueil il y avait un texte long, ennuyeux et incohérent dont je ne me souviens pas et dont je n'ai gardé aucune trace.

    Ce site avait un slogan étrange (dont, même aujourd'hui, personne n'a compris le sens), qui était;

    “Du porno normal pour des gens normaux, un site web dédié à l'éradication de la sexualité anormale”

    Et à la vue de ça, je n'étais pas sûr d'être ici pour voir du porno ou si j'étais tombé dans une sorte de programme d'eugénisme. Mais j'étais là maintenant, et j'étais vraiment, vraiment curieux de voir ce que les "gens normaux" avaient sur leur propre site. J'ai donc défilé le texte jusqu'en bas et ... rien. La page ne semblait mener nulle part ailleurs, et j'étais sur le point de partir. Quand j'ai remarqué que chaque mot du texte était son propre hyperlien.
    J'ai cliqué sur un d'entre eux, et ai été envoyé vers une page blanche et une très longue liste de liens dans ce style :
    “normalpornfornormalpeople.com/ (random letters)”

    Alors j'ai arrêté pendant une minute et me suis demandé si je voulais vraiment perdre Dieu sait combien de temps à cliquer sur les liens aléatoires qui me donneront probablement un virus qui va s'attaquer à mon ordinateur. J'ai pensé que je devais essayer 5 minutes, juste pour voir si quelque chose arrivait. J'ai cliqué sur un des liens, et j'ai été envoyé à une autre page. Cette page avait une URL complètement différente du précédent.
    J'étais sur le point de dire "laisse tomber ce truc" quand j'ai cliqué sur le 3ème lien, et que le téléchargement d'une vidéo s'afficha. Elle s'appelait “peanut.avi”. C'était une vidéo de 30 minutes, d'un homme, une femme et un chien dans une cuisine. La femme faisait un sandwich au beurre de cacahuète, et l'homme l'a ensuite jeté au chien qui l'a mangé. C'est tout ce qu'il se passait pendant les 30 minutes. Il était évident que le caméraman a dû arrêter de filmer et attendre jusqu'à ce que le chien soit prêt à manger à nouveau, et ce dernier semblait plutôt malade à la fin de ce sandwich.

    Je sais ce que vous pensez: “Quel est le rapport avec du porno ?” Je n'en sais rien. J'ai vu un peu plus de deux douzaines de vidéos de ce site, et la majorité n'avait aucune activité sexuelle du tout.
    Après avoir vu peanut.avi, je suis allé sur un certain forum que je fréquente pour voir des vidéos et parler, comme je fais toujours avec des trucs douteux comme ça. Mais quelqu'un avait déjà fait un topic sur ce sujet, un mec qui avait reçu la même copie carbone que moi. Il y avait beaucoup de personnes sur le forum qui n'avaient rien de mieux à faire que creuser plus profondément dans ce site, et c'est comme ça que j'ai vu d'autres vidéos.

    La plupart de ces vidéos étaient vides de toute action, et consistaient en un dialogue entre des personnes et le caméraman, dans une chambre vide, à part un bureau et quelques chaises. Il n'y avait vraiment rien, rien sur les murs, ou en matière d'ameublement. La chambre entière possédait une froide et stérile atmosphère.
    Les conversations étaient juste des badinages inactifs sur d'anciens emplois ou des moments embarrassants d'enfance. J'ai gardé espoir d'une discussion sur ce que les vidéos contenaient ou sur le site, mais bien sûr, rien. Si je les avais vu hors contexte, je n'aurais jamais pu savoir qu'elles avaient un rapport avec le porno. Je vais cependant avouer une chose, les gens qui apparaissaient dans ces vidéos étaient très attrayants.

