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dimanche 10 février 2013

Le trompeur et le drogué

Mes rapports avec la société ont toujours été ténus. J'étais la face honteuse du "SDF", celle qu'on dénomme clochard, la malodorante, la violente et la marginale. Maintenant mes paumes affichent deux cicatrices d'aspect horrible et plus jamais on ne me tendra une main généreuse, le dégoût prenant le pas.

C'était un soir d'hiver où il gelait spécialement fort; tous les foyers étaient pleins, il était tard; aussi je parcourais les rues à la recherche d'un abri pour la nuit. J'aperçus alors une vieille demeure aux fenêtres tristement éteintes, les volets cassés et les murs parcourus de lézardes. Reconnaissant là un lieu vide et chaleureux, je m'introduisis par la porte aux gonds grinçants et commençai à explorer la maison à la recherche d'un coin confortable. On n'entendait que mes pas sur les décombres.

Or donc comme j'atteignais le premier étage, j'entendis un feu crépiter dans une pièce. Rassuré à l'idée de ne pas être seul, je poussai une porte derrière laquelle vacillait une lumière, découvrant une pièce vide uniquement meublée d'une imposante cheminée de marbre noir. Un homme était assis devant dans la poussière et contemplait les flammes. A ma grande surprise, il était habillé avec une certaine classe: un haut-de-forme trônait à ses côtés et les reflets sur sa veste indiquaient qu'elle était en satin.

<< Salut vieux. Vous me faites une place ?

- Bonsoir. Ma foi oui, asseyez-vous. >>

Le feu était faible et ne dégelait mes doigts qu'avec peine. Ne pouvant y tenir, je lançai:

<< Vous avez du bois ? On caille et le feu va s'éteindre.

-Il durera le temps qu'il faut >> Répondit-il sans cesser de fixer l'âtre.

Trop fatigué, trop gelé pour bouger de ma place, je sortis de mon barda une bouteille de gnôle pour me réchauffer. J'avalai donc une gorgée sans penser à rien, tendant machinalement ma main libre vers le feu, et m'étouffai de surprise en m'apercevant que ce feu était FROID.

<< C'est bizarre, dites, on dirait que ça ne chauffe pas.

- Oh... Sans doute. > Répondit l'autre sans se retourner.

<< C'est possible ?

- Je ne suis pas physicien. >>

Je pris finalement la décision de me lever pour chercher un combustible et tombai sur les débris d'une chaise. Je plaçai immédiatement le bois dans la braise, et aussitôt la pièce s'illumina d'une lueur renouvelée.

<< Pour sûr, ça éclaire, mais ça chauffe pas plus.

- Au point où vous en êtes, rapprochez-vous. >>

Je m'exécutai. Mais à quelque distance que je me trouvais, c'était le même froid glacial.

<< Toute la chaleur vient des braises.

-Allons bon. Vous êtes pas physicien, que je sache ?

- Mais c'est vrai. >>

Je me rappelai soudain les longues soirées au coin du feu, qui remontaient à ma petite enfance. Il avait raison: le foyer irradiait tant que quelque chose rougeoyait au fond.

<< Réchauffez-vous donc, prenez-les.

- Mais...

- Que risquez-vous ? Ce n'est pas très chaud, vous vous en êtes rendu compte. Juste assez pour vous réchauffer. >>

Etait-ce l'effet de l'alcool ? Toujours est-il que je le fis. Je tendis les mains à travers les flammes sans rien sentir, et m'emparai d'un gros fragment incandescent. C'était vrai: la braise était juste un peu tiède, et c'était émouvant de voir cette petite chose presque vivante au creux de mes mains. J'approchai mon visage. Le fragment dégageait une odeur délicieuse; une odeur de cuisine où l'on préparerait de bons petits plats...

Me pelotonnant contre mon foyer portatif, je relevai alors la tête et m'aperçus que l'homme s'était retourné et qu'il me regardait. Il y avait dans ses yeux une lueur vraiment horrible, et son visage affichait un sourire malsain.

C'est quand je vis les dents sales et aigües dans sa bouche tordue que je ressentis une violente douleur aux mains. Lâchant subitement la braise devenue brûlante, je m'aperçus que le feu s'était lui aussi remis à chauffer. Je hurlai de douleur en contemplant mes mains affreusement mutilées, tandis que l'homme éclatait d'un rire atroce.

Sans prendre la peine de ramasser mes affaires, je pris la fuite aussi vite que je pus en serrant dans mon manteau mes paumes douloureuses. Je ne me retournai pas, mais le rire sardonique était encore audible... Ah! Ce rire...

Et voilà où j'en suis à présent. On m'admit brièvement à l'hôpital pour panser mes plaies - accueilli avec des mots comme << Mais qu'a-t-il encore fait... >> Les gens qui demandaient ce qui s'était passé ne croyaient pas un mot de mon histoire. Après tout, qui croirait un alcoolique ? << La boisson lui aura aboli les sens, voilà tout... >>

Je ne pus jamais remettre la main sur l'homme. En retournant dans la maison abandonnée, je pus retrouver mon baluchon et mes bouteilles, mais il n'avait laissé aucune trace. Et vous, je vous ai probablement mis un peu mal à l'aise, mais vous n'en croyez rien, n'est-ce pas ?


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