    Mais, c'était dans les vidéos qui avaient un contenu qui, je suppose, peut être appelé "sexuel" que les choses devenaient bizarres.
    Je vais donner une brève description de ces étranges vidéos, si vous êtes vraiment rongés par la curiosité, vous pouvez essayer de les trouver sur un site de torrent.

    lickedclean.avi

    Une vidéo de 10 minutes, filmée avec une caméra cachée, dans laquelle on voit un plombier travailler sur une machine à laver pendant les 2 premières minutes. Quand c'est fini, le plombier parle brièvement au locataire, et quitte la pièce. Le locataire vérifie que le plombier n'est plus là, et se met à lécher tout le dessus de la machine à laver. Ça continue pendant plus de 7 minutes.

    jimbo.avi

    Une vidéo de 5 minutes d'un mime obèse jouant la comédie. Il était plutôt marrant, surtout le moment où il fait semblant de s'asseoir sur une chaise et de faire comme si elle se cassait sous son poids. Les dernières 30 secondes de la vidéo, la caméra coupe brièvement et revient sur l'homme sanglotant silencieusement, toujours en train de porter ses habits et son maquillage de mime. Une sorte de fétichisme obscur ?

    dianna.avi
    Une vidéo de 4 minutes dans laquelle le caméraman parle à une femme dans une chambre différente de "la salle d'interview". Cette chambre ressemble à une que vous trouvez dans la maison d'une personne normale. L'endroit exact où il se trouve n'est jamais indiqué, puisque Dianna ne parle que de sa manière de jouer du violon. Elle joue bien évidemment de son violon, mais elle reste distraite par quelque chose. Je ne l'avais pas remarqué jusqu'à ce que quelqu'un sur le forum le dise. Si vous regardez attentivement le miroir en arrière-plan, vous pouvez voir un homme obèse avec un masque de poulet en train de se masturber.

    jessica.avi
    Une autre vidéo de 4 minutes. Cette fois, le caméraman se trouve dehors, en train de parler à une autre jeune femme. Ils parlent de canoë-kayak. Parfois, la caméra zoom en arrière-plan pour montrer la rue. Bizarrement, personne n'a réussi à identifier la rue, et à savoir où elle se trouvait. Les conjectures allaient d'Europe en Australie en passant par les Philippines.

    tonguetied.avi

    Une vidéo de 10 minutes. Les 5 premières minutes montrent une vieille femme embrassant un mannequin. La vidéo coupe comme dans jimbo.avi, et revient sur un groupe de mannequins rassemblés en cercle autour de la caméra. La lumière est grisée, et la vieille femme a disparu. A partir de là, il n'y a plus de son.

    stumps.avi

    Une vidéo de 5 minutes où un homme sans jambes essaye de faire du breakdance dans une pièce qui ressemble à la cuisine de peanut.avi, mais beaucoup plus sale. Il y a une radio qui émet une musique en fond, mais elle s'arrête au bout de 4 minutes lorsque l'homme s'arrête. Il respire fort et implore quelqu'un en dehors de l'écran de le laisser se reposer. Cette personne en dehors de l'écran devient extrêmement en colère et se met à lui crier de continuer à danser, ce qu'il fait. On peut entendre cette personne gueuler jusqu'à ce que la vidéo s'arrête brusquement.

    privacy.avi

    La femme de dianna.avi se masturbe sur un matelas dans la "salle d'interview", pendant que l'homme de stumps.avi marche sur les mains en portant une sorte de masque de gobelin. La porte de cette pièce était fermée dans les autres vidéos, mais, là, elle est ouverte. Dans cette vidéo, la seule lumière qui éclaire est dans la pièce, et le couloir est très sombre. Près de la fin de la vidéo, on peut voir un animal courir rapidement dans ce couloir.

    Et enfin, la dernière vidéo que nous avons découvert :


    useless.avi


    Dans cette vidéo de 18 minutes, une femme blonde d'une des vidéos d'interview précédentes est attachée à un matelas dans la salle de la vidéo précédente. Elle essaye de crier, mais sa bouche est recouverte par un ruban adhésif. Après 7 minutes, un homme portant un pull noir et un masque ouvre la porte, mais n'entre pas. Il la tient ouverte pour faire entrer l'animal qui courait dans le couloir dans la vidéo précédente. On peut voir que c'est un chimpanzé adulte, avec le corps rasé et peint en rouge. Il semble avoir été affamé et battu, avec plusieurs blessures sur ses épaules et son dos. Quand le singe entre dans la chambre, l'homme referme la porte. Le chimpanzé renifle l'air pendant un moment (il est peut-être aveugle), et remarque la femme attachée au lit. Il entre dans une énorme colère, et se met à la frapper. L'assaut continue pendant environ 7 minutes, jusqu'à ce que la femme meure. Le singe mange son cadavre pendant les 4 dernières minutes de la vidéo.

    Les gens sur le forum parlèrent de cette vidéo toute la nuit. Lorsque je suis revenu le lendemain, j'ai vu que les liens avaient été supprimés. J'en ai essayé plusieurs, puis ils m'ont banni. J'ai envoyé des e-mails au gars qui m'avait envoyé les URL, mais je n'ai reçu aucune réponse.

    J'ai essayé de parler de ce site dans différents forums, mais j'ai été banni à chaque fois. Le site lui-même a été supprimé, 3 jours après que useless.avi ait été découvert, sans doute parce que quelqu'un a alerté les autorités.
    Les seules preuves montrant que normalpornfornormalpeople.com a existé sont quelques screenshots, et des vidéos téléchargées, et uploadées par des personnes. La plus populaire de ces vidéos est useless.avi, qui a été retrouvée sur quelques sites gores.

    Mais peu importe où vous les uploadez, les vidéos de normalpornfornormalpeople.com sont toujours supprimées au bout d'un certain temps.

    Traduction: Obsidian

    Creepypasta originale ici.

    mercredi 24 juillet 2013

    4ème concours creepypastique

    Nota bene: les règles du concours n'ont pas changé, mais on a décidé, à titre exceptionnel, de publier ici les compositions des trois candidats, car elles étaient toutes de très bonne qualité et ça aurait été dommage de vous en priver!
     
    Thème du concours: folie, revenants. Je publie ici les textes de la troisième à la première place.
    Bonne lecture!
     
     
     
     
     
    3ème place:
     
    Ce sont quelques extraits d'un journal qu'on a retrouvé dans la maison de Butch Williams, un homme âgé de 47 ans, assez corpulent, qui tuait des personnes en les enfermant dans sa cave. Ce journal raconte comment il procédait aux meurtres, et plus bizarrement, il raconte le fait qu'un fantôme l'a hanté, ce qui l'a mené à son suicide.

    "Aujourd'hui, j'ai eu une envie. Depuis quelques jours, cette envie m'avait un peu laissé tomber, je ne voyais plus rien d'excitant là-dedans. Peut-être parce qu'en vérité, je me suis rendu compte que je n'étais qu'un monstre dégueulasse, et que je ne méritais que de mourir, ou alors, être plus honnête, et me rendre à la police... Hahaha, c'est quoi ces conneries ? J'avais juste plus le temps, c'est tout. J'ai dû cacher le corps dans ma cave, à côté des rondelles de bois. Je vais le brûler la prochaine fois, pour faire de la place à l'autre corps. J'ai aperçu une jolie fille blonde dans le village tout à l'heure. Ca m'a tout de suite donné envie, si tu vois ce que je veux dire. Je passerai à l'action la prochaine fois."

    "Oh ouais, c'est fait. Je l'ai enfin attrapé. Ce ne fut pas difficile, je n'ai eu qu'à attendre qu'elle sorte de chez elle, et je l'ai directement assommée avec ma batte. Personne n'a rien vu, et tant mieux, ça me fera moins chier pour mes séances de torture. Là, j'attends qu'elle se réveille. Je ne sais pas encore ce que je vais lui faire exactement, je ne vais pas la violer non, je crois que je vais tenter quelque chose avec ma scie et mon adorable batte de Baseball."


    "Voilà, c'est terminé. Je dois dire que ce n'était pas très fameux, je m'attendais à plus venant de se part. Quand elle s'est réveillée, elle n'a rien dit, rien. Même pas un cri. Elle ne faisait même pas attention au fait qu'elle était attachée à une table. Tu comprends, les cris, ça m'excite, ça me pousse à aller plus loin dans la barbarie. Là non, elle m'a regardé, mais elle n'a pas ouvert sa gueule. Je lui ai donné un coup de batte de Baseball dans le ventre, mais rien bordel ! Juste un cri étouffé, mais c'est tout. J'ai commencé à crier bordel, la frapper de plus en plus fort, mais elle n'a même pas ouvert sa gueule une seule fois. C'en était trop, je lui ai foutu plusieurs coups de batte dans la tête. Et.. Elle est morte. Merde, n'importe quoi, salope va."

    Ca, c'est la fin de la partie qui nous intéressait le moins. On a retrouvé le corps de Mary Tenwood dans la cave. La deuxième partie est plus intéressante, parce qu'elle montre pourquoi ce type s'est suicidé.

    "Voilà depuis quelques jours que je n'ai pas torturé quelqu'un. Je n'en ai pas envie, je dors mal depuis quelque temps, et je crois que je suis en proie à de nombreuses hallucinations. J'ai l'impression que les objets bougent tout seuls chez moi. Et je me sens surtout observé. Putain, je manque de sommeil, je vais me prendre un somnifère et ça ira mieux demain matin. Il faudrait que je pense à brûler le corps de cette femme-là... Une prochaine fois, peut-être..."

    "Bordel, je pars en couille, ce n'est pas possible. Je pose un verre sur ma table, je pars deux secondes pour chercher une bouteille d'eau, et le verre a complètement disparu. Je suis CERTAIN d'en avoir pris un. Je manque de sommeil, c'est pour ça. Le somnifère n'arrive même pas à faire coucher le gros lard que je suis. Oh bordel, je vais péter les plombs si je continue comme ça. Et j'ai toujours cette putain d'impression d'être observé. Boarf, je suis juste parano, il n'y a rien qui peut m'atteindre ici, je suis seul et les flics ne savent même pas où j'habite de toutes façons."

    "Merde ! Je l'ai vu... J'ai vu un type rôder autour de chez moi ! J'ai vu qu'il m'observait, on aurait dit qu'il m'espionnait. Non mais je vais lui montrer qui je suis moi, il va regretter ce petit enculé d'avoir souillé ma demeure, ma forêt."

    "Je n'ai rien trouvé, j'ai fouillé toute la forêt, je n'ai pas trouvé ce connard. Peut-être qu'il est parti... OH BORDEL, j'en ai marre ! Je deviens fou, la nuit, j'entends des pas et des sons, comme si quelqu'un parlait. De jour en jour, j'ai l'impression qu'ils s'approchent de moi... Putain, je sais pas ce qui m'arrive, mais ça commence doucement à me péter les couilles. Je vais partir à la chasse, ça va me détendre, en espérant que je croise ce connard qui m'observe depuis quelques jours. Un coup de carabine est si vite parti avec moi, faut dire que dans le doute, je tire. Je doute souvent, haha."

    "... Merde. J'ai peur. OUI J'AI PEUR ! Putain de bordel de merde, je ne rêve pas ! Je l'ai vu ! J'ai vu la femme que j'ai tuée ! Pendant une fraction de seconde, je l'ai vu qui m'observait, et ensuite, elle a disparu. Merde, ce qui me fait penser que je n'ai pas encore brûlé son cadavre... Putain, j'ai été tellement préoccupé par ce qui m'arrivait que j'en ai oublié le corps... Putain de merde, je flippe. Non, ça va pas se passer comme ça. Je vais la brûler de ce pas cette pute, elle va moins faire la maligne."

    C'est la fin du journal. On a retrouvé le corps de Butch Williams attaché à la table de sa cave. A côté de lui se trouvait une boîte de médicaments.
    Auteur: Kennedy
     
     
     
     
     
    2ème place:
     
    Ensemble
     
    Je le voulais plus que tout....rien ne s'est passé comme prévu.

    Je me rappelle avoir prié le seigneur pour que ma petite Stéphanie revienne à la maison, j'ai maudi durant des mois le conducteur qui l'avait renversée. Cet homme....il était complètement défoncé, et il a abandonné ma fille après l'avoir renversée. Le seigneur l'a puni, il l'a fait rentrer dans un arbre. Le seigneur est grand.

    Seigneur, si je vous prie de me ramener ma fille, c'est parce que je ne supporte pas son absence. Elle me manque terriblement, son petit rire qui court dans la maison, ses petites jambes que l'on voyait fureter tout autour de la maison... tout cela me manque seigneur, je vous ai supplié des jours durant de la faire revenir. Et mon souhait a été exaucé
    Mais pas comme je l'attendais.

    Je l'ai vue un matin, elle se tenait devant moi. J'ai écarquillé les yeux, je n'y croyais pas. Lorsque ses lèvres ont bougé pour dire "Papa" je lui ai sauté dessus, je voulais la couvrir d'affection, de câlins, elle m'avait tellement manqué... mais je n'ai pas pu la toucher. J'ai eu l'impression que je la traversais, et je suis tombé sur le sol. Je me suis retourné, les larmes aux yeux, elle me regardait avec tristesse, mais cependant avec un léger sourire malsain. Depuis ce jour, rien n'est plus comme avant.

    Je la vois partout où je vais: au travail, au supermarché, dans ma chambre la nuit, je la vois partout, et je suis le seul à la voir. J'ai été voir plusieurs psychologues, la folie n'est pas loin de moi. Je suis fou, oui, les fantômes, ça n'existe pas! Bien sur que non, j'ai tellement prié pour la voir que mon subconscient me l'a fait apparaître devant les yeux. Il faut que je dorme, mais je ne peux plus dormir. La nuit, je l'entends chanter, elle ne me lâche pas du regard, elle me suit. Je commence à avoir un peu peur, et j'envisage le pire. Stéphanie, pourquoi me fais-tu ça?

    Elle ne me lâche plus d'une semelle, ça fait déja 3 jours que je n'ai pas dormi. J'ai frappé un ami de bureau aujourd'hui, je... je n'arrive plus à penser, elle est partout, elle me harcèle, elle me veut, je sais qu'elle me veut. Ils me veulent tous, mon voisin me regarde d'un drôle d'air, j'ai peur. Ils sont tous contre moi, et c'est Stéphanie qui leur parle, je le sais, j'en suis sûr! Je ne vois plus les psychologues, c'est de leur faute mes problèmes... ma Stéphanie, ma belle Stéphanie...

    "C'est fini pour moi. J'ai préparé une corde, et j'ai une chaise à coté de moi. Je m'en vais rejoindre ma fille, pour toujours. Ma femme et ma famille comprendront sans doute, je profite d'un de mes derniers moments de lucidité pour vous faire une lettre contenant mes adieux.
    Je vous aime plus que tout.
    Après Stéphanie."

    Je suis monté sur la chaise, et j'ai passé la corde au cou. J'ai sauté, et mes yeux se sont lentement fermés. C'est...tellement horrible, ne plus respirer... mais c'est un petit moment de souffrance avant le bonheur.

    Il m'a semblé entendre quelque chose. Mes yeux se font lourds...j'entends distinctement à présent:

    "Nous pouvons être ensemble papounet d'amour"

    Oui Stéphanie....nous allons être ensemble...

    Ensemble...
    Auteur: Qalliman
    (celui qui signait Qall, soit dit en passant)





    1ère place:

    Vengeance d'outre-tombe

    John était un jeune homme de 24 ans. Il vivait tout seul. Non pas qu'il l'ait voulu, mais sa mère était morte quelques années auparavant, il n'avait jamais connu son père, et il n'avait pas vraiment la cote auprès des filles. Les gens l'évitaient. Comme si un instinct primaire leur disait de ne pas s'approcher de lui sous peine de courir de graves dangers. En même temps, il faut dire qu'il n'avait pas un physique à attirer beaucoup de monde. Il était très maigre, avait des cheveux gras collés sur son petit front, et de très petits yeux noirs. Il n'avait donc aucun ami.

    Il passait ses journées à travailler comme caissier dans un petit magasin, le genre qu'on trouve ouvert le dimanche, et qui permet de se dépanner au cas où le lait nous manque, et à rester chez lui. Vous l'avez sans doute compris, John était une personne assez bizarre, physiquement et psychologiquement parlant. Pour se détendre, il aimait s'amuser avec des animaux. Les torturer, les brûler, etc. Seulement, comme tout psychopathe qui se respecte, il arriva le jour où les animaux ne le détendaient plus autant qu'avant. Il se mettait donc à rêver de plus gros jouets, d'humains. Il a donc franchi le pas, et s'est attaqué à sa première victime. Il lui a défoncé le crâne avec un marteau, dans un parc, près d'une forêt. Depuis ce jour, il vivait heureux, et détendu. Les jours où il retombait dans un moral plus que bas, il se remettait en quête d'un jouet, et expérimentait plusieurs moyens de tuer.

    C'était donc un vendredi soir. Il s'était fait engueuler par son patron toute la journée à cause d'un article mal rangé, et de deux ou trois autres petites broutilles, qui mettent hors d'eux les patrons trop exigeants. John n'avait pas réussi à se défouler comme il le voulait, et était donc stressé. Il avait fait un effort monstre pour ne pas planter un tournevis dans l'œil de son patron, et le dépecer encore vivant. Il se trouvait dans la ruelle et fermait le magasin, quand une femme passa près de lui. Son parfum le fit s'arrêter. Il se retourna et l'observa marcher jusqu'au coin de la rue. Il n'avait pas vraiment de préférence sexuelle pour ses proies, mais cette fois, il sentait que ça devait être une femme. CETTE femme. Il la suivit donc sur plusieurs pâtés de maisons, prenant garde à ne pas se faire repérer. Il savait où elle habitait. Mais il ne voulait pas précipiter les choses. Il voulait prendre son temps, en savoir plus sur elle. Il se mit donc en route jusqu'à son appartement.

    Cette nuit-là, il fit des rêves étranges. Des rêves sur des personnes qu'il avait tuées quelques mois avant. Il ne se sentait pas coupable: c'étaient plus des visions, où il voyait les personnes, mais pas le moment où il les avait tuées. Heureusement, la simple pensée de cette femme croisée dans la rue le calmait, et il ne pensait plus qu'à elle ensuite. Comment allait-il la tuer ? D'un seul coup ou doucement ? Quel objet utiliser ? Il trouva enfin le sommeil.

     Le lendemain il se rendit à son travail comme tous les jours. Le soir il recroisa la femme, et la suivit à nouveau jusque chez elle, sans aller plus loin.
    La nuit, ses cauchemars reprirent de plus belle. Cette fois, c'était plus net. Il se trouvait dans sa chambre, mais elle était différente de d'habitude. Elle est déjà normalement froide et vide, mais là elle semblait ... morte. C'est comme ça qu'il le ressentait. De plus, il avait aussi l'impression d'être attaché mentalement. Rien ne le retenait, mais il ne voulait absolument pas bouger. Soudain, une forme blanchâtre apparut devant lui. Elle devenait de plus en plus nette chaque seconde. C'était un homme. D'une trentaine d'années. Une personne qu'il avait tué quelques jours plus tôt. Plusieurs autres formes apparurent de la même manière, représentant chacune une de ses victimes. Le lendemain, cette vision le hantait encore. Il avait l'impression de voir ces spectres à chaque changement de pièce, à chaque coin de rue.

    Voilà maintenant une semaine qu'il fait ces rêves étranges et qu'il a des hallucinations. Elles sont de plus en plus fréquentes et ont l'air de plus en plus réelles. Bien sûr, il s'est défoulé sur la femme. Ça l'avait calmé pendant un petit moment, mais les rêves étaient revenus assez rapidement, suivis de près par les hallucinations. Il n'allait plus à son travail. À chaque regard lancé par la petite fenêtre de son appartement, il voyait une ou plusieurs personnes, immobiles, le regardant. Il avait même l'impression de voir cette jeune femme tuée plus tôt. Il ne se sentait pas coupable, non. Mais, ces présences permanentes le stressaient. Il s'était mis à tuer plus souvent. Il avait peur de se faire attraper, mais c'était secondaire. Ces ... morts étaient là. Ils l'observaient, le dévisageaient. Ils n'étaient pas méchants. Ils ne faisaient que regarder. Pourtant, un jour, John se trouvait dans sa chambre. Il venait de recevoir un coup de fil de son patron lui disant qu'il s'était fait renvoyer. Il tremblait. Il sentait le besoin vital d'ôter une vie. De se défouler.

    Il tournait en rond pratiquement en courant dans sa chambre. Il se mit en direction de la porte. Il prit la poignée et tira, mais alors qu'elle était à peine entrouverte, elle se ferma en claquant violemment. Il tirait frénétiquement, de toutes ses forces pour l'ouvrir. Rien ne se passait. Il était contrarié. Très contrarié même.

    Il jeta un coup d'oeil à travers le judas de la porte et vit qu'une femme se trouvait là. Elle était habillée de morceaux de tissu, et ses cheveux recouvraient complètement son visage. Elle ne bougeait pas, ses bras pendaient le long de son corps. Il tira une dernière fois, à s'en arracher les bras, mais la porte ne bougea pas d'un pouce. La femme était toujours là, mais elle ne semblait pas toucher la poignée. Il commençait à faire marche arrière, mais sa colère était telle qu'il se jeta contre la porte, en la rouant de coups et en lançant des insultes. Aucune réaction. Ni de la porte, ni de la femme. Il voyait que cela ne marchait pas. Alors il décida de passer par une fenêtre. Aucune n'était ouverte, et bizarrement, elles résistaient aux chocs causés par les chaises lancées. Il faisait un maximum de bruit pour que les voisins l'entendent et viennent voir ce qu'il se passait, mais rien. Aucune réaction.

    Au bout de pratiquement 3 heures, il se laissa tomber dans son canapé, pensant à une victime qu'il écorcherait, qu'il ferait souffrir pour que son stress et sa colère s'en aillent. Il se rendait à la cuisine pour se servir un verre d'eau, en jetant au passage un petit coup d'oeil dans le judas. Elle était encore là.

    Arrivé devant son évier, il prit un verre, et commença à poser la main sur le robinet pour l'ouvrir, puis remarqua quelque chose d'étrange dans le trou d'évacuation d'eau. Il se pencha en avant, et un oeil apparut. Un oeil grand ouvert, immobile, qui l'observait. Cette vision le fit sursauter. Hors de lui, il jeta son verre dans l'évier, le fracassant en millier de petits éclats. Il ne savait pas quoi faire. Il tournait en rond, se jetait parfois contre la porte, se mettait à crier comme un fou.

    Il ne pouvait plus dormir. Les cauchemars étaient trop forts. Il était recroquevillé à côté de son lit, par terre. Il entendait les voix de ses victimes dans sa tête qui lui parlaient. Il avait beau se boucher les oreilles, le son persistait. 3 jours étaient passés, sans dormir. Il avait du mal à bouger. Il n'avait pratiquement plus rien à manger, et le manque de meurtre se faisait ressentir plus que jamais. Tous les jours il essayait d'ouvrir la porte, et tous les jours elle résistait. Il piquait de grosses colères parfois. Son appartement était complètement retourné. Il n'en pouvait plus. Sur un dernier effort, il se leva, se dirigea vers sa cuisine et prit un couteau. Il posa la lame sur son poignet, et leva la tête. Tous les esprits étaient autour de lui. Ils le regardaient. Le couteau glissa, laissant une plaie. Il fit pareil à son autre poignet, puis se laissa tomber au sol, toujours entouré de ses victimes. Alors qu'il mourait, on entendit au loin le son de sa porte qui se déverrouillait.
    Auteur: Obsidian
     
     

    Obsidian est donc, pour la deuxième fois, vainqueur du concours creepypastique!
    Personnellement, j'avais une nette préférence pour celle de Kennedy (alias Luidi sur BP), mais bon...

    PS: on verra peut-être via vos commentaires si vous avez une préférence nette pour l'un d'entre eux. Publier les trois, en somme, c'est une sorte de concours après le concours... Mais j'espère que la seule conclusion qu'on en tirera, c'est qu'ils se sont tous très bien battus.